Présentation de la commune de Crozant

France > Nouvelle-Aquitaine > Creuse > Crozant

Si l'occupation humaine durant la Préhistoire est attestée par la découverte de haches polies et de pointes de flèches en silex au bord de la Sédelle, le territoire a connu une véritable implantation à l'époque gallo-romaine, notamment à l'emplacement actuel du bourg. Poteries, armes, monnaies, sarcophages ou encore sépultures à incinération ont été mis au jour, mais l'héritage le plus important demeure une statuette de la déesse mère à seins pédiculés que la Marquise de Clugny a offert dans les années 1930 au Musée de la Sénatorerie à Guéret. L'un des documents les plus anciens citant la commune est l'acte de donation à l'abbaye de Saint Martial de Limoges, fait sous le règne du roi Robert entre 997 et 1018 par Gérald de Crozant, seigneur de Bridiers. Au début du 11e siècle, Crozant était donc un fief attesté et d'importance puisque lié à la seigneurie de Bridiers. Une motte castrale existait probablement déjà sur l'éperon qui accueillera la célèbre forteresse deux siècles plus tard. Crozant était le siège d´une châtellenie royale ressortissant de la sénéchaussée de la Marche. La collecte des Places dépendait au spirituel de la paroisse de Crozant et se composait des villages de Marenand, les Escures, les Places, l´Age, la Grange-du-Bois, la Berthonière, la Maltière, le Pont-Charraud, la Chapelle Sante-Foy, la Repayre, la Querelière, Lachebroux et La Nadaudrie. La collecte des Places est rattachée à la paroisse de Crozant par lettres patentes du 16 mai 1724. Une borne d'anciens chemins a été signalée par Louis Lacrocq en 1927. Toujours visible aujourd'hui, elle se situe au village de Pontcharraud qui domine la route menant au pont Charraud. Elle porte une inscription (CROZAN 220 TOIZ) indiquant la distance jusqu'au chemin qui allait à Crozant et s'embranchait sur celui d'Eguzon, un peu avant le pont Charraud. Une borne de facture identique marque l'entrée du Domaine des Places. Lors de la construction du monument aux morts, deux sarcophages en granite et un sarcophage en pierre calcaire ont été mis au jour. Un crâne a été trouvé dans l'un des sarcophages en granite. Celui en pierre s'est rapidement désagrégé tandis que les deux autres sont toujours visibles à proximité du monument. Toponymie : Crozenc ; Crouzant (1457) ; Crozent (1483) ; Crousant (1512) ; Crozant (1801). Le nom de la commune vient du latin Crosa, la Creuse. De nombreux artistes-peintres ont habité ou séjourné à Crozant dès le milieu du 19e siècle. Le plus célèbre d'entre eux demeure Armand Guillaumin, qui trouvait dans les paysages de Crozant ses sources d'inspiration. Sa présence et son talent ont attiré d'autres peintres paysagistes tels qu'Eugène Alluaud, Claude Monet et Ernest Victor Hareux, donnant naissance à "l' Ecole de Crozant". Cette dernière a regroupé l'ensemble des peintres paysagistes trouvant l'inspiration dans les paysages des vallées de la Creuse. Ernest Victor Hareux s'est installé dans le bourg où son atelier a ensuite été celui de Léon Detroy et est actuellement celui de Jean-Marie Laberthonnière. Eugène Alluaud s'est construire une maison dans le bourg, face au Puy Barriou qui a été l'une de ses sources d'inspiration. Mais la construction du barrage d'Eguzon (qui a entraîné l'engloutissement de plusieurs villages et moulins) et la modification des paysages qui s'en est suivie a mis fin à l'Ecole de Crozant. Dans la deuxième moitié du 20e siècle, un square portant le nom de Georges Sabbagh, peintre de l'Ecole de Crozant, a été édifié à l'entrée du bourg. Les écrivains ont été pareillement sensibles au charme de Crozant, en particulier Georges Sand qui a redécouvert les ruines du château de Crozant en 1827. Elle n'a cessé de vanter leur beauté et y a fait venir de grandes figures telles que Frédéric Chopin, Alexandre Dumas fils et Maurice Rollinat. Un demi-siècle plus tard, Maurice Leblanc a situé quelques épisodes de son roman L'Aiguille Creuse (1908) à Crozant : Arsène Lupin s'y déguise en jeune peintre anglais.

La commune de Crozant se situe au nord-ouest du Pays Dunois. Elle est jouxtée à l´ouest par Saint-Sébastien et La Chapelle-Baloue, au sud par Lafat, à l´est par Fresselines et Maison-Feyne. D´une superficie totale de 3052 hectares, son altitude minimale est de 197 mètres tandis que son point culminant atteint 367 mètres. 519 habitants ont été recensés en 2007. Les vallées de la Creuse et de la Sédelle font parties des sites protégés du Limousin : le site est classé par arrêté du 9 mai 1995. Cette protection vient de l'accumulation d'intérêts variés, à la fois naturels, culturels, historiques et paysagers. L'érosion effectuée par la Grande Creuse et la Sédelle, son affluent, a participé à la création au fil des siècles d'un paysage caractérisé par de profonds ravins. Les gorges de la Creuse s'atténuent en aval, le paysage d'ouvre sur des vallées boisées et du bocage. La vallée de la Creuse, déjà considérée depuis 1989 comme Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF), est devenu Site d'importance communautaire au titre de Natura 2000 en 1998. Certains villages de Crozant ont conservé leurs passages étroits, appelés rouettes, qui permettaient d´aller, par des raccourcis, d´un quartier à l´autre du village. Ces rouettes étaient bordées de murs de pierres sèches, et leur largeur devait être suffisante pour une personne avec un panier et pour le passage des moutons. Elles appartenaient à la communauté et leur entretien était collectif. Il en existe par exemple un à La Brousse, menant du coeur du village jusqu'à la fontaine et desservant des fermes. A Maisons, la rouette du Fornioux permet d´aller des Rouillas jusqu'au bas du village. Siège de l´Ecole de Crozant, la commune accueille aujourd´hui un gîte d´artiste, rue Armand Guillaumin dans le bourg, aménagé dans les années 2000 dans une ancienne maison de jardinier. Ce gîte abrite un atelier-salle d´exposition. L´hôtel Lépinat a également été réhabilité et abrite désormaist un centre d'interprétation sur les peintres de la Vallée de la Creuse. Un square a été créé à l'entrée du bourg et porte le nom de Georges Sabbagh, peintre de l'Ecole de Crozant.

Localiser ce document