Couvent des Cordeliers (détruit)

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Dax

Le couvent des Cordeliers (frères mineurs franciscains) était l'un des plus anciens de Dax puisque sa présence est attestée dès 1226 dans une sentence d'Henri III (Antoine Degert, constitutions synodales...). Cependant, il existe peu de documentation sur cet établissement. De la chapelle on sait que le clocher, l'un des plus hauts de la ville, mesurait 100 pieds de haut ; certaines chapelles sont aussi documentées : Saint-Jean, Notre-Dame, Saint-Antoine-de-Padoue, Sainte-Anne et Saint-Éloi. Cette dernière était entretenue par la confrérie laïque de Saint-Éloi, composée d'hommes de différents corps de métiers (maçons, sabotiers, serruriers, tourneurs etc.).

Les religieux tenaient un collège où Vincent de Paul aurait fait ses premières années d'étude vers 1588 jusqu'en 1596. Grâce à ses grands espaces, le convent des Cordeliers était un lieu important d'inhumation à Dax qui ne possédait pas encore de cimetière à l'extérieur de l'enceinte. Les sépultures d'importantes familles dacquoises, qui trouvaient place dans la chapelle et dans le cloître, constituaient une importante source de revenu pour les religieux. C'est pourquoi la loi de 1776, interdisant les inhumation dans les églises pour des raisons de santé publique, a beaucoup porté atteinte à la communauté. En effet, les cordeliers ne semblent pas posséder de terres, leur principale ressource étant les aumônes, quêtes, sépultures, messes et prédications. Avant la Révolution, la communauté est déjà très réduite. Un document des archives municipales (non classé), daté du 20 avril 1786 et cité par Paul Lahargou (Le Collège de Dax) donne une brève description du couvent à cette date : "Le couvent des Cordeliers serait tout ce qu'il faut pour former un collège, ce couvent étant fort vaste, ayant de grandes cours, un grand jardin et bien aéré et n'étant occupé que par trois moines et quelquefois par deux, dont on se passerait facilement et dont l'utilité ne saurait être comparée avec celle d'un collège."

Dès 1790 l'hôtel de ville s'installe au couvent des Cordeliers (les religieux ayant été chassés à la Révolution) avant d'emménager en 1806 au couvent voisin des Barnabites (réf. IA40002246). En 1795 y est établie la caserne. L'église, dévastée par un incendie en 1799, sert d'écuries. En 1806, la cour de justice criminelle et les prisons sont transférées dans l'ancien couvent. À ce moment là, l'aile nord est déjà détruite. D'après A.Ducourneau (La Guienne historique...), la chapelle et son clocher sont démolis en 1817 (1814 d'après d'autres sources). C'est peut-être à cette date que sont construits les nouveaux bâtiments de la maison d'arrêt. Sur le cadastre de 1825, il ne reste presque rien de l'ancien couvent, à part peut-être une partie de l'aile ouest servant d'écuries à des particuliers.

Suite à la vente par l’État d'une partie du jardin des Cordeliers le 29 mars 1813, 31 dacquois s'associent pour acquérir ce terrain et en faire un lieu dédié aux courses taurines et au plaisir des habitants. C'est ainsi que naît la Place de la Course, acquise à la fin du 19e siècle par la ville. Vers 1834 est construite l'école normale, à l'emplacement de l'actuelle banque populaire, faisant disparaître les derniers vestiges du couvent des Cordeliers.

Les fouilles ayant précédé la construction des bâtiments du 19e siècle, celles de 1885 pour le creusement des égouts le long de la place de la Course et celles de 1958 pour la création de la station de pompage de l'eau chaude, ont révélé de nombreux objets archéologiques gallo-romains (monnaies, fragments de colonne et corniche, poteries).

Périodes

Principale : 1ère moitié 13e siècle

L'emprise des bâtiments conventuels s'étendaient au niveau de la poste, de la banque populaire et du commissariat de police actuels. D'après des plans schématiques du 18e siècle (illustration 3), l'ensemble, situé contre le rempart nord-est, se composait d'un ensemble de plan carré avec 4 corps autour d'un cloître central et deux ailes en retour d'équerre côté est. La chapelle était accolée, au sud. Au nord, les jardins occupaient l'actuelle place de la Course et se prolongeaient presque jusqu'au rempart nord. Divers documents conservés aux archives départementales (H 154) mentionnent certaines chapelles du le lieu de culte : chapelle Notre-Dame des anges, chapelle Saint-Éloi, chapelle de Saint-Antoine de Padoue.

Toits
État de conservation
  1. détruit

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Dax , rue des Fusillés

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2017 AE 69-73, 679, 1825 A2 339-348

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