Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Lieu de conservation : Archives diocésaines de la Vienne, Poitiers

ISBD/Commentaire :

Chapelle Saint-Martin.

Mention : p. 234

ISBD/Commentaire :

Chergé, Charles de. Le guide du voyageur à Poitiers. Poitiers : Henri Oudin, imprimeur-libraire, 1851.

ISBD/Commentaire :

Le Brun, abbé. La chapelle Saint-Jacques. Poitiers, Oudin, 1861.

Mention : p. 89-92

ISBD/Commentaire :

La Liborlière, Louis François Marie Bellin de. Vieux Souvenirs de Poitiers d´avant 1789, suivis de notices spéciales sur la Grand-Gueule et l´ancienne Université de Poitiers, Poitiers, 1846. Réédition : D. Brissaud, Poitiers, 1983.

ISBD/Commentaire :

La Semaine religieuse du diocèse de Poitiers, 14 mai, 28 mai et 4 juin 1950.

" Chapelle Saint-Jacques. Au commencement du faubourg de ce nom, sur la route de Bordeaux, à droite, s'élevait, où existe aujourd'hui une auberge de ce nom, la chapelle Saint-Jacques, construite en 1583. C'était une station pour les processions de certaines fêtes et le chef-lieu de la confrérie des pèlerins de Saint-Jacques. Nous nous rappelons encore avoir vu, avant 1830, les membres de cette confrérie d'ouvriers assister aux processions et offices de Saint-Hilaire, vêtus de la souquenille brune, du camail de toile cirée ornée de coquilles, le corps ceint d'un cordon noué, le chef couvert du chapeau rabattu par derrière, relevé à la Henri IV, et chargé de médailles et de verroteries, tenant à la main le bourdon des pèlerins auquel étaient attachés la gourde et les rubans aux mille couleurs. Parmi eux il y en avait qui avaient réellement fait le pèlerinage, autrefois fort commun, à Saint-Jacques-de-Compostelle en Galice, et ils se distinguaient des autres affiliés par la boîte de fer blanc dans laquelle étaient déposés les passeports et certificats constatant la réalité de leur pieux voyage. Cette confrérie n'existe plus, ou du moins, s'il en existe encore quelques membres, ils ne donnent point signe de vie ".

Extrait de Charles de Chergé, Le guide du voyageur à Poitiers. Poitiers : Henri Oudin, imprimeur-libraire, 1851, p. 234

" La chapelle Saint-Jacques était un petit bâtiment carré, sans apparence, élevée sur la pointe de terre qui s'avance à quelques centaines de pas au-dessus du faubourg de la Tranchée, jusqu'au point de jonction du chemin de Belle-Jouanne avec la grande route de Bordeaux. La chapelle Saint-Jacques, remplacée maintenant par une auberge qui en a tiré son nom, servait de but et de station pour des processions qui s'y rendaient certaines fêtes. Elle était surtout le chef-lieu de la confrérie des pèlerins. A Poitiers, de même que dans un très grand nombre de villes de France, il existait une pieuse association d'ouvriers, dont plusieurs avaient fait, par suite d'un voeu, et comme pèlerinage, le voyage de Saint-Jacques de Compostelle en Galice. A ceux-là s'étaient adjoints d'autres hommes de la même classe qui participaient avec eux à diverses observances et cérémonies religieuses. Outre ces dévotions particulières, toute la troupe, assez nombreuses, assistait aux processions solennelles en tenue caractéristique. Chaque membre portait alors sur une espère de souquenille en toile de couleur foncée, une rotonde de toile cirée, toute garnie de coquilles, de médailles et de reliquaires en verroteries. Les chapeaux rabattus par derrière et relevés sur le devant, de la manière dite à la Henri IV, étaient couverts des mêmes ornements. Une ceinture en cordon noué serrait les reins ; puis un bourdon, à la tête duquel pendait une gourde entourée de fleurs et de rubans flottants, complétait le costume. Les pèlerins qui avaient réellement fait le voyage d'Espagne se distinguaient des autres par un cordon en passant sur l'épaule et soutenant sur la hanche opposée une boîte en fer blanc dans laquelle étaient disposés les passeports, certificats, brevets, etc., relatifs au pèlerinage. A travers les chants d'Eglise du clergé, les pèlerins faisaient entendre des cantiques qui leur étaient spéciaux, et dont le style ainsi que le langage annonçait l'antiquité. Une croix marchait à la tête de la confrérie, qui s'était rétablie sous la Restauration, mais qui a de nouveau cessé de paraître en public depuis 1830.

La chapelle Saint-Jacques revenait très souvent dans les choses et les paroles. C'était, par exemple, une mesure de distance généralement consacrée et l'on disait sans cesse en parlant d'un espace à parcourir : Il y a loin comme d'ici à la chapelle Saint-Jacques (...). On s'y donnait rendez-vous, quand on partait de points différents de la ville, pour faire ensemble une partie de campagne de ce côté (...). La chapelle Saint-Jacques était en un mot un point, pour ainsi dire, cardinal de l'ancien Poitiers ; elle avait des rapports (...) multipliés avec ce que j'appellerais presque l'existence usuelle des habitants, bien qu'elle ait disparu depuis un si grand nombre d'années (...).

Chose étrange ! au moment même où nous posions la première pierre de la nouvelle chapelle Saint-Jacques [c'est-à-dire la chapelle des Petites soeurs des pauvres], les dernières traces de l'ancienne disparaissaient entièrement de notre sol poitevin. On n'en trouvait plus vestige depuis déjà longtemps, ni sur son terrain duquel on avait arraché jusqu'à la dernière pierre (...). Restait un antique manoir sur lequel on lisait encore en gros caractères auberge Saint-Jacques".

Extrait de Le Brun, abbé. La chapelle Saint-Jacques. Poitiers, Oudin, 1861, reprenant les termes de La Liborlière, Louis François Marie Bellin de. Vieux Souvenirs de Poitiers d'avant 1789 :

" Inauguration de l'église Saint-Martin de Poitiers le 18 mai.

Elle se termine, cette église Saint-Martin, après six mois d'un dur labeur réalisé par une main d'oeuvre entièrement bénévole. Tous ceux - et ils sont nombreux - qui se sont vivement intéressés à cette construction peu ordinaire, doivent se considérer comme invités par la communauté chrétienne toute entière à la journée d'inauguration, Jeudi 18 mai dont voici le programme :

A 10 heures, la cérémonie de la bénédiction de l'église par Monseigneur Vion. Aussitôt après, sera célébrée la grand'messe solennelle de l'Ascension.

A 12h30, dans un grand parc, déjeuner en plein air, ouvert à tous. Chacun est prié d'apporter son panier-repas et à venir s'asseoir à la table commune. La générosité de nombreux donateurs anonymes permettra d'offrir à la même table et au milieu de tous, un repas simple aux personnalités présentes.

Vers 14h30, les enfants, les garçons et les jeunes filles offriront une bonne détente et une agréable distraction.

A 17h, sur le parvis de l'église, sera réalisé un beau jeu scénique qui rappelle l'énorme effort de totue la paroisse et spécialement des travailleurs du chantier. Enfin le salut au Saint-Sacrement clôturera cette fête familiale et paroissiale (...) ".

Extrait de "la Semaine religieuse du diocèse de Poitiers", 14 mai 1950, p. 167

" Nous, Edouard Mesguen, par la grâce de Dieu et l'autorité du Saint-Siège Apostolique, évêque de Poitiers, l'un des principaux devoirs de notre charge pastorale étant celui de pourvoir aux nécessités spirituelles de nos diocésains, ayant constaté qu'il est urgent d'ériger une nouvelle paroisse dans le quartier Saint-Martin à Poitiers,

vu les canons 1427 et 1428 du Code de droit canonique ; notre Chapitre et les curés intéressés entendus,

Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :

1- A partir du dimanche de la Pentecôte, 28 mai, le quartier Saint-Martin de Poitiers est érigé canoniquement en paroisse, avec les droits et privilèges qui sont attachés à toute paroisse ;

2- La nouvelle paroisse aura pour limites, à droite de l'avenue de la Libération, la rue de la Cassette avec tous les numéros pairs et impairs, puis suivant une ligne idéale, elle descendra jusqu'à la rive droite de la Boivre ; à gauche de l'avenue de la Libération, la nouvelle paroisse commencera au n° 75 et descendra, suivant une ligne idéale, jusqu'à la rive gauche du Clain.

Et sera la présente ordonnance publiée au prône de la messe paroissiale dans les églises de Saint-Hilaire et de Saint-Martin, le dimanche 28 mai.

Donné à Poitiers, le 23 mai 1950

Par décision de Mgr l'évêque, M. l'abbé Paul Bressollette a été nommé curé de Saint-Martin de Poitiers ".

Extrait de " la Semaine religieuse du diocèse de Poitiers ", 28 mai 1950, p. 182-183 :