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Salle des oeuvres post-scolaires puis salle des fêtes, ancienne église paroissiale
France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Le Vanneau-Irleau
Historique
L'ancienne église avant la salle des fêtes
La salle est située, avec l'ancien bureau de poste voisin, à l'emplacement de l'ancienne église paroissiale, abandonnée après la construction de la nouvelle dans les années 1870. La salle a repris des éléments d'élévation de l'ancienne église ainsi que, probablement, son plan. Le choeur se trouvait à l'emplacement du bureau de poste et la sacristie à la place des remises de celui-ci, au nord-est.
L'on sait peu de choses de cette ancienne église, mentionnée pour la première fois en 1326 dans le cadre de la levée des subsides ordonnée par le pape Jean XXII dans le diocèse de Saintes. L'église aurait été (re)construite, au moins en partie, en 1636 : l'inscription "SANCTUS EUTROPIUS 1636" se trouvait semble-t-il sur le mur nord, entre la porte de la sacristie et la chaire. L'église comprenait une nef unique de 20 mètres de long. Un autel ou une chapelle devaient être voués à sainte Catherine, avec des droits et des biens fonciers liés. En 1708, Charles de Béchillon, seigneur du Vanneau et d'Irleau, nomme au bénéfice de cette chapelle, en l'église du Vanneau, Jacques Roux, curé de Vallans (lieu dans l'actuel Cantal et dont les Béchillon étaient également seigneurs). Le plan cadastral de 1830 montre le bâtiment, de plan rectangulaire, avec une extension (sacristie ?) dans l'angle nord-est et des décrochements (contreforts ?) sur la façade est.
Pendant toute la première moitié du 19e siècle, l'état de l'église pose souci aux autorités. Menaçant ruine, la charpente est refaite en 1828. Un agrandissement aurait été réalisé vers le sud et l'ouest en 1836, ajoutant un bas-côté à la nef unique, avec un autel latéral voué à sainte Catherine puis à la VIerge, et portant la largeur de l'église à 13 mètres. En 1844, on envisage de reconstruire le clocher pour y placer une cloche dont la fabrique paroissiale vient de faire l'acquisition. Les travaux, dirigés par l'architecte niortais François Charonnet, sont réalisés en 1845 par Eugène Coatte, entrepreneur. Le nouveau clocher reçoit une toiture en ardoise. Vers 1850-1855, est transportée du cimetière dans l'église une plate-tombe probablement médiévale (12e ou 13e siècle ?), présentant sur toute sa longueur une croix aux bras courts, dotée d'un socle et flanquée à droite d'une épée.
Les travaux menés ne font que prolonger le bâtiment dont l'état général ne cesse de se dégrader et qui s'avère trop petit pour une population en pleine croissance. Décision est donc prise à la fin des années 1860 de construire une nouvelle église, sur un emplacement différent, au nord. Quant à l'ancienne, elle serait malgré tout conservée pour être transformée en halles, en remise pour le corbillard ou en magasin pour la pompe à incendie, comme le suggère le conseil municipal du 17 octobre 1875. Seul le clocher est abattu. Les matériaux de démolition sont vendus aux enchères le 13 mai 1880, le produit de la vente permettant de financer en partie la construction de la nouvelle église.
Quelques jours plus tard, le 30 mai 1880, "considérant que la commune du Vanneau et les cabanes de la Sèvre qui l'avoisinent sont des pays essentiellement productifs de denrées de toute nature et spécialement de beurre, fromages, haricots, etc; ; considérant que l'écoulement de ces produits se ferait bien plus facilement sur les lieux mêmes qu’en ayant recours aux marchés des communes voisines", le conseil municipal décide de transformer l'ancienne église en halle ou marché couvert, et d'y tenir un marché hebdomadaire à partir du 29 août. Cette même année, un arrêté préfectoral autorise la tenue de six foires au Vanneau, contre une auparavant.
La transformation de l'ancienne église en halles puis en salle des fêtes
Dès le début du 20e siècle, l'ancienne église, à laquelle on a encore à peine apporté des modifications, est réutilisée en salle des fêtes et salle de répétitions pour la société de musique. A la fin des années 1920, sa vétusté et les besoins de disposer d'une salle plus confortable, poussent la commune à envisager sa transformation en salle des fêtes ou salle des oeuvres post-scolaires. Le projet en est présenté le 7 février 1931 par l'architecte départemental Julien Burcier (auteur, à la même époque, du groupe scolaire de Coulon). Son mémoire explicatif en précise es objectifs : "La salle à construire n'est que l'aménagement et l'agrandissement d'une ancienne église dont une partie a déjà été prise pour faire un bureau de poste, la partie restante servant pour les répétitions de la société de musique et les représentations données par cette société. Elle est mal éclairée, beaucoup trop étroite et fort mal installée. La charpente et la toiture menacent de s’écrouler (...). L'ensemble de la construction est très simple pour réaliser le maximum d'économie, tout en dotant la commune du Vanneau d'une salle confortable et suffisamment spacieuse pour recevoir les nombreux auditeurs qui viendront assister aux conférences et aux représentations que la jeunesse des écoles organise avec le plus grand succès."
Julien Burcier prévoit une salle de 21 mètres de long sur 9 de large, pouvant contenir 315 places. La scène sera placée à l'est, avec au-dessous une remise pour le matériel et, à l'arrière, deux petites loges. Une cabine de projection cinématographique sera adossée à la façade ouest, à 2,40 mètres du sol. Elle sera construite en matériaux incombustibles, devant recevoir le matériel de projection. Au-dessous d'elle se trouveront une cabine ou billeterie. Le sol de la salle sera en ciment, le plafond en panneaux de contreplaqué d'okoumé. La salle, éclairée à l'électricité, sera équipée de 60 bancs à dossiers. Le coût du projet monte à 110799 francs, l'Etat accordant une subvention de 53000 francs.
Le conseil municipal du 15 février 1931 adopte le projet, estimant que la jeunesse de la commune pourra y "entendre des conférences intéressantes, recevoir des conseils utiles, se distraire sainement et oublier ainsi les plaisirs et avantages toujours fictifs de la vie des villes". L'adjudication des travaux s'avérant toutefois infructueuse, un marché de gré à gré est conclu le 11 juin avec Douet-Nouas et Chognot, entrepreneurs à Surgères, puis un autre le 19 novembre avec E. Gilien, peintre à Niort, qui sevra réaliser la décoration intérieure, soit : le rideau, les coulisses, le salon, les manteaux d'arlequin, quatre frises. La réception définitive des travaux est fixée au 28 décembre. Le 14 février 1932, le conseil municipal adopte le devis de René David, électricien à Niort, pour la fourniture d'un appareil cinématographique de marque "Pathé rural".
Description
La salle des fêtes est un bâtiment de plan rectangulaire, à un étage, couvert d'un toit à débordement. La façade est placée sur le mur pignon ouest, ouvrant sur une petite place. Cette façade présente trois travées d'ouvertures, réparties symétriquement. L'axe de symétrie est créé par deux petites baies jumelées au rez-de-chaussée, une baie étroite à l'étage et un cartouche au sommet, dans lequel on lit : "SALLE / DES OEUVRES / POST SCOLAIRES". Au rez-de-chaussée, les deux petites baies sont encadrées par deux portes, le tout réuni sous un auvent en béton que soutiennent quatre consoles. A l'étage supérieur, deux baies plus larges viennent compléter la petite baie centrale. Leur encadrement est saillant et leur linteau est orné d'un arc segmentaire en brique rouge. Ce matériau est utilisé par ailleurs pour rehausser la façade à l'aide d'un bandeau d'appui, d'un autre bandeau au-dessus du solin, et d'une frise qui court sous les rampants du toit.
A l'intérieur, la salle comprend, à l'est, une scène surélevé sous laquelle se trouve une fosse. Sur son côté nord, la salle présente des vestiges de l'ancienne église qui prouvent qu'une partie des élévations de celle-ci ont été réutilisées : de petites baies à ébrasement, un mur de moellons avec des traces de reprise, un contrefort plat. Une baie en arc en plein cintre se trouverait aussi au nord-est, du côté de l'ancien bureau de poste.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
1 étage carré |
Élévations extérieures |
élévation ordonnancée |
Couvertures |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA79004956 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2023 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques |
Citer ce contenu |
Salle des oeuvres post-scolaires puis salle des fêtes, ancienne église paroissiale, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/79226805-8ce8-45f2-ab8f-df6cc1474063 |
Titre courant |
Salle des oeuvres post-scolaires puis salle des fêtes, ancienne église paroissiale |
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Dénomination |
salle des fêtes |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Le Vanneau-Irleau , 5 rue de la Mairie
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: Bourg du Vanneau
Cadastre: 1830 B 1911, 2023 AO 80