Grotte ornée, grotte préhistorique de Lascaux, puis site touristique, puis site archéologique

France > Nouvelle-Aquitaine > Dordogne > Montignac

La forte implantation de populations préhistoriques dans la vallée de la Vézère, qui compte nombres de cavités karstiques propices à l'habitat (parmi lesquelles La Madeleine, Le Moustier, La Micoque, Tayac), a favorisé les visites de la grotte - qui n'a jamais été un lieu d'habitation, sa fréquentation étant, semble-t-il, uniquement liée à ses oeœuvres pariétales. D'après les recherches archéologiques portant spécialement sur le matériel lithique et osseux présent à l'entrée et dans la grotte, ainsi que sur les charbons de bois retrouvés, qui ont pu être datés, le site fut visité à trois reprises, du Paléolithique supérieur au début de l'Holocène ; c'est au cours de la deuxième occupation que les oeœuvres pariétales furent réalisées. Les dernières datations radiocarbones et stylistiques tendent à placer la réalisation des figures entre 18 600 et 18 900 BP, à la charnière du Solutréen supérieur et du Badegoulien. La grotte est ensuite tombée dans l'oubli. Plus récemment, au 17e siècle, la colline dans laquelle elle se trouve fait partie de la seigneurie de Lascaux dont le propriétaire doit rendre l'hommage au comte de Périgord : dans le texte d'un aveu rendu au comte en 1667, la colline est uniquement décrite pour la végétation qui la recouvre : c'est une "montagne joignante le chemin allant du village de la Saladie à la ville de Montignac entre deux, consistant, ladite montagne, en jurrige, garrissude, poix et brandirie, genévrier et bois catagnier par le hault, bois et costal où y a des rochers ". Le jeudi 12 septembre 1940, quatre jeunes hommes, Marcel Ravidat, Jacques Marsal, Georges Agniel et Simon Coencas, explorent l'entrée possible d'un souterrain dans lequel, après être entrés, ils ne tardent pas à voir apparaître les peintures de l'actuel diverticule axial. Suite à la visite de leur instituteur (18 septembre), l'abbé Henri Breuil accompagné de plusieurs préhistoriens (21 septembre) révèle à tous l'intérêt exceptionnel de la grotte. Les premiers enregistrements photographiques ont lieu, tandis que sont menés des travaux d'aménagement de la grotte pour son exploitation touristique ; ils s'achèvent en 1948, date de l'ouverture au public. Les travaux d'enregistrements et de fouilles se poursuivent sous la direction de l'abbé André Glory de 1953 à 1962. En janvier 1963, la grotte qui appartient encore au propriétaire de l'ancien manoir de Lascaux, le comte de La Rochefoucauld-Montbel, est fermée par lui pour permettre à des experts de stopper la prolifération des "maladies vertes et blanches" (des tâches vertes liées à des colonies d'algues et un voile de calcite dû à la condensation créée par la respiration des visiteurs). Voulant rouvrir la cavité dès avril, le comte en est empêché par le ministre des Affaires Culturelles André Malraux, qui crée en mars une "commission d'études et de sauvegarde de la grotte de Lascaux" composée de spécialistes dans différents domaines (préhistoriens, physiciens, hydrogéologues, microbiologistes et conservateurs). Dès les premiers travaux, la commission prévoit la mise en place d'un point froid artificiel pour éviter la condensation et rééquilibrer le climat à l'intérieur de la grotte. Entre-temps, en 1972, la société civile " La Rochefoucauld " fait don de la grotte à l'Etat en contrepartie d'une garantie d'exclusivité sur un fac-similé - le futur Lascaux II. En 1979, la grotte de Lascaux, ainsi que toutes les grottes de la vallée de la Vézère, sont classées au titre du patrimoine mondial de l'UNESCO. En 1995, les préconisations d'un "Livre Blanc" (un état des lieux des installations techniques) entraînent la mise en place d'une stérilisation du cheminement dans la grotte, la réduction de l'accès et l'installation d'une nouvelle machine d'assistance climatique (1998-2000). Malgré ces nouvelles mesures, la cavité subit une nouvelle crise bioclimatique : des moisissures blanches, apparues dans la salle des Taureaux en juillet 2001, sont repérées en septembre. Elles donnent lieu à une nouvelle campagne de traitements intensifs et, plus indirectement mais d'aussi lourde conséquence, à la mise en place d'une nouvelle commission, le "Comité scientifique de la grotte de Lascaux" (août 2002), avec pour mission d'assurer le retour à l'équilibre de la cavité. En 2004-2005, le Cabinet Perazio réalise un relevé 3D de l'ensemble de la grotte pour servir de base de géoréférencement de toutes les observations effectuées. En complément, un constat d'état complet des sols, des banquettes, des parois et des voûtes de la grotte est décidé par le Comité. L'apparition de nouvelles "taches" noires (des champignons d'une grande diversité, 2006) a donné lieu à un nouveau traitement biocide ponctuel et à une étude préalable à la mise en place d'un nouveau dispositif de régulation climatique (2007-2008). Dans le même temps, des travaux entrepris dans le voisinage immédiat de la cavité ont révélé la nécessité d'une sanctuarisation de la colline, notamment par le déplacement des aires de stationnement et le gel de tout permis de construire. Depuis 2009, un rapport est remis chaque année au Comité du Patrimoine mondial.

Périodes

Principale : Paléolithique supérieur

Secondaire : 20e siècle

Située un peu à l'écart des grandes concentrations en grottes ornées du Paléolithique supérieur mises au jour dans la partie en aval de la Vézère. Ouverte au nord-ouest en direction du fond de la vallée qu'elle domine (de 110 m, son entrée culminant à 185 m d'altitude), la cavité n'excède pas 235 m de long dans son développement total accessible à l'homme, avec un dénivelé d'environ 30 m. Par convention, le sanctuaire a été découpé en sept secteurs ornés (la Salle des Taureaux, le Diverticule axial, le Passage, la Nef, le Cabinet des Félins, l'Abside et le Puits), qui se développent selon trois axes : un premier avec, sur la même ligne, le vestibule, la Salle des Taureaux et le Diverticule axial ; le deuxième enchaîne le Passage, la Nef, la galerie de Mondmilch et le Diverticule des Félins ; le troisième le Puits et la Grande Diaclase et, au-delà, après un éboulis marquant un carrefour, la Salle ensablée. Parmi les nombreux vestiges archéologiques découverts dans ces salles (essentiellement recueillis par l'abbé André Glory) figurent du mobilier lithique et osseux (pointes de sagaies, grattoirs, burins et lampes), ainsi que des éléments de parure (des coquillages percés), des débris et restes de la faune et de la flore, de nombreux charbons et fragments de colorants d'une très grande diversité. Pour la réalisation des figures pariétales ont été employés des noirs, qui correspondent à différents oxydes de manganèse de la région, et des jaunes, orangés et rouges : des oxydes de fer, employés purs, sans additifs minéraux ni modification thermique. Les figures développées sur les parois, peintes mais aussi en partie gravées selon la forme des parois et leur dureté (certaines parois, comme celles de la Salle des Taureaux, en calcite, se prêtaient mal à la gravure) représentent des aurochs, des chevaux, des cerfs, des bouquetins, des bovinés, un ours (Salle des Taureaux) et un renne (dans l'Abside), des animaux énigmatiques (telle une "licorne", dans la Salle des Taureaux).

Toits
Décors/Représentation
  1. Representations : ornement animal

  2. Representations : licorne

  3. Representations : cheval

  4. Representations : cerf

  5. Representations : ours


Précision sur la représentation :

Sont aussi représentés des aurochs, des bouquetins et autres bovinés.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , Montignac

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: grotte de Lascaux

Cadastre: (1813 D4, 1464, 1465 et 1466), 2012 BD 136

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