Château de Conteneuil

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Arces

Le château de Conteneuil était, jusqu'à la Révolution, le siège d'une seigneurie qui relevait de l'évêque de Saintes. La première mention de cette seigneurie remonte à 1580 lorsqu'elle est adjugée à Jacques et François Eschasseriaux, puis en 1593 à Jacob Affaneur, sieur de La Jarrie. Gentilhomme du prince de Condé, et gouverneur du château de Mortagne, Affaneur entreprend d'importants travaux entre 1601 et 1604. Suivant un marché de construction passé avec les maçons Lucas et Gouvrineau père et fils, il fait édifier une cuisine avec sa cave voûtée, deux chambres l'une au-dessus de l'autre, et un escalier. Cela semble correspondre à la partie sud du logis, à gauche de l'escalier central. Les travaux se poursuivent probablement au cours du 17e siècle, se traduisant par la construction du reste du logis, des ailes en retour d'équerre et des pavillons d'angle. Ces derniers sont mentionnés en 1702 dans un procès-verbal de visite des lieux, ainsi qu'un porche à l'entrée de la cour (voir en annexe). Une autre visite des lieux se déroule en 1713. Entre temps, Conteneuil a changé de mains. En 1656, le château est saisi au détriment du fils de Jacob Affaneur, Jean, gentilhomme du duc d'Orléans, criblé de dettes. En 1668 toutefois, son autre fils, Daniel Affaneur est toujours seigneur de Conteneuil lorsque sa fille, Catherine est baptisée au temple de Cozes (les Affaneur sont en effet protestants). La construction du château continuant à mettre à mal les finances de la famille, Conteneuil est de nouveau saisi en 1671, puis restitué à Daniel Affaneur, et encore saisi en 1702 et adjugé à Léon Arnoul, marquis de Vignolles, seigneur de Lussac et Combes, lieutenant du roi en Guyenne, marié à Marie-Anne de Brossard. Le château passe ensuite à la fille de ce dernier, Marguerite-Françoise Arnoul de Vignolles qui épouse en 1714 Jean-Antoine de La Chabanne, marquis de Dunes, conseiller au parlement. Elle meurt sans postérité en 1766 et ses biens (dont les métairies de Combes, Chassagne et Huchepitard) passent à son frère utérin, Jean-Baptiste-Laurent de Marbotin (1695-1769), seigneur du Mirail, lieutenant des maréchaux de France à Bordeaux (il est né du premier mariage de Marie-Anne de Brossard avec Pierre de Marbotin, conseiller du roi au parlement de Bordeaux). Après Jean-Baptiste-Laurent de Marbotin, Conteneuil échoit à son fils, Jean-François-Laurent-Amédée de Marbotin (1749-1824), magistrat. Conteneuil reste dans ses mains par-delà la Révolution. Sa fille, Marie-Antoinette-Henriette-Amédée y réside après son mariage, en 1796, avec Henri de Brétinauld (1776-1821), ancien baron de Saint-Seurin-d'Uzet et ancien seigneur de Chenac. Elle donne naissance à ses premiers enfants à Conteneuil entre 1797 et 1800, avant de s'installer avec son mari au château de Saint-Seurin-d'Uzet. Quant à son père, M. de Marbotin, fait baron d'Empire, baron de Conteneuil, en 1810, et nommé président à la cour impériale de Bordeaux en 1811, il se maintient malgré la chute de Napoléon. Fait membre de la légion d'honneur par le roi Louis XVIII en 1814, le baron de Marbotin de Conteneuil est en effet premier président à la cour royale de Bordeaux à partir de 1816, et membre du conseil municipal de Bordeaux. A sa mort en 1824, le château de Conteneuil échoit à son fils, Jean-Pierre-Henri--Amédée, sous-préfet de Blaye, qui, en 1826, fait transférer son titre de baron sur un autre de ses domaines, celui du Mirail, en Gironde. En 1829, Conteneuil passe au neveu du sous-préfet de Marbotin, Henri V Brétinauld (1799-1885), baron de Saint-Seurin, né à Conteneuil. Il compte parmi les notables les plus influents de la région au 19e siècle. On lui doit par exemple la création, en 1851, de la Société de secours mutuels du canton de Cozes. Son tombeau se trouve encore aujourd'hui dans le cimetière de Saint-Seurin-d'Uzet. En 1833, le plan cadastral d'Arces montre le château avec le logis flanqué des deux pavillons d'angle, les deux ailes de communs de part et d'autre de la cour, terminées par deux autres pavillons. Ces deux ailes étaient reliées par une troisième qui fermait la cour à l'est et que l'on devait franchir par le passage couvert mentionné en 1702. Le plan mentionne aussi le puits dans la cour et le chai au sud. En revanche, les autres dépendances au sud n'apparaissent pas : elles ont dû être édifiées dans la seconde moitié du 19e siècle. Dès 1846, Henri Brétinauld cède le château de Conteneuil à Jules Desmaries, négociant à Cozes, époux de Coralie Guillot, en échange de la métairie de la Chaume, à Barzan. Selon le cadastre, Conteneuil passe ensuite au gendre de Jules Desmaries, Georges Godeau, puis au gendre de ce dernier, Albert Verneuil, un important viticulteur qui participe à la reconstitution du vignoble dans la région après la crise du phylloxéra, grâce à l'importation de plants américains. Conséquent, le domaine viticole de Conteneuil fournit alors de l'eau-de-vie à la maison de cognac Hennessy. A Arces, la famille Verneuil possède aussi, entre autres, le Grand Theuillac. Conteneuil appartient ensuite au fils d'Albert Verneuil, Georges-Pierre Verneuil (1886-1975), brièvement préfet de Charente-Maritime à la Libération (du 4 septembre 1944 au 15 juillet 1945). Son frère, Jacques Verneuil (1899-1982), est député puis sénateur de la Charente-Maritime de 1955 à 1980.

Périodes

Principale : 17e siècle

Auteurs Auteur : auteur inconnu,

Le château de Conteneuil est situé au nord de la commune d'Arces, à la limite de celle de Cozes qui englobe le hameau de Conteneuil. Le château est accessible par une allée d'arbres (de pins maritimes) qui le relie à la route d'Arces à Cozes, et par une autre voie qui vient du hameau de Conteneuil. Le château est compris entre une cour, fermée par un muret avec un portail à piliers maçonnés, et un parc dans lequel se trouvent deux pavillons couverts d'ardoise. Un puits se situe dans la cour. Il a perdu sa margelle en pierre et sa structure métallique. Le château est constitué d'un corps principal de bâtiment qui se dresse au fond de la cour. Ce corps principal comprend un étage et il est couvert d'une toiture basse en tuile creuse. Côté cour, la façade présente cinq travées d'ouvertures qui s'ordonnent autour de la travée centrale. Cette dernière comprend un emmarchement, la porte basse (derrière laquelle se trouve un escalier en pierre), une fenêtre à l'étage et une lucarne au comble. Cette lucarne est ornée d'un fronton triangulaire et de trois boules. A gauche de la porte, deux soupiraux indiquent la présence d'une cave. De part et d'autre de la cour, le corps principal est prolongé par deux ailes de communs et de logements, l'ensemble formant un U. Ces deux ailes se terminent chacune par un pavillon de plan carré couvert d'un haut toit en ardoise, à croupes et à égoût retroussé, surmonté de deux drapeaux étoilés en métal. Côté parc, le logis est flanqué au nord et à l'ouest de deux imposants pavillons d'angle de plan rectangulaire, qui rappellent ceux qui encadrent la cour.

Près de l'allée, à l'est du château, se trouve un garage à voiture avec sellerie et chenil. Au sud du château, prennent place différentes dépendances : une écurie et une buanderie où se trouvaient des ponnes à lessive, une grange-étable et un hangar. D'autres dépendances se trouvent contre l'aile nord des communs. Il s'agit de chais, où se trouve un alambic, et d'un cuvier occupés par des cuves en béton des années 1920-1930.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Revêtement : enduit

  3. Mise en oeuvre : moellon

  4. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse, ardoise
Étages

sous-sol, 1 étage carré, étage de comble

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Partie de toit : croupe

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Arces

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Conteneuil

Cadastre: 1833 A 650, 2009 ZC 16 et 18

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