Maison
France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Émilion
Historique
Sur les plans de 1810 et de 1845, cette parcelle est réunie avec celle qu'elle confronte au nord actuellement. Les façades de leurs constructions respectives sur la rue de la Petite Fontaine, sensiblement de même ordonnance et décor, et leur toiture commune à deux pans constituent une unité architecturale, qui, par les éléments de style que présente la façade, doit remonter à la fin du 18e siècle ou au début du 19e siècle, phase de remaniement confirmée par le style du décor d'une cheminée du 1er étage. Côté ouest, subsiste la trace d'un pignon en moellon tout-venant, probablement antérieur à la construction de cette façade, et dont l'emprise semblait déjà couvrir la largeur des deux unités cadastrales actuelles. Depuis l'intérieur, cette unité est pourtant démentie par un refend dépourvu de communication apparente entre les deux parties de la construction, mur qui peut toutefois être antérieur à l'époque de réunion des deux constructions sous un même toit. Les montants d'une cheminée conservée contre le mur sud permettent de situer la période de construction de l'unité cad. 477 à la fin du Moyen Âge. Ce mur, prolongé côté rue par une tête de mur en encorbellement au premier étage, atteste l'existence d'une façade sur rue à pan-de-bois, datable de la même campagne de la fin du Moyen Âge ou du début de l'époque moderne.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : limite 15e siècle 16e siècle Principale : limite 18e siècle 19e siècle Secondaire : 19e siècle Secondaire : 2e moitié 20e siècle |
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Description
La limite ouest de cette unité pose problème ; sur les deux plans du 19e siècle, elle est marquée par un redent du mur latéral sud. Ce décrochement existe toujours, mais il est situé quelques mètres plus à l'ouest, sur le mur du bâtiment cad. 437. Toutefois, une androne bouchée séparant les constructions des deux parcelles cad. 437 et cad. 477, leur autonomie architecturale d'origine est assurée ; il est possible qu'au cours de l'époque moderne, la grande parcelle cad. 485 de 1845 ait englobé, en tant que dépendance, l'extrémité ouest de la construction qui occupe l'actuelle parcelle cad. 437 (cad. 488 de 1845) ; il n'existe aucune communication directe entre ces deux bâtiments.
La construction qui occupe l'actuelle parcelle cad. 477 est de plan oblong, son petit côté affrontant la rue. Le mur latéral sud, mêlant assises de moyen appareil et moellon tout-venant, ne présente plus aucun élément permettant d'en situer la date de construction, si ce n'est le caractère médiocre de la mise en oeuvre, typique du début de l'époque moderne à Saint-Emilion. Toutefois, au 1er et 2e étage, de grosses pierres signalent la présence de cheminées. Celle du 2e étage a conservé ses montants, dont la modénature, très simple, appartient au tournant des 15e et 16e siècles. Or ce mur latéral se prolonge côté rue, au niveau du 1er étage, par un encorbellement porté par un corbeau mouluré ; le profil atypique de ce dernier semble avoir été reconstitué par l'enduit apposé tardivement sur la façade côté rue. Cette tête de mur en avancée témoigne de la présence initiale d'une façade sur rue à pan-de-bois, à partir du 1er étage. La façade actuelle en pierre l'a donc remplacé, qui peut avoir été montée sur la base d'un mur de rez-de-chaussée en pierre ; la zone de moyen appareil apparaissant sous l'enduit dégradé à la base du mur pourrait ainsi appartenir à cette phase initiale de construction.
L'ordonnance de la façade actuelle est très simple, animée par deux bandeaux plats séparant les niveaux, la travée centrale étant soulignée par une légère avancée en tableau continu sur le 1er et 2e étage. Une corniche moulurée surmontée d'une génoise couronne le tout. Elle se prolonge sans rupture sur la maison mitoyenne. La fenêtre du 2e étage sous comble semble être l'unique ouverture qui appartienne à la phase de construction de la façade ; c'est la seule à être centrée dans le tableau déterminant la travée. Son huisserie qui paraît d'origine, ainsi que sa largeur, nettement supérieure à celle des fenêtres du 1er étage, remaniées dans le courant du 19e siècle, permettent de situer l'édification de la façade au tournant des 18e et 19e siècles. A l'intérieur, la cheminée d'une des pièces du 1er étage doit appartenir à la même phase de réhabilitation de l'édifice.
Depuis le 2e étage sous comble, le mur nord, mitoyen avec la maison voisine, présente un curieux dispositif : une ligne de corbeaux, assez régulièrement espacés supporte un encorbellement de 0,30 m de large à environ 1,50 m du sol de ce niveau, soit 6,60 m au-dessus du niveau actuel de la rue. Ces corbeaux sont constitués de deux assises superposées à découpe en quart de rond surmonté d'un bandeau plat. Dans la pièce du fond, cet encorbellement porte un mur chemisé jusqu'à la toiture, sans rupture apparente, mais il est recouvert de plusieurs couches de badigeon de chaux. Dans les trois quart de la longueur du mur située plus à l'est, côté rue, le mur élargi ne monte que sur 0,70 m de haut ; au-dessus, un mur de doublerons a été monté après coup en retrait pour établir la toiture actuelle, des piliers ponctuels assurant le maintien des poutres de la charpente. Le mur sur lequel est ancré cet aménagement est en moellon tout-venant ; il ne semble pas pouvoir être antérieur à la fin du Moyen Âge (15 ou 16e siècle). La fonction exacte de ce dispositif reste à déterminer ; l'hypothèse avancée qu'il s'agisse d'un support de chéneau d'écoulement de toiture pour la maison voisine reste à prouver (le chéneau n'est pas conservé). En ce cas, la maison cad. 477 aurait été adossée à une maison plus ancienne, condamnant, peu de temps après sa construction, son système d'écoulement des eaux pluviales.
Depuis la courette qui borde le tiers ouest du mur nord, l'ancien mur pignon ouest est encore en place. Il est en grande partie construit en moyen appareil partiellement sous enduit. Sa mise en ouvre, de médiocre qualité, suggère une date tardive, après le 15e siècle. Il conserve un petit fenestron carré sans forme caractéristique, et le montant d'une fenêtre ruinée. Le mur nord de la maison, en moellon tout venant, présente à sa base une irrégularité de son aplomb qui peut être la substruction d'une maçonnerie plus ancienne intégrée dans la construction actuelle. Près de son sommet, à l'angle que forme le mur avec celui de la maison voisine, subsiste un corbeau à double assise, de fonction inconnue.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
1 étage carré, étage de comble |
Couvertures |
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État de conservation |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA33010253 |
Dossier réalisé par |
Marin Agnès
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Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Saint-Emilion (commune) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2011 |
Copyrights |
(c) Communauté de communes du Grand Saint-Emilionnais, (c) Université Bordeaux Montaigne, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Maison, Dossier réalisé par Marin Agnès, (c) Communauté de communes du Grand Saint-Emilionnais, (c) Université Bordeaux Montaigne, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/24bb459d-beda-4582-bd2e-c93d2ff1efe6 |
Titre courant |
Maison |
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Dénomination |
maison |
Statut |
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Protection |
Site, secteur ou zone de protection : secteur sauvegardé |
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Émilion , 11 rue de la Petite-Fontaine
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: Ville basse
Cadastre: 1845 C 485, 2010 AP 477