Lambris de revêtement du chœur, statues de Jeanne d'Arc et de saint Michel avec leurs consoles

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Mugron

D'après les archives de la paroisse, le lambris du sanctuaire de la nouvelle église, exécuté par le menuisier mugronnais Roch Larrère, fut installé en deux temps : les panneaux revêtant les murs de l'abside en 1867, peu après l'achèvement de l'édifice ; ceux de la travée droite de chœur en août 1869, grâce à un legs de Jeanne Bastiat-Celhay (morte en avril 1868), tante par alliance du célèbre économiste Frédéric Bastiat.

Les deux statues qui forment aujourd'hui ensemble avec le lambris furent acquises près d'un demi-siècle plus tard. L'effigie de Jeanne d'Arc (l'héroïne venait d'être béatifiée le 18 avril 1909), fut offerte par Mme Moulas d'Antin, belle-fille d'Agathe d'Antin (1790-1864), dont la sœur Blanche d'Antin-Domenger avait fait reconstruire l'église à ses frais ; la statue fut inaugurée le 8 mai 1910, jour de la fête de la bienheureuse. Deux ans plus tard, le 29 septembre 1912, jour de la Saint-Michel, fut solennellement installée la statue de l'archange, autre saint protecteur de la France, à la suite d'un don de Françoise Honorine Loupret (vers 1840-1920), veuve de Pierre Soubaigné. Les deux statues figurent parmi les modèles les plus connus du sculpteur Charles Desvergnes (1860-1928), diffusés par le fabricant orléanais Marcel Marron (1877-1954) : la Bienheureuse Jeanne d'Arc fut créée en mai 1909, le Saint Michel en 1910. Cette seconde statue fut payée la somme de 374 francs. L'église Notre-Dame de Losse (canton de Gabarret) possède la même paire de statues en pendant (réf. IM40003048).

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 1er quart 20e siècle

Dates

1867, daté par source

1910, daté par source

1912, daté par source

Auteurs Auteur : Larrère Roch

Menuisier à Mugron (Landes) dans la seconde moitié du XIXe siècle.

, menuisier (attribution par source)
Auteur : Desvergnes Charles Jean Cléophas

Sculpteur né le 19 août 1860 à Bellegarde (Loiret) et mort le 4 mars 1928 à Meudon (Hauts-de-Seine). Élève d'Henri Chapu, second prix de Rome en 1887, puis premier prix en 1889, il installe son atelier à Paris (131, rue de Vaugirard) à partir de 1895, où il crée de nombreux monuments commémoratifs et des statues religieuses (essentiellement de Jeanne d'Arc, son sujet de prédilection). Un musée, créé à partir des œuvres offertes à sa ville natale en 1912, porte son nom à Bellegarde.

, sculpteur, auteur du modèle
Auteur : Marron Marcel Célestin Joseph

Marcel Célestin Joseph Marron, né à Orléans le 2 juin 1877 et mort dans la même ville le 10 mai 1954, fils de Joseph Frédéric Marron, sabotier, et d'Angélique Joséphine Félicité Proutière, épousa à Orléans, le 1er août 1901, Berthe Hélène Poignant (Erceville, 2 février 1879 - ?), fille de Louis Hippolyte Poignant, négociant, et de Marie Julie Suzanne Anselmier (source : Geneanet).

Marcel Marron est en 1898 sous-officier au 31e régiment d'Infanterie, 10e compagnie à Blois. En 1901, il reprend la librairie Herluison à Orléans (il est qualifié de "papetier-libraire" au moment de son mariage), mais conserve dans un premier temps le nom de son prédécesseur. Toute sa carrière fut consacrée à faire connaître Orléans et sa région, et surtout Jeanne d'Arc, au travers de ses multiples activités de libraire, de statuaire et d'éditeur de cartes postales. Il fut l'un des fondateurs du Syndicat d'initiative d'Orléans, de la foire-exposition de cette ville à partir de 1922 et de nombreuses associations. Dès 1902, il édita la revue Le Cartophile Orléanais. Sa production de cartes postales est très variée : vues d'Orléans, des bords du Loiret et de communes du Loiret, du Loir-et-Cher et d'Eure-et-Loir, etc. Son oeuvre de statuaire consiste essentiellement dans ses statues de Jeanne d'Arc d'après les différents modèles du sculpteur Charles Desvergnes, avec lequel il collabora également pour des modèles de monuments aux morts de la Grande Guerre (source en ligne : Page Web du Cercle des Cartophiles du Loiret (free.fr)).

, fabricant de statues (attribution par source)
Personnalite : Bastiat Jeanne

Jeanne Celhay épousa Pierre-Justin Bastiat (1779-1862), de Mugron, oncle paternel du célèbre économiste Frédéric Bastiat ; leur fils unique Ignace-Justin (1819-1853) mourut sans postérité. Décédée le 25 avril 1868, elle fut inhumée à la chapelle du cimetière de Mugron. Son legs à la paroisse Saint-Laurent de Mugron permit l'achat de divers meubles pour la nouvelle église du bourg.

, donateur (attribution par source)
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

lieu d'exécution

Le lambris néogothique, en chêne rouge teinté, règne sur les pans coupés de l'abside et sur les murs de la travée droite du chœur, seulement interrompu par les colonnes-dosserets soutenant la voûte. S'arrêtant à hauteur de l'allège des fenêtres dans l'abside, il comporte en outre dans la travée droite un niveau supplémentaire de grands panneaux terminés par des gâbles. Le décor de remplages est partiellement sculpté dans la masse des panneaux et partiellement rapporté.

Les deux statues sont en plâtre uniformément peint en blanc (sans trace apparente d'une polychromie antérieure). Elles forment ensemble avec leurs consoles, de même matériau, lesquelles sont fixées contre le gâble central des panneaux supérieurs du lambris, sur les murs nord et sud de la travée droite de chœur. Une petite console à pans coupés, en bois, fixée un peu plus bas, devait être destinée à d'autres statues non documentées, remplacées par les sculptures actuelles.

Catégories

menuiserie, sculpture

Matériaux
  1. Matériau principal : chêne

    Techniques : mouluré, petit cadre élégi, tourné, décor en bas relief, décor dans la masse, décor rapporté, ciré

  2. Matériau principal : plâtre

    Techniques : moulé, peint, monochrome

Dimensions
  1. Type de mesure : h

    Valeur : 450

    Précision sur la mesure : hauteur approximative

Iconographie
  1. Caractère général : ornementation

    Thèmes : ornement architectural, remplage, frise, quadrilobe, gable, pinacle, rosace

  2. Thèmes : sainte Jeanne d'Arc

  3. Thèmes : saint Michel terrassant le démon


Précision sur l'iconographie :

Le lambris est divisé verticalement par des pinacles talutés encadrant deux niveaux de remplages gothiques composés d'arcs en tiers-point à intrados trilobé et oculus de réseau quadrilobé, couronnés d'une frise de quadrilobes ; la corniche est amortie d'une frise faîtière découpée et de petits pinacles à flèche. Sur les murs de la travée droite de chœur, le lambris est en outre surmonté de grands panneaux imitant des baies à lancettes, rose de réseau et gâble sommital à crochets et pinacles, celui du centre de plus grande hauteur et amorti d'un fleuron en chou frisé.

Saint Michel est figuré en chevalier armé de toutes pièces, rendant grâces à Dieu de sa victoire, les ailes déployées, la main gauche levée désignant le ciel, la droite tenant l'épée de feu qui transperce le démon sous les traits d'un dragon à la gueule béante ; sur le côté droit du socle, une coquille chargée de l'écu de France aux trois fleurs de lys d'or (allusion à l'ordre royal de Saint-Michel). La console est ornée de feuilles de chardon entourant un écu où se devine encore le monogramme SM.

Jeanne d'Arc est représentée en guerrière au sacre de Charles VII, les mains jointes en oraison, l'épée au côté, tenant l'étendard frappé de sa devise (Jhesus Maria) entourée d'anges orants. La console porte l'écusson de la sainte accompagné d'un phylactère avec la devise Jesus Maria, de branches de lys, d'épées en pal sur fond de drapeaux et de palmes.

Inscriptions et marques
  • signature, en creux

Signature (en creux sur le socle de la statue de saint Michel, à gauche [et sans doute sur celle de Jeanne d'Arc]) : Ch. Desvergnes.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Mugron , place Frédéric-Bastiat

Milieu d'implantation: en village

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