Maison

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Marans

La maison a été construite en plusieurs étapes, à plusieurs époques. La partie la plus ancienne se trouve en sous-sol. La partie sud de la maison et une partie de la partie nord règnent en effet sur deux caves voûtées successives. Si la première, sous le couloir d'entrée de la maison, remonte peut-être à l'époque moderne, la seconde, sous l'extrémité sud de la maison, est manifestement d'époque médiévale. Elle devait régner sous une construction voisine du château de Marans qui s'étendait de l'autre côté de la rue Ernest Bonneau, ancienne rue d'Angleterre.

Au-dessus, la partie nord de la maison est la plus ancienne des deux parties qui composent l'habitation : son architecture est celle d'une construction de la première moitié du 18e siècle, ce que confirme le type de cheminée qui se trouve à l'intérieur. A la fin du 18e siècle, cette partie appartenait à Pierre Michel Etienne Bottelin de Lincé (1762-1813), marié en 1788 avec Suzanne Catherine Bourdaud. Il est décédé dans sa maison, rue d'Angleterre, le 19 janvier 1813. La partie nord de la maison actuelle est ensuite passée à son fils, Etienne Nicolas de Lincé, officier, adjudant major au deuxième bataillon de la Guadeloupe. Celui-ci, malade, est mort le 17 août 1825 sur le bateau de commerce qui le ramenait vers la métropole (acte transcrit dans l'état civil de Marans le 26 décembre).

Le plan cadastral de 1820 montre que cette partie se prolongeait vers le sud par une autre construction qui formait une avancée dans l'angle de rues, alors plus étroit, à la place de la petite cour qui se trouve maintenant au pied du mur pignon de la maison. En 1820, cette construction appartenait à M. Bouyer, commissaire des classes, demeurant à Montauban. Le cadastre précise que la construction a été démolie en 1876, faisant place à la partie sud actuelle de la maison, tout en conservant la cave médiévale et en étant réunifiée avec la maison de Lincé située au nord. C'est sans doute aussi à cette occasion que les parties situées à l'arrière de la maison (cuisine, remises) ont été réaménagées. Ces travaux ont été menés pour le compte de Frédéric Martineau (1826-1876), notaire originaire de Chaillé-les-Marais. Quant à la petite cour à l'arrière de la maison et au puits qui s'y trouvent, ils figurent déjà sur le plan cadastral de 1820.

Périodes

Principale : Moyen Age, 1ère moitié 18e siècle, 4e quart 19e siècle

Dates

1876, daté par source

La maison est située en alignement sur la voie, avec sur le côté sud et à l'arrière une petite cour dans laquelle se trouve notamment un puits. La maison se compose principalement de deux parties. La partie sud (construite en 1876) se distingue par ses trois travées d'ouvertures en façade, sous une corniche. La porte latérale ouvre sur un couloir d'entrée dans laquelle se trouve un escalier en bois. Sous cet escalier, une porte donne accès à une descente de cave en pierre. La ferrure de cette porte présente quatre lettres de l'alphabet (des initiales ? le signe d'une appartenance protestante ?) : E, D, L et E. A l'arrière de ce couloir, dans la cuisine, se trouve une cheminée engagée (16e siècle ?).

Du couloir, l'on pénètre par quelques marches et un dénivelé à la partie nord de la maison (première moitié du 18e siècle). La façade de cette partie présente deux travées d'ouvertures, avec plein de travée appareillé en forme de table. Chaque baie possède un linteau délardé et un encadrement saillant. A l'intérieur, la pièce unique du rez-de-chaussée comprend une cheminée engagée, ornée de moulures sur le linteau, les jambages et la hotte.

La partie sud de la maison et une partie de la partie nord règnent sur deux caves accessibles par la descente de cave située dans le couloir d'entrée de la partie sud. La première cave a sa voûte percée d'un passage communiquant avec ce couloir et par lequel l'on devait pouvoir faire passer les biens à stocker en sous-sol ; un crochet permettant de fixer un cordage est du reste visible dans le couloir d'entrée, au-dessus de ce passage.

La seconde cave, médiévale, se trouve au sud de la première, sous la partie sud de la maison. Son sol actuel est, semble-t-il, bien plus élevé que le sol d'origine. Ses murs sont en pierre de taille ou en gros moellons équarris. Elle comprend deux travées séparées par un arc doubleau. Chaque travée est couverte d'une voûte bombée, à ogives plates séparant quatre quartier. L'arc doubleau et les ogives retombent sur des culots muets pour la plupart ; une tête humaine est toutefois sculptée sur le culot dans l'angle nord-ouest de la cave. Les clés de voûtes des deux travées sont chacune marquée par un motif sculpté : une croix dans un cercle pour la travée est, une croix à lancettes pour la travée ouest. Le mur sud de la travée ouest présente les vestiges d'une grande ouverture en arc brisé, murée ; elle donnait, selon la tradition orale, dans un passage souterrain qui passerait sous la rue au sud de la maison.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Étages

sous-sol, 1 étage carré

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Typologie
  1. Maison attenante

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Marans , 41 rue Ernest Bonneau

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1820 E 282, 283 et 284, 2016 AA 302

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