Ancienne école de garçons, aujourd'hui centre communal d'action sociale

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Saint-Savin

En 1864, le conseil municipal se réunit dans " la salle de la maison d'école de garçons dite du cours supérieur, actuellement affecté au service de la mairie ", probablement dans le bâtiment qui accueillera ensuite l'école privée de filles.

Le conseil général de la Vienne le note dans ses projets à l'étude en 1883.

Le tableau annexé à la loi du 20 juin 1885 prévoit pour Saint-Savin la construction d'une école de garçons avec cours supérieur ; le budget de 1886 du Conseil général précise que le budget de cette école est de 40500 francs, dont 27947 francs à la charge de la commune et 12555 francs de subvention de l'Etat.

Un premier devis de 34750 francs et cahier des charges est établi pour une école de garçons avec deux classes et un cours complémentaire le 11 décembre 1885 par l'agent-voyer Ducoudray, qui omet de préciser la provenance des pierres de taille. L'enquête publique préalable à l'acquisition du terrain appartenant à M. le baron Demarçay, maire de la commune (représenté lors des conseils municipaux décisionnaires par M. Robin, adjoint) est menée du 8 au 15 août 1886 par M. Duchesne, propriétaire à Saint-Savin. Le conseil municipal vote un emprunt de 50000 francs pour l'achat du terrain et la construction (5 janvier 1887), réévalué à 51250 francs (27 juin 1887). Après avis favorable de l'inspection d'académie (14 avril 1887), le projet de construction est approuvé par arrêté du ministère de l'instruction publique le 4 juin 1887 qui autorise la construction d'une école de garçons de trois classes et l'achat du mobilier scolaire avec un emprunt de 40500 francs remboursable en 30 annuités de 850,84 francs. L'inspecteur primaire aurait néanmoins préféré que le cours complémentaires (équivalent du collège) soit placé à la suite des classes (29 mars 1887). La demande de subvention pour la construction de l'école publique de garçons note la présence de 77 filles à l'école primaire privée de filles pour 115 enfants (garçons ?) âgés de 6 à 13 ans en âge de fréquenter l'école.

En 1889, la commune obtient un crédit de 69800 francs remboursable sur 30 ans, complété par une subvention annuelle de 850,84 francs du ministère de l'instruction publique (décision du 4 juin 1887) et acquiert les parcelles cadastrées E2 35 à 38 (plan cadastral de 1825). L'agent-voyer Pinot, qui a succédé à M. Ducoudray, établit un devis de 31507,08 francs (plus 1492,92 francs d'imprévus), et précise au conseil municipal que les façades des bâtiments scolaires seront en pierre de taille provenant des carrières de Valleraux, de teinte roses uniformes ; " celles qui ne seront pas apparentes pourront être de teinte blanche ". Les travaux doivent être achevés au plus tard le 1er novembre 1888. Les travaux sont adjugés à Alphonse Canteau, entrepreneur à Pamproux (Deux-Sèvres) pour un rabais de 21 % le 20 novembre 1887. Les 11 janvier et 23 mai 1889, l'agent-voyer Pinot signe deux devis de respectivement 7926,37 et 7365,65 francs de travaux complémentaires. L'agent-voyer et l'entrepreneur signent le décompte des travaux de maçonnerie de 38 246,37 francs le 2 décembre 1890. Les plans de l'école de 1885 et 1887 mentionnés dans le dossier d'instruction n'ont pas été retrouvés.

En 1897, l'instituteur Chevalaria à Saint-Savin est cité en exemple au conseil général pour avoir installé un musée scolaire dans l'école.

La commune adresse au conseil général une demande de secours pour réparer les murs de clôture de la cour de l'école en 1903, mais les travaux ne semblent pas avoir été réalisés (553 francs). D'autres travaux sont réalisés les années suivantes (devis de l'agent-voyer Duchesne de 588 francs le 28 juin 1905 pour réparations notamment à l'estrade et au mobilier).

De 1906 à 1914, la mairie de Saint-Savin, jusque là hébergée dans l'aile sud de l'abbaye devenue trop vétuste, est hébergée dans l'école de garçons en attendant la construction d'un nouvel hôtel de ville. Une carte postale ancienne montrant en regroupement devant l'école porte pour titre " la place et mairie " (Gésan, 1999, p. 17).

En mai 1925, la commune passe un marché de gré à gré de 1347,85 francs avec M. Raoul Porte, peintre à Saint-Savin, " pour divers travaux de peinture à faire à l'habitation de l'instituteur de l'école de garçons " ; le devis mentionne également la fourniture et le collage de papier peint.

Le bâtiment situé dans la cour de l'école et encore visible sur une photographie aérienne des années 1950 a été démoli et remplacé par la résidence de la Gartempe.

Le bâtiment situé à l'est de l'ancienne école a été transformé en toilettes publiques et abrite un transformateur électrique.

Le bâtiment est aujourd'hui affecté au centre communal d'action sociale.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle (daté par source)

Dates

1888, daté par source

Auteurs Auteur : Canteau Alphonse

Entrepreneur à Pamproux à la fin du 19e et au début du 20e siècle.

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Auteur : Ducoudray Georges

Agent-voyer du canton de Saint-Savin dans les années 1870-1895 (école de garçons de Saint-Savin en 1885 ; école de filles de Saint-Germain en 1887 ; en 1886, il habite ancienne route de Poitiers à Saint-Savin) ; puis agent-voyer de l'arrondissement de Montmorillon (avant 1896-1897 ; habitait rue des Récollets en 1896), poste auquel il est remplacé par Edmond Douit en 1898 (cf Annuaire de l'arrondissement de Montmorillon, 1896-1898).

, agent voyer (attribution par source)
Auteur : Pinot F.

Agent-voyer qui succède à Ducoudray comme agent-voyer du canton de Saint-Savin en 1886 ou 1887. Il actualise le cahier des charges et le devis de son prédécesseur pour l'école de garçons de Saint-Savin (aujourd'hui centre communal d'action sociale) et suit le chantier jusqu'à sa réception en 1890.

, agent voyer (attribution par source)
Auteur : Duchesne André

André Duchesne est né le 9 janvier 1869 dans le 14e arrondissement de Paris, fils d'André Duchesne (1829-1896, confiseur à Saint-Savin, dirige des enquêtes publiques dans les années 1880). Agent-voyer du canton de Saint-Savin en 1898, poste auquel il succède à Yvonnet (cf Annuaire de l'arrondissement de Montmorillon, 1898). Il épouse Camille Boulet à Montmorillon en 1898. Il emménage à Saint-Savin vers 1900. Première mention à Saint-Savin en 1904 pour des travaux à l'abattoir (et en 1909) puis en 1905 pour des travaux dans l'école de garçons, auteur de la mairie-école d'Antigny en 1910, du monument aux morts de 1870-1871 dans le canton de Saint-Savin en 1911 ; du monument aux morts d'Antigny en 1920. Signe en 1926 " agent voyer " sur le plan des grilles du monument aux morts de 1914-1918 à Saint-Savin, etc. Il a également une activité d'architecte sur des bâtiments privés.

, agent voyer (attribution par source)

Le centre d'action sociale fait face à l'hôtel de ville, de l'autre côté de la place de la Libération. Il occupe l'extrémité nord de l'îlot constitué par la rue de l'Abreuvoir, qui borde la place à l'ouest, la rue de la Traverse au nord et la rue Saint-Eutrope au sud. Il est séparé de la place par un muret surmonté d'une grille en ferronnerie, interrompu dans l'axe de la porte par une entrée à piles maçonnées.

D'après les devis et cahier des charges, les moellons, les bois et les tuiles proviennent en partie de la destruction des bâtiments pré-existant, la pierre de taille carrières de Vallereaux, les cloisons sont en brique de Fontafié (commune de Genouillac, Charente), quelques maçonneries (cheminées) en brique ordinaire. Les cheminées de la salle à manger de l'adjoint et des quatre chambres sont en marbre, de 1,10 sur 1,05 m.

Le bâtiment, situé dans une pente, comprend un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un corps central à étage formant avant-corps et deux ailes en rez-de-chaussée en léger retrait ; le corps central est surmonté d'un étage de comble alors qu'un comble à surcroît surmonte les ailes. Du fait de la pente, l'étage de soubassement, n'est pas visible sur la façade postérieure. Il n'est éclairé que par une baie oblongue sur le mur pignon oriental de l'aile est sur laquelle il est le plus en élévation. Sur ce pignon, la base de l'étage de soubassement est construite en pierre de taille. La façade postérieure, sur la cour, est accessible soit par la rue de la Traverse, soit par un escalier droit en maçonnerie adossé au pignon oriental.

Sur la façade antérieure, vers la place, la porte néoclassique, couverte d'un arc en plein cintre, du corps central est accessible par un escalier extérieur de 7 marches formant sur un perron. Les élévations sont couvertes d'enduit laissant apparaître les angles harpés, en pierre de taille. Un bandeau d'appui reposant sur quatre corbeaux marque la séparation entre le rez-de-chaussée et l'étage. Ce bandeau se situe dans la prolongation de la corniche des ailes latérales. L'étage du corps central est éclairé par trois fenêtres sur la façade principale, au nord, vers la place. Ces fenêtres sont encadrées de pilastres cannelés dont les chapiteaux supportent un bandeau mouluré souligné par des denticules. Les combles des deux ailes et du corps central sont éclairés par des lucarnes à pilastres cannelés et frontons triangulaires surmontés d'un acrotère sur la façade antérieure. Il n'y a aucune lucarne sur les élévations postérieures.

Sur la façade postérieure, au sud, sur la cour, le corps central est ordonnancé à trois travées avec une porte centrale de plain pied avec la cour. L'aile orientale présente un œil-de-bœuf sur le pignon oriental et deux portes sur l'élévation postérieure. L'aile ouest comprend une porte au rez-de-chaussée du pignon occidental et de l'élévation postérieure et deux fenêtres au surcroît de l'élévation postérieure.

Les toits des trois bâtiments, couverts d'ardoise, sont à longs pans et croupe avec une crête de toit et des épis de faîtage en zinc ; ceux du corps central sont ornés de trois flèches. La corniche moulurée qui porte le toit du corps central sur l'élévation antérieure et sur les pignons surmonte un bandeau orné de denticules. Elle couvre les angles de la façade postérieure puis est remplacée par des modillons. De même, la corniche qui porte le toit des ailes latérales est présente sur la façade antérieure et sur les pignons, couvre l'angle de la façade postérieure puis est remplacée par des modillons.

Quatre hautes souches de cheminées en brique et pierre encadrent le toit du corps central.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise
Étages

étage de soubassement, en rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier de distribution extérieur

    Forme : escalier droit

    Structure : en maçonnerie

Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Saint-Savin , 52 place de la Libération

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1825 E2 35-38 ([Idem en 2016]), 1959 AC 352 ([Idem en 2016])

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