Château de la Cigogne

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Mignaloux-Beauvoir

Par son style architectural et par l'organisation de ses bâtiments anciens et actuels, le château de la Cigogne semble dater du 17e siècle. Il a toutefois pu être construit sur des éléments plus anciens, comme le laissent penser les restes d'escalier à vis dans le logis, et trois meurtrières à la base de la tour-pigeonnier. Au 17e sècle, le château devait se présenter sous la forme d'un logis encadré par deux ailes de communs, le tout délimitant une cour fermée. en 1622, Pierre Roatin, seigneur des lieux, acquiert par échange avec le prieur de Mignaloux "une terre située devant la grande porte de la maison de la Cigogne", ce qui laisse penser que la cour était déjà fermée par un portail. Ceci est d'ailleurs confirmé par une visite de la Cigogne réalisée en 1682. A cette date, le corps principal est encadré par deux pavillons puis par les deux ailes de communs qui se terminent par des pigeonniers. Des travaux ont dû être effectués en 1739, date inscrite sur la façade est du logis. C'est peut-être de cette époque que dataient les lambris et le trumeau peint observés à l'intérieur du château. La disposition des bâtiments en U apparaît encore sur le plan cadastral de 1819, mais aussi sur un procès-verbal de visite de la Cigogne réalisé peu avant, en 1818. Ces deux documents mentionnent plusieurs bâtiments qui ont aujourd'hui disparu. On entrait dans le domaine à l'ouest par un portail donnant sur le chemin de Mignaloux à la vallée des Touches. De part et d'autre de l'entrée se trouvaient deux jardins. Puis, à gauche en entrant dans une première cour, s'élevait une grange-étable. A droite commençaient les dépendances de la métairie du château. en avançant vers l'est, on arrivait à un second portail percé dans un mur de séparation. Là commençait la cour principale, délimitée à l'est par le logis, au nord et au sud par deux ailes en retour d'équerre. Ces ailes étaient prolongées par des tours dont la partie haute était occupée par des pigeonniers. elles comprenaient toutes deux diverses dépendances. L'aile nord touchait au logis et abritait une grange et une cuisine. L'aile sud, indépendante, abritait les dépendances de la métairie du château qui se trouvait au sud, autour d'une "basse cour". On accédait à celle-ci par la porte charretière en plein cintre encore visible aujourd'hui. A l'est du logis s'étendait un grand jardin puis un très vaste enclos appelé "la Garenne". Le logis a fait l'objet de quelques reprises au milieu du 19e siècle, surtout au niveau de la toiture et de la lucarne côté est, qui porte la date 1853. L'ancien chemin qui reliait le bourg de Mignaloux et la vallée des Touches, et a été déplacé vers l'ouest, sur la route actuelle, en 1869, afin de libérer l'espace devant le domaine. Le portail d'entrée a alors disparu. C'est sans doute aussi à la suite de ce déplacement qu'un plan d'eau a été aménagé à l'ouest du château, et que, toujours pour dégager la vue, ont été détruites la grange-étable et les dépendances situées près de l'entrée du domaine. Présent sur des vues du début du 20e siècle, le plan d'eau n'existe plus aujourd'hui. L'aile nord des communs a disparu semble-t-il dès le 19e siècle. Il reste des ouvertures murées qui permettaient de passer de cette aile nord vers le logis. La tour-pigeonnier qui terminait l'aile nord s'est effondrée en 1936 et n'a pas été reconstruite. Le 16 janvier 1994, un incendie a détruit la toiture et une partie de l'intérieur du château. L'ensemble a depuis été reconstruit à l'identique.

Périodes

Principale : 1ère moitié 17e siècle

Principale : 18e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Secondaire : 20e siècle

Dates

1739, porte la date

1853, daté par source

1994, daté par source

Auteurs Auteur : auteur inconnu,

NB : Cette description s'appuie sur des photographies anciennes et sur les descriptions effectuées en 1978 et 1983 et reprises en 1994 par Robert Petit dans "Mignaloux-Beauvoir découvre son histoire". Le domaine de la Cigogne se situe à l'est de la route reliant le bourg de Mignaloux à la Vallée des Touches. Il se compose d'un logis à l'est, d'une aile de communs au sud et, derrière celle-ci, encore plus au sud, d'une ancienne métairie. Le logis comprend un corps central flanqué de deux pavillons latéraux dans le même alignement. Surmontés de hauts toits à croupe et de chacun deux girouettes représentant des dauphins, il sont couverts en ardoise. Le pavillon nord ouvre vers l'ouest, sur la cour, par une travée qui se prolonge par une lucarne à deux fenêtres. Le même type de lucarne se retrouve sur l'autre pavillon, sur la travée de droite, puisque ce pavillon comprend cette fois deux travées. L'autre travée comporte un oeil-de-boeuf au rez-de-chaussée. Ainsi encadré, le corps principal du logis est couvert d'un toit à croupe qui allie la tuile plate au centre et l'ardoise sur les pourtours. La façade ouest, sur la cour, est ordonnancée. Elle ouvre par cinq travées. La travée centrale est surmontée par une lucarne identique à celles des pavillons. Cette travée comprend la porte d'entrée, accessible par un perron dont les balustres sont faites d'un empilement de briques plates roses. L'encadrement de la porte est mouluré, de même que le linteau qui repose sur des. La façade est, côté parc, est plus sobre, bien que rythmée de la même façon. Les pavillons sont éclairés chacun par deux travées, sans lucarne. Le corps de logis ouvre sur le parc par là encore cinq travées, avec une lucarne au-dessus de la travée centrale. Celle-ci comprend une porte. A l'intérieur du logis, différentes pièces étaient ornées de lambris. Une cheminée estimée de la fin du 17e siècle, se trouvait dans le salon du pavillon nord. La cour qui s'étend à l'ouest du logis était encadrée par deux ailes, toutes deux se terminant par des pigeonniers ronds et à toit conique. L'aile sud, la seule encore en place, est percée d'une porte charretière en plein cintre qui donne accès à la seconde cour située au sud, celle de l'ancienne métairie. Les bâtiments de celle-ci s'étendent au sud de cette seconde cour. Entre le pigeonnier et la porte charretière de l'aile sud, on observe un puits ménagé dans l'épaisseur du mur.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Revêtement : enduit

  3. Mise en oeuvre : moellon

  4. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile plate, ardoise
Étages

1 étage carré, comble à surcroît

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Partie de toit : croupe

Décors/Technique
  1. sculpture
  2. peinture
Décors/Représentation
  1. Representations : fronton

  2. Representations : scène de genre

  3. Representations : armoiries


Précision sur la représentation :

Toutes les lucarnes sont surmontées d´un fronton triangulaire. La lucarne centrale de la façade est, côté parc, est surmontée d´une plaque de marbre encadrée par des ailerons à volutes et elle-même surmontée d´un fronton triangulaire. Sur les deux façades du logis, les baies des quatre travées latérales à l´étage sont ornées d´un arc en chapeau de gendarme. Dans une des pièces du château, on observait en 1978 un trumeau de glace pris dans des boiseries et portant une toile peinte du 18e siècle. Elle représentait une scène de danse. Dans le château se trouvait aussi une pierre sculptée dont la partie basse manquait, et représentant des armoiries : un blason portant deux fleurettes, soutenu par deux lions et surmonté par un heaume. Il s'agissait peut-être des armoiries de Xavier Baron de Vernon, propriétaire de la Cigogne de 1769 à 1779.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Mignaloux-Beauvoir , route du Château

Milieu d'implantation: isolé

Cadastre: 1819 D 261 à 270, 2004 D1 288 et 289

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...