Villa Bellevue ou Pension Lanusse

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Eaux-Bonnes

Témoignant de l'âge d'or de la station d'Eaux-Bonnes entre le Second Empire et la Troisième République, la Villa Bellevue fut édifiée vraisemblablement au début des années 1870. Son commanditaire était le célèbre guide Pierre Lanusse, qui, connaissant prospérité et notoriété, était également propriétaire de plusieurs bâtiments dans la rue de la Cascade, comme l'atteste notamment la matrice cadastrale de 1903. Guide attitré de l'impératrice Eugénie, Pierre Lanusse était reconnu par de nombreuses sociétés savantes, dont la Société Ramond qui le recommandait aux touristes.

La villa Bellevue, qui doit son nom à son emplacement exceptionnel sur la Promenade Horizontale, avait une vocation de pension pour voyageurs, ce que confirme la presse locale indiquant lorsqu'elle était louée, comme en 1894, "à une famille entière". Également connue sous le nom de Chalet Lanusse, elle aurait régulièrement accueilli le ministre Louis Barthou et sa famille. Il s'agit de l'une des rares villas de la station thermale d'Eaux-Bonnes, dont la superficie constructible est extrêmement limitée.

De par son style inspiré du chalet helvétique et son implantation à flanc de montagne, offrant une vue imprenable sur la Montagne Verte et les villages environnants, elle fit l'objet de nombreuses cartes postales au début du 20e siècle mettant en exergue sa dimension pittoresque. Plusieurs chalets commerciaux et touristiques, plus rudimentaires, furent édifiés à la grande époque d'Eaux-Bonnes le long de la promenade, à proximité du casino notamment, mais seule la Villa Bellevue, toujours propriété privée, a subsisté.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Auteurs Personnalite : Lanusse Pierre

Guide-accompagnateur des Eaux-Bonnes, guide attitré de l'impératrice Eugénie. Il est, avec Jacques Orteig et Jean Soustrade, recommandé par la Société Ramond pour son excellence et sa connaissance de la montagne. Après plusieurs récompenses accumulées au fil des ans, il se voit décerner une médaille d'or 1ère classe du ministère de l'Intérieur suite à un sauvetage relaté dans la presse locale en 1880. Ses fils Augustin et Jacques poursuivent cette activité issue de la tradition familiale et sont d'ailleurs récompensés de plusieurs médailles de sauvetage la même année que leur père. Jacques, en particulier, est présenté comme l'un des guides les plus sûrs et les plus estimés des Eaux-Bonnes. En 1880, il se voit ainsi décerner une médaille d'Or Première classe par le ministère de l'Intérieur.

, commanditaire (attribution par source)

Implantée en pleine nature, à flanc de montagne, à l'ombre du Mont-Gourzy, la Villa Bellevue mêle les influences vernaculaires ossaloises et l'inspiration du chalet helvétique en vogue dans la seconde moitié du 19e siècle, tout comme la Villa de l'Électricité située près des Thermes d'Orteig. En plus de bénéficier de la végétation de la célèbre Promenade Horizontale, incontournable pour les curistes, elle est agrémentée d'un jardin arboré sur ses façades nord et est, mais aussi d'un jardin suspendu renforcé par un imposant mur de soutènement en pierre d'Arudy sur sa façade ouest.

De plan rectangulaire, la demeure est constituée d'élévations distinctes en raison des contraintes topographiques. La façade longitudinale principale, donnant sur la Promenade Horizontale, se compose de deux niveaux et de trois travées, tandis que l'élévation opposée, donnant sur l'escarpement, comprend un niveau de soubassement supplémentaire et une loggia. Les élévations latérales, plus étroites, comprennent trois travées et des pignons percés d'une baie montrant que l'espace sous-comble est aménagé afin d'exploiter en habitation tous les espaces disponibles. La façade latérale ouest ouvrant sur un jardin-terrasse est en outre agrémentée d'une véranda en métal et en verre, dans l'esprit de la Belle Époque.

Alors que la pierre est laissée apparente sur la façade d'entrée, les autres élévations sont couvertes d'un enduit selon la tradition architecturale locale. La modénature relativement soignée, en particulier les encadrements de baies, est en pierre de taille claire. Les huisseries et les lambrequins, inspirés de l'architecture helvétique à la mode, sont teintés d'une douce couleur vert clair, qui a remplacé les couleurs originelles plus foncées. La demeure empreinte également à l'architecture vernaculaire sa couverture en ardoises des Pyrénées et ses lucarnes en chien-assis.

La propriété est circonscrite par une clôture composée d'un muret en pierre surmonté de grilles en fer. Elle est complétée par des bâtiments annexes en pierres sèches caractéristiques de l'architecture utilitaire locale, situés à l'extrémité du jardin-terrasse.

De par ses dispositions, son parti esthétique et l'emploi de ces matériaux, la villa témoigne de la réussite de son commanditaire dans un contexte socioéconomique marqué par la ruralité, en relevant à la fois de la vogue pittoresque exotique et d'un certain conformisme social visant à attirer une clientèle de villégiateurs.

Murs
  1. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : pierre

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise
Plans

plan rectangulaire régulier

Étages

étage de soubassement, 2 étages carrés, étage de comble

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Eaux-Bonnes , promenade Horizontale

Milieu d'implantation: isolé

Cadastre: 2018 AO 30

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