Maison Mounaix ou Grand Mounaix

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Laruns

D'après la documentation iconographique, l'emplacement de cet édifice est vierge jusque dans les années 1780. Au début de cette décennie, une vaste bâtisse surnommée "Le Château" est érigée le long de la promenade. Cette construction en rez-de-chaussée avec un étage de comble, semblant constituer un unique édifice, est divisée en quatre habitations mitoyennes de différentes largeurs (appelées plus tard les maisons Ambielle, Henri IV et les Tilleuls), dont la maison Mounaix occupant le quatrième et dernier lot, contigu à la maison Bussy.

L'édifice est acquis vers le milieu du 19e siècle par Jean Mounaix, vendeur de laine à Laruns, et son épouse Marie Laplace, qui faisait partie localement de l'entourage de l'impératrice Eugénie. Au début des années 1880, Jean Mounaix est devenu un notable influent des Eaux-Chaudes - ce dont témoigne le monument funéraire familial au cimetière de Laruns. Il fait ériger quelques années plus tard, et à l'issue d'un procès l'opposant à la commune au sujet du lavoir public, une écurie sur le plateau Minvielle.

Mounaix fait reconstruire sa maison en 1885, qui apparaît ainsi sur la maquette de la station. Il en fait la plus haute demeure du bourg thermal et fait inscrire son nom sur le linteau de la porte d'entrée lors de cette campagne de travaux. L'édifice est dès lors nommé "Grand Mounaix" dans la matrice cadastrale. En 1890, le propriétaire obtient auprès du conseil municipal l'autorisation de construire un trottoir de 1,10 mètre de large le long de sa maison pour en faciliter l'accès. Ce qui subsiste du décor originel - lambris, carreaux de ciment, portail d'entrée - témoigne du raffinement recherché par le commanditaire pour proposer des prestations hôtelières haut de gamme. Cette pension recevait des hôtes de prestige, telle la marquise de Cadaval originaire du Portugal ou encore la comtesse de Pruynes, qui toutes deux arrivaient en calèche et louaient deux étages complets. Souvenir de cette époque fastueuse, subsiste une théière en étain ayant appartenu à l'une des dames de la haute société. Cette maison principale figure parmi les pensions bourgeoises de la station jusqu'en 1914, mais Jean Mounaix propose également d'autres prestations visant à satisfaire une riche clientèle, en particulier un service de location et d'hébergement de chevaux ou encore la vente de vins en gros.

Au décès de son père, c'est Jean Lucien Mounaix dit Lucien, marchand de vins installé rue du Port à Laruns, qui hérite de l'ensemble des propriétés, comprenant cette maison ainsi que l'écurie et une construction nommée "Petit Mounaix", laquelle pourrait correspondre à l'actuelle maison Les Tilleuls, autrefois en communication directe avec le Grand Mounaix par à une porte du rez-de-chaussée. L'épouse et les héritiers de Lucien Mounaix entrent en possession de ce patrimoine au début des années 1920. En 1946, suite à de nouvelles dispositions successorales, Jean Mounaix, installé au 72, rue Auperie à Bordeaux, devient nu-propriétaire des maisons Mounaix, dont l'usufruitière demeure sa mère, veuve Lucien Mounaix née Cassou, domiciliée rue du Port à Laruns. L'ensemble immobilier passe aux mains de Désiré Thébault, époux Laugier, officier en retraite, en 1949. Le Grand Mounaix est ensuite transmis à Alfred Mazounave Retouret, époux Pourtau, tailleur de pierre à Lasseube, en 1952. C'est sans doute ce dernier qui, durant les Trente Glorieuses, fait installer un ascenseur au sein de la maison, qui, de nos jours, demeure une propriété privée.

Périodes

Principale : 4e quart 18e siècle (détruit)

Principale : 4e quart 19e siècle

Dates

1885, daté par source

La maison Mounaix associe les prérogatives de l'urbanisme moderne et le mode constructif vernaculaire associant moellons recouverts d'enduit, encadrements de baie en pierre de taille locale et couverture en ardoises pyrénéennes. Ses deux façades - place Henri IV et route nationale - se composent respectivement de trois travées. Son élévation sur la place Henri IV, sur laquelle se trouve l'entrée principale, se distingue par son développement en hauteur sur quatre niveaux, dominant les constructions avoisinantes, et par les baies en plein-cintre du deuxième niveau, se référant à l'architecture néoclassique thermale. La porte d'entrée, faisant l'objet d'un soin particulier, se compose d'un encadrement et d'un entablement en pierre locale. Entre la plate-bande et l'entablement, est peint le nom "Maison Mounaix" en lettres noires.

A l'étage de soubassement, les salles communes initialement dédiées à la restauration et à l'accueil des hôtes se répartissent de part et d'autre d'un couloir axial au bout duquel sont insérées la cage d'escalier, la trémie de l'ascenseur puis la cuisine avec sa cheminée au manteau en pierre de style néogothique, et son évier. Dans l'ancienne salle de restaurant correspondant à un salon, se trouve une porte communiquant à travers un mur de séparation très épais avec la maison voisine, dite Les Tilleuls.

Dans les étages, les paliers, situés au cœur de la maison, offrent une distribution en étoile vers les chambres, toutes encore numérotés, dotées de volets intérieurs en bois et équipées de cheminées en marbre de série et d'un cabinet de toilette. Les combles, dont les pièces sont fermées par des portes en plein-cintre, abritent les anciens logements du personnel.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : pierre

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. ardoise
Plans

plan carré régulier

Étages

étage de soubassement, 2 étages carrés, étage de comble

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours sans jour

    Structure : en charpente

Autres organes de circulation
  1. ascenseur
Décors/Technique
  1. sculpture
  2. fonderie
Décors/Représentation
  1. Representations : chien

  2. Representations : rose

  3. Representations : ornement géométrique


Précision sur la représentation :

Les vantaux en bois de la porte d'entrée sont sculptés dans les parties hautes et basses de motifs rayonnants. La porte est également dotée d'un heurtoir métallique combinant des motifs géométriques, des fleurs et une tête de chien de race montagnes des Pyrénées.

Les pièces du rez-de-chaussée sont agrémentées de lambris sculptés jusqu'à un mètre de hauteur, caractéristiques de l'ornementation murale de la seconde moitié du 19e siècle. Ces boiseries se composent d'une frise horizontale de feuilles de chêne et de glands, dominant des cannelures verticales serties d'une fleur d'orchidée. Un carrelage en ciment polychrome, typique de l'entre-deux-guerres, couvre le sol du couloir et des abords de l'escalier au rez-de-chaussée. La cheminée de la cuisine est encore pourvue de sa plaque de fonte représentant un vase empli de roses.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Laruns , Place Henri-IV

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Eaux-Chaudes

Cadastre: 2018 BE 33

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