Chapelle des Jésuites, puis temple protestant

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Marennes

Un temple était situé dans l'actuelle rue Dubois Meynardie (ancienne rue du Temple). Il est détruit le 2 novembre 1684 et une place est aménagée. Le 18 février 1686, Louis XIV donne la cloche du temple de Marennes aux Capucins de cette ville "désirant gratifier et favorablement traiter les religieux capucins du couvent de Marennes, en considération des soins qu'ils prennent pour l'instruction de ceux qui ont abjuré la R. P. R.".

Un temple est attesté également à partir de 1760 au hameau de l'Aumône.

Selon Nicolas Champ, au début du 19e siècle, "Marennes abrite la principale communauté réformée implantée entre la Seudre et la Charente : un peu moins de neuf cents huguenots y sont dénombrés en 1811". Dans les années 1830, sur les 16 151 protestants que compte le département, l’arrondissement de Marennes en regroupe à lui seul 9241, soit 57 % alors que sa population représente à peine 10% de celle de la Charente-Inférieure.

L'ancienne église des Jésuites, appartenant à deux marchands de Marennes qui l'avaient convertie en entrepôt, est acquise en 1807. Elle est dotée d'un clocher et de deux chapelles latérales qui sont détruites. Le consistoire de Marennes cède alors l'ancien lieu de culte de l'Aumône pour financer l'aménagement intérieur, notamment le plafond. Le temple est officiellement ouvert le 9 décembre 1810.

En 1823, l'incendie d'un bâtiment attenant entraîne des travaux de consolidation. Des travaux de restauration et d'ameublement sont également engagés au début des années 1840. A partir de 1856, le consistoire fait appel à un architecte parisien, Léon Jossier, pour d'importants travaux. Il vient alors de réaliser le temple de Saint-Sulpice-de-Royan. Une rotonde est construite et les travaux réalisés dans la sacristie orientent vers la reconstruction de la façade nécessitant l'élargissement de la route longeant le temple. Ces travaux débutent à l'automne 1857 et sont achevés en 1860. Des travaux supplémentaires consistent à surélever le sol qui se trouvait au-dessous de la rue, à refaire le plafond et à achever la chaire. Le chantier est suivi par plusieurs hommes de l'art locaux et son déroulement est marqué par plusieurs dysfonctionnements : des malfaçons sont notamment identifiées sur la façade. La dédicace du temple a finalement lieu le 27 janvier 1861.

Dans son ouvrage de 1866, Antoine Bourricaud décrit ainsi le temple de Marennes : "Le Temple protestant n'est autre chose que la chapelle de l'ancien couvent des Jésuites. Il y a quelques années à peine, sa modeste façade, en saillie sur la voie publique, rappelait encore le souvenir de Fénelon, qui y donna une suite de sermons, lors de sa mission en Saintonge. Depuis six ans, cette façade a disparu, pour faire place à un péristyle grec, d'ordre ionien, avec fronton triangulaire, portant au centre une bible entourée de draperies. Tout cela est froid et sans caractère religieux. J'ai voulu visiter l'intérieur, la propreté qui y règne fait honneur aux personnes qui viellent à son entretien".

Dans les années 1870, un échange d'immeubles permet d'aménager un petit logement pour le concierge.

A l'intérieur, l'autel en bois présente deux plaques portant les inscriptions suivantes :

Plaque 1 : Donné à Mr Creisseil, Pasteur / 1880-1888 / pour l'église de Marennes / par Madame Marracci / exécuté par Vironneau, ébéniste

Plaque 2 : Conseil presbytéral / Monsieur E. Creisseil, Pasteur / MM. Auger, Bertin, Marchand / Ménier, Coindreau

Périodes

Principale : 18e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Auteurs Auteur : Jossier Léon

Architecte à Paris. Élève à l'Ecole des Beaux-Arts (élève de Victor Grisart, admis le 23 décembre 1843).

, architecte (attribution par travaux historiques)

L'ancienne chapelle, transformée en temple protestant, est située le long de la traverse principale de Marennes. Elle présente un plan rectangulaire avec une abside sur l'élévation latérale ouest.

La façade greffée sur le bâti préexistant comprend un porche à colonnes soutenant un entablement portant l'inscription EGLISE EVANGELIQUE surmonté d'une fronton triangulaire avec corniche à denticules. Au centre est sculptée la sainte Bible encadrée de draperies festonnées.

La façade sous porche est ouverte de la porte principale encadrée de deux baies cintrées et surmontée d'un oculus. L'encadrement est mouluré et la plate-bande est couronnée d'une corniche à denticules reposant sur deux consoles galbées.

A l'intérieur, la salle est équipée d'une tribune au sud ; une chaire, un autel, une croix en bois et un harmonium sont placés au nord. L'alcôve à l'ouest, dotée d'un étage ouvert d'une triple baie, accueille une association d'aide sociale.

Murs
  1. Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse
Étages

1 vaisseau

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe polygonale

Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Marennes , rue de la République

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1832 G3 707, 2024 AW 104

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