Maison dite les Alysses
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Georges-de-Didonne
Historique
Aucune construction ne figure à cet endroit, couvert de dunes, sur le plan cadastral de 1837. La villa est construite en 1862-1863 pour le compte de Frédéric Mestreau (1825-1891), ce qui en fait l'une des villas les plus anciennes visibles de nos jours à Saint-Georges-de-Didonne. Elle témoigne du développement de la villégiature dans la commune dès le milieu du 19e siècle.
Banquier et négociant à Saintes, opposant républicain à Napoléon III, Frédéric Mestreau figure parmi les amis d'Eugène Pelletan, autre homme politique originaire de Saint-Georges-de-Didonne et qui lui fait sans doute connaître le lieu (avec lui, il acquiert les dunes qui longent la conche de Saint-Georges pour les lotir et s'y faire construire leurs propres villas). Nommé préfet de la Charente-Inférieure après la chute de l'Empire en 1870, Mestreau deviendra conseiller général, député puis sénateur, et finira sa vie à Saint-Georges-de-Didonne en 1891.
Le projet de villa commandé par Mestreau en 1862 est conçu par Charles Sauvion, conducteur des Ponts et chaussées à Royan. Il en dresse l'avant-métré, le devis descriptif et l'état estimatif des dépenses, lequel permet de suivre l'avancée des travaux. Ceux-ci commencent en juin 1862 par le déblaiement de la dune de sable. La pierre de taille utilisée provient pour une part des carrières de Thénac (près de Saintes), pour une autre part des carrières de Charente ou encore de Saint-Germain-de-la-Rivière (Gironde). Les moellons quant à eux sont notamment extraits à Saujon. Pour la charpente et les colonnes de la façade côté mer, on a recours à du bois de sapin du Nord.
La construction d'écuries (peut-être même de la villa elle-même) est confiée à Félix Boulan père (1827-1898), entrepreneur à Royan (à l'origine d'une dynastie d'entrepreneurs très productifs autour de Royan à la fin du 19e siècle et au début du 20e). Les travaux de peinture et de vitrerie sont réalisés par Joseph Boulan. Un plan du bourg vers 1865 et une photographie de la maison prise vers 1880 montrent que le bâtiment est alors simple en profondeur. Ce n'est que par la suite, sans doute à la fin du 19e siècle, que la maison est agrandie vers le nord, côté terre, avec création d'une façade postérieure en brique et pierre, tout aussi monumentale que la façade côté mer.
Après Frédéric Mestreau, la villa passe à sa petite-fille, Marie-Marguerite Huvet (1872-1955). Elle et son mari, Auguste-Alexandre Sander Rang des Adrets (1863-1924), haut fonctionnaire, préfet des Deux-Sèvres à la fin de sa carrière, aiment séjourner dans leur villa. Ils s'y retirent même pour finir leur vie. La villa échoit ensuite à leur fille, Noémie-Simone Rang des Adrets (1898-1995), et à son mari, le docteur Robert Musso (1892-1980), de Saintes. La villa prend alors l'appellation de "Villa Musso". Vendue en 1998, elle est désormais appelée "les Alysses", du nom d'une fleur qui pousse à ses pieds.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 3e quart 19e siècle |
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Dates |
1864, daté par source |
Auteurs |
Auteur :
Sauvion Charles, architecte (attribution par source) Auteur : Boulan Benoît-Félix, entrepreneur de maçonnerie (attribution par source) |
Description
La villa, légèrement surélevée, est située à quelques pas du front de mer et de la plage de la Grande conche, au fond d'un parc arboré. Elle présente aussi un accès côté bourg, par l'avenue Mestreau et l'allée Rang des Adrets Musso, où se trouve un portail à piliers maçonnés, en brique et en pierre. Ses deux façades, l'une vers la plage, l'autre vers le bourg, présentent un aspect bien différent.
Côté mer, la façade se présente à l'image d'un chalet montagnard, sur le mur pignon, sous un débordement de toit orné d'un lambrequin en bois. Cette façade présente cinq travées d'ouvertures, réparties de manière symétrique. Les trois travées centrales s'inscrivent dans une partie en retrait, formant un perron-terrasse au rez-de-chaussée et des balcons aux étages, avec garde-corps en bois. En plus de l'inspiration montagnarde, ce parti-pris architectural fait penser à l'architecture néo-coloniale ou à celle des demeures de la Louisiane. Cette imposante façade est encadrée par deux petites ailes basses, en brique et pierre, chacune surmontée d'une terrasse. L'une d'elles, à gauche, abrite la cuisine.
Côté terre, l'architecture et le décor de l'extension réalisée à la fin du 19e siècle sont très différents. Si l'on retrouve un ordonnancement symétrique et le recours au bois pour le pignon orné d'un lambrequin, sous un débordement soutenu par des aisseliers, cette partie de la maison est surtout marquée par l'alliance entre la brique rouge et la pierre, créant un jeu soigné de couleurs et de formes géométriques. La porte à perron, la porte-fenêtre de l'étage avec balcon en bois et fronton en arc brisé, et la double fenêtre qui éclaire le comble, s'inscrivent dans un avant-corps central.
La symétrie est aussi le principe qui régit l'organisation des pièces à l'intérieur. Un corridor central, encadré par deux pièces, donne accès à un salon, lui aussi encadré par deux pièces et qui ouvre sur le jardin, en direction de l'estuaire. Un escalier latéral dessert les étages, eux-aussi organisés selon un plan symétrique. Un sous-sol à demi enterré, accessible par une descente située ans la cuisine, s'étend sous la villa.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
étage de soubassement, 1 étage carré, étage de comble |
Élévations extérieures |
élévation ordonnancée |
Couvertures |
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Typologie |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA17046157 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Estuaire de la Gironde (rive droite) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2014 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Maison dite les Alysses, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/61e732da-fa40-4810-a110-246d66d41283 |
Titre courant |
Maison dite les Alysses |
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Dénomination |
maison villa |
Parties constituantes non étudiées |
parc |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Georges-de-Didonne , 1 avenue Mestreau
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: le Bourg
Cadastre: 1837 D 2266, 2009 BD 150