Ensemble de 20 clefs de voûte

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Saint-Vincent-de-Paul

La chronologie de l'installation des clefs de voûte est documentée par le registre des dépenses de la fabrique (1852-1873) et par le rapport remis par l'abbé Vieilhedent, trésorier de la fabrique, à l'évêque en juin 1855. Ce dernier document permet d'attribuer à Jean Layrolle (1817-1870), le sculpteur de la première campagne de construction de l'église (1850-1855), les quatre clefs de l'abside, du chœur liturgique et de la croisée - l'auteur, qui mentionne la clef aux armes de Mgr Lannéluc (notre clef 4), oublie celle aux emblèmes du pape Pie IX, pourtant située plus avant dans le chœur (notre clef 3).

En mai 1862, le sculpteur nantais Aristide Belloc (alors actif à Bordeaux), qui a épousé en 1858 la nièce du supérieur de Buglose, le Père Antoine Lamaison (en poste depuis 1855), est payé 750 francs pour l'exécution de "dix clefs de voûte" à la localisation non précisée, probablement les trois autres clefs héraldiques du vaisseau central et les clefs à rosace des travées orientales des collatéraux. D'avril 1864 à mai 1865, sous la direction de Gustave Alaux, nouveau responsable du chantier, le sculpteur bordelais Vincent Saint-Sébastien reçoit plus de 4.500 francs pour "les sculptures en pierre de l'église", parmi lesquelles le décompte du 3 mai 1865 mentionne "les clefs de voûte prix moyen à 25 francs" (sans doute les clefs ornementales des travées occidentales des bas-côtés et celle de la tribune) et "celle du porche en bas" (aux armes de Napoléon III) pour 40 francs. La clef de la tribune occidentale porte la double date 1851-1864, qui marque le début et l'achèvement des travaux intérieurs (le décor extérieur ne fut complété qu'en 1894).

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1862, daté par source

1864, daté par source, porte la date

Auteurs Auteur : Layrolle Jean Roch

Sculpteur né à Montpellier (d'un père jardinier) le 16 août 1817, mort à Biarritz (maison Layrolle, 6, place Eugénie) le 18 août 1870. Marié à une Bayonnaise, Henriette Dominiqua Latapi (1822-1895), il s'installa à Biarritz avant 1860 (renseignements biographiques communiqués par l'abbé Dominique Bop, 2019). Layrolle travaille à Saint-Sever en 1849, à Buglose en 1855, à Gabarret en 1856-1864 et à la cathédrale de Dax en 1864-1870.

, sculpteur (attribution par source)
Auteur : Belloc Aristide

François Aristide Belloc, sculpteur né à Nantes le 23 août 1827, mort entre 1888 et juillet 1908 (dates des premier et second mariages de son fils), deuxième fils des sept enfants d'Aristide Philimé Belloc (1804-?), chapelier à Nantes (rue de la Casserie puis rue d'Orléans), et de Jeanne Eugénie Rousseau (1806-?). Il épouse à Saint-Paul-lès-Dax, le 6 juillet 1858, Françoise dite Francine Lamaison (Laurède, 27 novembre 1829 - ?), fille de Jean-Baptiste Lamaison, tonnelier à Laurède, et de Marie Lagraulet, et nièce du Père Antoine Lamaison, supérieur du sanctuaire marial de Buglose près de Dax. Françoise Lamaison était depuis 1854 la belle-sœur du sculpteur bordelais Vincent Saint-Sébastien (1829-?), qui succédera en 1863 à Belloc sur le chantier de Buglose. L'un des témoins du mariage de Belloc fut le sculpteur Joseph Fradel.

Élève des sculpteurs nantais Suc et Grootaers, puis de Rude, Aristide Belloc fut d'abord actif dans sa ville natale, où il travailla pour le Théâtre, pour plusieurs églises et pour l’hôtel de Ville (tête colossale de Judith), œuvra ensuite à Bordeaux dans les années 1850 (deux Renommées tenant les armes de la ville au Grand-Théâtre), avant de s'installer à Perpignan (où il semble faire faillite en 1866-1867), à Angers (rue des Deux-Haies, où naît sa fille Eugénie Néméa en juin 1870), à Niort (avant 1877), enfin à Reims (50, rue du Faubourg de Laon), où il est signalé en 1885 (renseignements biographiques communiqués par l'abbé Dominique Bop, 2019). Il exposa à Toulouse en 1858 et à Bordeaux en 1859. Il donna des modèles à des fabricants-mouleurs tels que Dominique-Michel Vidiani, de Poitiers, ou Giovannetti et Pieraccini, de Tours (Saint Michel terrassant le dragon, 1876). Sur l'artiste, voir : Émile Maillard, L'art à Nantes au XIXe siècle (E. Monnier, 1888), et Pauline Carminati, "Enquête sur la vie et l’œuvre du sculpteur Aristide Belloc", Raffl & Cie [en ligne], 08/08/2017. URL : https://raffl.hypotheses.org/810 (consulté le 09/11/2017).

, sculpteur (attribution par source)
Auteur : Saint-Sébastien Vincent

Sculpteur ornemaniste à Bordeaux, collaborateur de l'architecte bordelais Gustave Alaux sur les chantiers des églises de Buglose (1864-1865), de Mugron (1866) et de Rion-des-Landes (1868), et de l'architecte Taillarda fils à l'église Saint-Nicolas de Nérac (1856) ; il travailla aussi à la chapelle de la Vierge de la cathédrale de Dax en 1864-1871. Il est nommé "M. Vincent" et "Vincent St-Sébastien" dans les archives de Buglose, "Vincent Saint-Sébastien" à Nérac, mais signe "Sébastien" tout court les sculptures de Mugron et de Rion.

Enfant trouvé à la porte de l'hospice civil de Pau le 23 janvier 1829 (le lendemain de la fête de Saint-Vincent et trois jours après la Saint-Sébastien), Vincent Saint-Sébastien épousa le 29 novembre 1854 à Saint-Paul-lès-Dax (où il était alors domicilié) Jeanne Lamaison (née à Laurède le 11 février 1828), institutrice, fille de Jean-Baptiste Lamaison, tonnelier à Laurède, et de Marie Lagraulet, et sœur aînée de Françoise, qui devait épouser en 1858 le sculpteur nantais Aristide Belloc (1827 - 1888/1908), auquel Saint-Sébastien succédera en 1861 sur le chantier de Buglose, dirigé par le Père Antoine Lamaison, oncle par alliance des deux sculpteurs.

, sculpteur (attribution par source)
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

Clefs en calcaire de Montfort (carrière de Nousse), sculptées en bas relief ou relief en cuvette, polychromées et dorées.

Catégories

sculpture

Structures
  1. encastré
Matériaux
  1. Matériau principal : calcaire

    Techniques : décor en bas relief, décor dans la masse, peint, polychrome, peint faux or

Iconographie
  1. Thèmes : MA, tiare, armoiries, sceau, rosace, monogramme


Précision sur l'iconographie :

Description des clefs du chœur et du vaisseau central, d'est en ouest. Clef 1 (abside) : rinceaux dorés sur fond rouge. Clef 2 (2e travée droite du chœur) : monogramme M.A. dans une couronne de roses dorée sur fond bleu. Clef 3 (1ère travée droite du chœur) : tiare papale et clefs en sautoir avec la dédicace PIO NONO PONTIFICE (Au pape Pie IX). Clef 4 (croisée) : armoiries de François-Adélaïde-Adolphe Lannéluc, évêque d'Aire (grandes armes avec couronne, mitre et crosse en timbre, chapeau d'évêque et manteau, le tout sur fond doré). Clef 5 (4e travée de la nef) : sceau de Prosper-Michel-Arnaud Hiraboure, évêque d'Aire (sceau simplifié, sur fond doré, entouré de l'inscription + SIGILLVM : ARNALDI : PROSPERI : EPISCOPI : ATVRENSIS). Clef 6 (3e travée de la nef) : armoiries de Louis-Marie-Olivier Épivent, évêque d'Aire (écu timbré d'une couronne fleuronnée, flanqué de deux rosettes sur fond doré et entouré de la devise FIDE ET CARITATE). Clef 7 (2e travée de la nef) : rosace et pommes de pin dorées sur fond vert, bordure dorée festonnée. Clef 8 (1ère travée de la nef, tribune occidentale) : rosace godronnée dorée à feuilles vertes et pommes de pin dorées sur fond rouge, entourée d'une inscription commémorative (voir inscriptions et marques). Clef 9 (avant-nef) : armoiries de l'empereur Napoléon III (grandes armes avec heaume en timbre, couronne impériale, collier de la Légion d'honneur, sceptre et main de justice en sautoir, manteau). Clef 10 (chapelle du Rosaire) : version simplifiée des armes de l'ordre des frères mineurs ou dominicains ("de gueules au chien d'argent tenant une torche d'or dans sa gueule, surmonté d'une branche de lys et d'un rameau d'olivier en sautoir et d'une étoile à huit branches, le tout d'or" ; écu posé sur une croix potencée à laquelle est suspendu un rosaire ; couronne à perles ; devise VERITAS).

Les 10 clefs de voûte des collatéraux sont ornées d'un quatrefeuilles doré sur fond vert et rouge, à l'exception de la clef de la travée orientale du collatéral sud, qui porte un monogramme SJ (pour saint Joseph).

Inscriptions et marques
  • inscription, latin, peint
  • date, peint
  • armoiries, en relief, peint

Inscription commémorative et date (peinte sur le pourtour de la clef 8 à la tribune) : COEP. AEDIF. ANN. SALVT. MVIIILI. ABSOL. ANN. MVIIILXIV (sic) (= édifice commencé l'an du salut 1851, achevé l'an 1864).

Armoiries de Mgr Lannéluc (clef 4), sceau de Mgr Hiraboure (clef 5), armoiries de Mgr Épivent (clef 6), de Napoléon III (clef 9) et de l'ordre dominicain (clef 10) : voir iconographie.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Saint-Vincent-de-Paul

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Buglose

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