Pont d'Irleau
France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Le Vanneau-Irleau
Historique
Deux bacs pour franchir la Sèvre (1878)
Aucune construction ne figure à cet endroit sur les cadastres du Vanneau-Irleau et de Coulon en 1830-1833. Ne se trouvent là, rive gauche, que des parcelles de marais en bordure de Sèvre, séparées par un fossé du grand marais communal de la Ruelle au sud. Rive droite, commence juste en aval la conche du Marais de Cinq Sous ou conche de Brelay, tandis que les fermes ou cabanes de Balanger se succèdent déjà le long du fleuve, sans possibilité de pouvoir le traverser autrement que par bateau. Jusqu'à la fin du 19e siècle, pour franchir la Sèvre par voie terrestre, il faut se rendre en amont à Coulon (barrage de la Sotterie ou pont de Coulon) ou, en aval, à Damvix (barrage des Bourdettes), voire à la Croix des Mary entre Maillé et La Ronde. Voilà pourquoi, le nombre d'habitants et l'activité économique et commerciale augmentant de part et d'autre de la Sèvre entre Coulon et Le Vanneau-Irleau, la construction d'un ouvrage de franchissement est demandée.
Il s'agit dans un premier temps d'un passage par bac dont la création est sollicitée par le conseil municipal du Vanneau-Irleau le 9 avril 1878, prenant modèle sur un bac créé deux ans plus tôt à Benet sur la rigole d'Aziré. Ce sont en fait deux bacs qui sont dès lors établis : l'un pour les bestiaux, long de 4,66 mètres et établi au lieu-dit Vincendant (parcelle B 880) ; l'autre pour les piétons, long de 6,66 mètres et placé plus loin, juste en amont de Marsemille. La commune du Vanneau-Irleau explique que ces sites sont désormais plus faciles d'accès grâce à la construction récente de plusieurs ponts et chemins à travers l'ancien marais communal de la Ruelle. L'autorisation préfectorale est accordée à condition qu'aucun obstacle (pieux, chaînes, bacs) n'entrave la circulation fluviale.
Une passerelle faute de pont (1891)
Plutôt qu'un pont (faute de moyens financiers suffisants et aussi pour ne pas entraver la navigation et l'écoulement de l'eau), c'est une simple passerelle métallique qui est ensuite édifiée. Le projet et le devis, d'un montant de 11500 francs, sont présentés en 1888 par Isidore Vallée, agent voyer d'arrondissement. Il prévoit non seulement une passerelle franchissant la Sèvre, mais aussi une autre pour traverser le canal de ceinture (ou fossé de Marsemille) au sud. Le financement devrait être assuré par une souscription (1700 francs), des subventions et par la commune du Vanneau-Irleau (3500 francs votés en conseil municipal), dont les finances sont pourtant déjà fortement alourdies, à la même époque, par la récente construction de l'église, celle des écoles ou encore l'agrandissement du cimetière.
On procède alors à l'acquisition des terrains nécessaires, auprès de la famille Paris. Quant au recouvrement de la souscription, il est retardé par le fait que deux des souscripteurs, Pierre Caroi et Pierre Mocteau ont quitté le pays, émigrés en Argentine. Les travaux, dont le montant est ramené à 8862 francs, sont finalement attribués par marché le 3 mars 1891 à Alfred Cayer, serrurier constructeur à Niort. Ils commencent aussitôt, et le certificat de paiement du solde dû à l'entrepreneur est signé le 29 septembre 1892. L'ouvrage est inauguré dès le 27 septembre 1891 lors d'une cérémonie rapportée par le journal le Mémorial des Deux-Sèvres du 1er octobre suivant.
Un pont à la place de la passerelle (1928)
La passerelle s'avère pourtant très vite insuffisante, ne permettant pas le passage des véhicules. Dès 1904, les communes de Coulon et du Vanneau demandent son remplacement par un pont qui permettrait de relier les deux routes que chacune d'entre elles a construites sur chacune des rives du fleuve. Un premier projet en est établi en 1914, mais reporté à cause de la guerre. L'idée est relancée une fois la paix revenue. Le 2 octobre 1926, l'agent voyer A. Varenne présente les plans d'un ouvrage qui prendrait en compte non seulement les besoins de franchissement mais aussi ceux de la navigation et surtout d'évacuation des eaux.
Le projet est amendé le 26 mars 1927 pour mieux encore prendre compte la nécessité de laisser l'eau passer à travers les piles du pont et de la rampe d'accès sur la rive gauche. On prévoit des pieux en béton armé pour servir de fondations, une maçonnerie en béton de ciment armé, une armature en béton et en métal. Une rampe en arc de cercle sera construite sur la rive droite pour venir en prolongement du chemin de halage ou route des bords de Sèvre qui rejoint Coulon. Le pont passera alors au-dessus du chemin qui poursuivra son itinéraire vers l'aval. Rive gauche, le pont prendra appui sur une longue rampe droite franchissant par un ponceau la rigole de ceinture du marais de la Ruelle (fossé de Marsemille), la route continuant ensuite vers le hameau d'Irleau. Cette rampe s'interrompra à quelques dizaines de mètres du bord de la Sèvre, les arches du pont, soutenues par une succession de piles en béton, prenant le relai pour laisser libre le plus possible le passage de l'eau en cas d'inondation.
A la demande du Conseil général, sollicité pour co-financer l'opération, un rapport justificatif est présenté le 16 mai 1927. Le coût est estimé à 807000 francs, dont 210000 pour le pont lui-même. Le reste concerne les aménagements nécessaires pour relier les deux routes au nouvel ouvrage. Une fois les subventions déduites, il restera 88680 francs à la charge de la commune de Coulon, 153420 à celle du Vanneau. Les 21 mai et 14 juin 1927, les deux conseils municipaux appellent de leurs voeux la mise en oeuvre prochaine de l'opération. Le 11 octobre 1928, les travaux sont attribués à Germain Cornet, entrepreneur à Niort. La réception provisoire a lieu le 31 octobre 1931, une fois les tests de résistance réalisés avec succès.
Le nouveau pont prend place à quelques mètres en amont de la passerelle métallique de 1891 qui subsiste quelques temps à ses côtés. Déposée, elle est finalement déplacée en 1942 en aval, au niveau du Village de la Sèvre, pour faciliter le franchissement du fleuve entre Le Vanneau et Le Mazeau.
Détail de l'historique
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                                                                                         Principale : 2e quart 20e siècle  | 
                                    
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| Dates | 
                                                                                         1928, daté par source  | 
                                    
| Auteurs |   
                                                                                        Auteur : 
                                            
                                                Varenne A., agent voyer (attribution par source)                                             Auteur : Cornet Germain, entrepreneur (attribution par source)  | 
                                    
Description
Le pont franchit la Sèvre Niortaise entre Coulon et Le Vanneau-Irleau. Il est situé dans le prolongement de la route qui relie Irleau et le fleuve, et à sa jonction avec la route qui longe la Sèvre en provenance de Coulon. Pour observer l'angle droit ainsi formé, cette seconde route suit une rampe en arc de cercle qui permet d'accéder au pont. L'ouvrage, en béton armé, comprend un tablier droit soutenu par une pile centrale et dont la largeur ne permet le passage que d'un véhicule à la fois. Ce tablier est encadré par deux travées plus larges avec lesquelles il partage des garde-corps en ferronnerie. La travée de la rive droite surplombe le chemin de halage. Rive gauche, le pont (avec ses garde-corps) se prolonge par une travée appuyée sur une suite de piles en béton, avec là aussi un passage à voie unique, puis par une dernière travée au passage élargi, et enfin par une rampe en terre qui se poursuit jusqu'au petit pont franchissant le fossé de Marsemille.
Détail de la description
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Informations complémentaires
| Type de dossier | 
                                         Dossier d'oeuvre architecture  | 
                                
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| Référence du dossier | 
                                         IA79004869  | 
                                
| Dossier réalisé par |   
                                                                                
                                            Suire Yannis
                                             Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017.  | 
                                
| Cadre d'étude | 
                                        
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| Aire d'étude | 
                                         Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin  | 
                                
| Phase | 
                                         étudié  | 
                                
| Date d'enquête | 
                                         2023  | 
                                
| Copyrights | 
                                         (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques  | 
                                
| Citer ce contenu | 
                                         Pont d'Irleau, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/3ec6e563-5052-4917-b917-c3f231158633  | 
                                
| Titre courant | 
                                         Pont d'Irleau  | 
                                
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| Dénomination | 
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| Statut | 
                                        
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Le Vanneau-Irleau , route D123
Milieu d'implantation: isolé
Lieu-dit/quartier: Balanger
Cadastre: 1830 B 875, 2023 AC 73
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Coulon , route D123
Milieu d'implantation: isolé
Lieu-dit/quartier: Balanger
Cadastre: 1833 E 491, 2023 E 1200