Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Les habitants de L'Ile-d'Elle devaient bénéficier d'un marais communal depuis la fin du Moyen Age, comme plusieurs paroisses alentours. Ce communal s'étendait vraisemblablement au sud du village, entre l'ancienne île et la Sèvre Niortaise, et à l'ouest, sur les rives de la rivière Vendée. L'irruption des travaux de dessèchements des marais entre Vix et Marans vient bouleverser cette situation. En 1634, déjà, les habitants de L'Ile-d'Elle doivent s'entendre avec Louis Arrivé de la Poulardière qui revendique une partie du marais communal du Quaireau, en lui cédant quelques arpents de terres en échange du maintien de leurs droits. En 1654, ils doivent renoncer à leurs droits sur une partie du marais seigneurial de l'Antolle, longeant la rivière Vendée, au profit du comte de Marans qui entreprend de dessécher le Marais Sauvage. En 1657 enfin, les habitants de L'Ile-d'Elle s'entendent avec la toute jeune Société des marais desséchés de Vix-Maillezais pour permettre à celle-ci de faire passer son principal canal évacuateur, le canal de Vix, à travers le communal, au sud du bourg. Cet accord permet aux Nellesais de renflouer une partie de leurs dettes et de payer la taille.

Lorsque la paroisse de L'Ile-d'Elle est démembrée de celle de Marans, les Nellesais continuent à user de leur marais communal sur la rive droite de la rivière Vendée, pourtant située à Marans. La défense de ce droit reste un enjeu important au cours des siècles suivants, et oppose par exemple les habitants de L'Ile-d'Elle au marquis de Pomereu d'Aligre, propriétaire du Marais Sauvage, au 19e siècle. La physionomie des lieux change lorsque, dans la première moitié du 20e siècle, le cours de la rivière Vendée est dévié juste en amont de l'aqueduc du Gouffre, s'éloignant des terres hautes de L'Ile-d'Elle, et traversant désormais le marais communal.