Paire de guéridons porte-luminaire, dits torchères

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Poyanne

Ces deux guéridons ou torchères de style Louis XIV sont très proches de modèles parisiens des années 1700-1710, comme la paire aujourd'hui conservée au musée des Arts décoratifs à Paris (inv. 4325 A), peut-être dérivée des torchères en bois doré livrées en 1690 pour le salon de Mars à Versailles. On retrouve sur les guéridons poyannais la même base à consoles sur sabot carré, les volutes d'acanthe qui épaulent le sommet de la tige, le plateau hexagonal à bordure godronnée, etc. La richesse du décor et la virtuosité de la sculpture (dont témoigne la moitié supérieure, entièrement évidée, de la tige) incitent à voir dans ces meubles de luxe une dépouille du mobilier (mal documenté) du château seigneurial tout proche. L'ancienne chapelle castrale Saint-Barthélemy, qui a précédé l'église actuelle, fut donnée à la communauté du lieu par le troisième marquis de Poyanne, Philippe de Baylenx (1687-1725), en 1713, trois ans après son premier mariage avec Marie-Anne de Martin d'Auzeilles, célébré à Versailles en décembre 1710. Peut-être la paire de torchères fit-elle partie du mobilier apporté de la capitale par le jeune couple lors de son retour dans les terres landaises du marquis (celui-ci avait succédé à son père comme gouverneur de Dax et de Saint-Sever). On ignore toutefois l'époque de l'arrivée des guéridons dans l'église : leur trace n'est pas décelable dans les nombreux inventaires du mobilier de l'édifice dressés au XIXe siècle, avant et après sa reconstruction. La première mention, peu précise, semble celle de l'inventaire du 20 février 1906 consécutif au vote de la loi de Séparation : "Deux lustres sur pied en bois doré - 100 (francs)".

Un seul de ces guéridons a été inscrit au titre des Monuments historiques en 1963 sous la dénomination erronée de "chandelier pascal (?)".

Périodes

Principale : 1er quart 18e siècle

Chaque guéridon est composé d'un piétement tripode à consoles sur sabots carrés, d'une tige légèrement fuselée, de section triangulaire, évidée dans sa moitié supérieure, et d'un plateau hexagonal au support évasé en corolle. Ces différents éléments sont constitués de nombreuses pièces assemblées par tenons et mortaises. La sculpture est essentiellement dans la masse. La dorure à la feuille d'origine a été recouverte d'une peinture faux or qui empâte les ornements et dissimule les joints d'assemblage. Des traces d'ornements en apprêt gravé sont encore visibles sur le culot du plateau.

Catégories

menuiserie, sculpture

Matériaux
  1. Matériau principal : noyer

    Techniques : tourné, décor en relief, décor dans la masse, ajouré, peint faux or, apprêt gravé

Dimensions
  1. Type de mesure : h

    Valeur : 176

    Précision sur la mesure : hauteur totale

  2. Type de mesure : la

    Valeur : 48

    Précision sur la mesure : largeur du plateau

  3. Type de mesure : la

    Valeur : 29

    Précision sur la mesure : largeur maximale de la tige (aux volutes)

  4. Type de mesure : la

    Valeur : 70

    Précision sur la mesure : largeur de la base

Iconographie
  1. Caractère général : ornementation

    Thèmes : console, volute, feuille d'acanthe, chute végétale, lambrequin, godron


Précision sur l'iconographie :

Les trois consoles en volute du piétement sont ornées de longues feuilles d'acanthe s'enroulant à leur sommet. La tige est épaulée à sa base par trois volutes sortantes, à son sommet par trois volutes rentrantes ; d'autres feuilles d'acanthe ornent son culot et sa bague médiane ; des chutes de feuilles soulignent ses faces, pleines dans la moitié inférieure, ajourées dans la partie supérieure ; son sommet ajouré, dont la base est marquée par un petit lambrequin, abrite à l'intérieur un gros fleuron d'acanthe. Le culot évasé à pans qui supporte le plateau est orné d'autres acanthes sur fond quadrillé en reparure et de grosses fleurs à six pétales inscrites dans des cartouches en forme de 8, eux-mêmes flanqués de larges feuilles débordant des angles du plateau ; le bord de celui-ci est sculpté d'une frise de godrons.

État de conservation
  • repeint

La dorure à la feuille a été recouverte vers 1960 d'une épaisse couche de bronzine.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Poyanne

Milieu d'implantation: en village

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