Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

L'église Saint-Martin de Posay-le-Vieil est signalée dans les sources textuelles dès l'an 1099. Elle était le siège de la paroisse de Posay-le-Vieil et dépendait de l'évêché de Poitiers. Bien qu'elle fasse partie de la seigneurie de La Roche-Posay, la paroisse de Posay-le-Vieil était indépendante de celle de La Roche-Posay : chacune avait son propre curé, sa propre église et son propre cimetière. Jusqu'à la sa disparition à la Révolution, la paroisse de Posay-le-Vieil était plus peuplée que celle de La Roche-Posay.

En ce qui concerne l'église Saint-Martin, elle était située entre la Gartempe et la route de Vicq, face à la petite place du bourg de Posay. Pendant l'Ancien Régime, elle servait d'église pour les habitants de la paroisse, mais aussi de chapelle pour les Sœurs de Saint-François, dont le couvent fut construit à proximité en 1645.

Il est probable que l'église fut partiellement reconstruite à plusieurs reprises: malgré une première construction qui devait être de style roman, la nef est décrite comme étant voutée d'ogives. De plus, la date de 1697 était visible au dessus de la porte d'entrée. Au cours du 18e siècle, l'église fut aussi plusieurs fois restaurée. D'abord, en 1731, les habitants de la paroisse refont le clocher et le lambris du chœur. Cependant, dès l'année 1755, devant l'état déplorable de l'église et le manque de mobilier pour le culte, le service paroissial de Posay-le-Vieil est transféré à l'église Notre-Dame de La Roche-Posay, en attendant que des travaux soient fait à l'église Saint-Martin. Le lambris de la nef devait encore être repris. Le service paroissial est rétabli à Posay-le-Vieil en 1758 mais il doit une nouvelle fois être déplacé à Notre-Dame un an plus tard. L'église Saint-Martin ne rouvrira ses portes qu'en 1760.

En 1791, avec la Révolution française, la cure de Posay-le-Vieil est supprimée après avoir été annexée par la paroisse de Notre-Dame de La Roche-Posay. Tous les biens de l'ancienne paroisse, dont l'église Saint-Martin, sont vendus aux enchères aux citoyens Boyer, Barreau et Bernard. Bien que le service paroissial aie été transféré à Notre-Dame, le préfet de la Vienne autorise l'ouverture de l'église Saint-Martin une ou deux fois dans la semaine, mais pas le dimanche. En 1804, les membres de la fabrique de La Roche-Posay se saisissent des objets liturgiques et des cloches encore présentes à Saint-Martin. Malgré les plaintes des habitants, du curé de Néons-sur-Creuse et de l'évêque de Poitiers, le préfet de la Vienne entérine la fermeture définitive de l'église et la suppression du culte à Saint-Martin.

En 1810, les propriétaires des biens de l'ancienne cure de Posay-le-Vieil vendent le tout à Clément Chrysostome Dubrac de la Salle, issu d'une vieille famille noble originaire de Saint-Benoit-du-Sault et qui s'était fixée depuis quelques années au Blanc. En 1837, cependant, un différend éclate avec la fabrique de La Roche-Posay et celui-ci au sujet de l'ancienne église Saint-Martin. Bien que Dubrac de la Salle occupe l'église, les fabriciens en revendiquent la propriété. D'après les matrices cadastrales, Dubrac de la Salle aurait eu gain de cause puisque lui-même et ses descendants sont indiqués comme propriétaires jusque dans les années 1920. Avec la construction du château de Posay en 1878 par la petite fille de Clément Dubrac de la Salle, l'ancienne église est transformée en dépôt à bois et la porte occidentale est murée.

L'église Saint-Martin est finalement détruite vers 1922, lorsque le château de Posay fut vendu pour être transformé en casino municipal. À cette occasion, les vitraux auraient été récupérés et remployés dans une villa, dite " villa de la Coquille ".

Aujourd'hui encore, à proximité du château, une petite construction en pierre de taille sert de débarras pour le Casino. L'une des fenêtres présente un arc brisé. Il est cependant difficile d'affirmer avec certitude qu'il s'agit bien d'un vestige de l'ancienne église de Posay-le-Vieil.