Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Le château du Soucy (parfois orthographié Souci) est un ancien fief relevant de la baronnie de Monthoiron. Ses premiers propriétaires connus sont les d'Argence. Eustache d'Argence, seigneur de la Tour d'Oyré par sa mère, est d'ailleurs le premier membre de cette famille à être mentionné en tant que seigneur du Soucy entre la fin du 15e et le début du 16e siècle. Les d'Argence conservent la propriété du château jusqu'au début du 19e siècle. En effet, en 1804, Marie-Claire d'Argence épouse Jean-Baptiste Gaborit de Montjou, à qui appartenait la demeure des Chaumes à Leigné-les-Bois. Par ce mariage, elle transmet à son mari la propriété du Soucy. Le frère de Marie-Claire, Sylvain Henri, conserve quant à lui l'autre château familial à La Font.

Pendant cette période, le Soucy a accueilli le curé de Chenevelles, Pierre Emmanuel Marquet. En effet, ce dernier ne pouvait plus résider au presbytère qui avait été nationalisé et vendu à la Révolution.

D'après le cadastre dressé en 1833, le Soucy était constitué d'un logis et de plusieurs dépendances, répartis de manière à former une grande cour carrée. Les matrices indiquent une première reconstruction du logis, ou d'une partie de celui-ci, en 1841. Ainsi, une grand partie de l'aile sud pourrait dater de cette époque.

Deux ans plus tard, Marie Henriette Caroline Gaborit de Montjou, fille de Marie-Claire et de Jean-Baptiste, épouse Barthélémy Casimir Lombard de Ginibral. Le Soucy appartient ensuite à son fils, Henri, puis à ses petits-enfants.

Vers 1895, Henri de Ginibral fait appel à Camille Létang, architecte de la ville de Châteauroux, pour reconstruire le château du Soucy. Les matrices du cadastre indiquent que les travaux se sont déroulés entre 1899 et 1900. Le logis est rebâti dans un style néogothique et les anciennes dépendances sont remplacées par de nouvelles, construites du côté nord. C'est à cette époque que le porche et les baies néogothiques de l'aile sud du logis sont réalisées. Seule est conservée l'ancienne ferme, située près du chemin longeant la propriété par le sud. D'après les matrices, une serre est aussi construite en 1902. Il s'agit probablement du jardin d'hiver, accolé à l'élévation occidentale et visible sur des cartes postales anciennes. Les travaux n'ont pas été entièrement terminés, car la grande tour, qui devait accueillir un escalier en vis, a simplement été sectionnée en plusieurs étages. Certaines pierres de taille des façades attendent toujours le décor sculpté qu'elles devaient porter.

L'un des fils d'Henri, Max de Ginibral, surnommé Max d'Yresnes, acquit une certaine notoriété en tant que compositeur d'Édith Piaf. Vers le milieu du 20e siècle, le château aurait été délaissé par ses propriétaires. Il est finalement acheté par Roger Imbault-Huart en 1961, qui se charge de le restaurer. Ses descendants en sont encore les propriétaires aujourd'hui.