Chapelle des capucins puis église Notre-Dame (vestiges)

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Marans

Les vestiges qui s'élèvent en arrière de l'hôtel de ville, au sud de l'église, sont ceux d'une ancienne chapelle d'un couvent de capucins, établi dès 1626 à Marans (rue Henri-Toutant ou rue Dorée, ancienne "grande rue de la Petite chapelle") puis en 1659 sur le site de l'ancien château fort détruit en 1638. La première pierre de la chapelle est posée le 13 juin 1661, comme le rappelle encore une plaque en plomb découverte lors de la construction de la nouvelle église Notre-Dame, en 1900, et placée dans sa sacristie. En 1663, un marché est passé avec Estienne Bonnet, maître tailleur de pierres, André Fargnon et Jean Gravelat pour achever la construction de la chapelle (il manque alors le chœur, la sacristie, l'appentis ou ballet d’entrée et une grande partie des élévations supérieures des murs). Le marché concerne aussi la construction du réfectoire, de la cuisine, du chauffoir et du dortoir. La nouvelle chapelle, pourtant encore inachevée, est bénite en octobre 1664. Elle est dédiée à Notre Dame, comme l’ancienne chapelle du château. Les travaux durent encore en 1679.

Comme le montre le plan de Marans en 1716 par Claude Masse, le couvent englobait la chapelle et un cloître à l'emplacement de l'actuel hôtel de ville, ainsi que des jardins tout autour. La chapelle et ses abords sont représentés sur un plan particulier en février 1793, puis sur le plan cadastral de 1820, date à laquelle le cloître a disparu. A ces deux dates, et comme en 1716, la chapelle offre un plan rectangulaire, avec des excroissances au nord (sacristie et chapelle annexe). Au nord-ouest, son petit parvis est relié à la place des Capucins (place Barthélémy-Fabbro) par un escalier, la dénivellation du terrain étant importante à cet endroit. Un jardin descend vers la rue des Fossés (rue Gambetta), le long de laquelle une maison est occupée par la mairie à partir de 1791. Les ornements de la chapelle sont dispersés en juin de cette même année ; le curé en récupère quelques-uns pour l'église Saint-Etienne (tableaux, vêtements liturgiques, reliques de la Vraie-Croix...).

L'ancienne chapelle des capucins est saisie comme bien national puis transformée en hôpital pendant la guerre de Vendée en 1793. Elle sert aussi de lieu d'assemblée pendant toute la Révolution. Mise en vente le 10 avril 1797 (21 germinal an 5), elle est achetée par Barthélémy Guinefolleau, ancien curé constitutionnel, demeurant à Andilly. Peu après, il achète aussi le terrain attenant à l'église, au nord, où se trouve le petit bâtiment occupé depuis 1791 par la mairie. A sa mort en 1813, et malgré les démarches de la municipalité engagées depuis 1799 pour racheter la chapelle, Guinefolleau lègue celle-ci à l'hôpital de La Rochelle. En 1818, celui-ci finit par la revendre à la municipalité, bien décidée à remettre la chapelle en état. En effet, celle-ci est de plus en plus fréquentée, l'église paroissiale Saint-Etienne, excentrée au sud de la ville, étant jugée trop éloignée par les paroissiens.

La chapelle est alors en très mauvais état. D'importants travaux sont menés de 1814 à 1821. Ils concernent d'abord la charpente et la toiture, puis prennent la forme d'un réaménagement complet de la chapelle, à défaut de reconstruction, par manque de moyens financiers. Des devis des réparations et transformations à effectuer, établis les 20 décembre 1815 et 4 octobre 1817, puis un plan de la chapelle établi en 1817, et un autre du 8 mars 1820 par l'architecte départemental André Aubin Brossard, donnent une description précise de l'édifice et des aménagements projetés. La chapelle comprend une nef unique, séparée du choeur (qui était réservé aux moines) par un mur. Contre le mur nord se trouvent une petite sacristie (dans l'angle nord-est, accessible par le choeur) et une chapelle polygonale, dédiée à la Vierge. Le tillis (plafond en bois) qui couvre la nef est beaucoup plus haut que celui du choeur, au-dessus duquel se trouve un clocheton.

Parmi les aménagements proposés, le mur de séparation du choeur sera démoli, de même que le clocheton. Un clocher sera construit au-dessus du mur pignon ouest qui surplombe la petite place devant la mairie (actuelle place Fabbro) ; d'abord envisagé dans l'angle sud-ouest, il sera finalement établi dans l'angle nord-ouest. Pour compenser la différence de niveau, l'entrée de l'église sera reliée à la place par, successivement, un parvis, un perron, un escalier, une petite cour et un portail. Enfin, Brossard dessine à deux reprises, en 1817 et 1822, un projet de décor pour la porte d'entrée ouest de l'église. Il livre aussi des projets d'autel, de tabernacle, de table de communion, etc. L'essentiel des travaux est adjugé le 5 juin 1820 à Pierre Bousquet, marchand charpentier. Le clocher est construit durant l'été 1821. En 1822, une nouvelle cloche est commandée à Jean Voruz, fondeur à Nantes. Les travaux menés par Bousquet sont réceptionnés le 31 décembre 1823. La nouvelle église est vouée à Notre Dame. Dès 1824, le mur nord de la chapelle doit être reconstruit, menaçant de s'écrouler. La chapelle de la Vierge disparaît à cette occasion.

En dehors du déplacement du perron et de l'escalier en 1845, puis de leur reconstruction en 1860, et des travaux d'entretien habituels (réfection de la toiture en 1864), l'église ne connaît que peu de modifications par la suite. Les autorités portent toute leur attention sur la question de sa reconstruction complète. En 1840, déjà, J. Lévêque, architecte à Fontenay-le-Comte, propose un édifice de style néo-classique, avec péristyle et façade à colonnade à l'ouest. En 1862, l'ancien maire et notaire Jean-Baptiste Dinot lègue une partie de sa fortune à la paroisse pour financer la construction d'une église, mais d'importantes difficultés juridiques ont, une fois encore, raison du projet. Dans les années 1870-1880, un bras de fer oppose la municipalité et les autorités religieuses (fabrique paroissiale, évêché) sur le fait de savoir s'il faut ou non abandonner l'église Saint-Etienne et reconstruire l'église Notre-Dame. Les deux sont tout autant vétustes et insuffisantes l'une que l'autre.

Il faut attendre les années 1890 pour que la décision d'abandonner l'église Saint-Etienne et de construire une nouvelle église paroissiale en lieu et place de l'église Notre-Dame, soit prise. L'ancienne chapelle des capucins, devenue église Notre-Dame, est démolie en 1900. Seul est conservé son mur nord, adossé à l'hôtel de ville où les services municipaux sont alors en train de s'installer. L'escalier qui reliait l'église et la place est également maintenu ; il ne disparaîtra qu'en 1988 lors de la construction du clocher de la nouvelle église.

Périodes

Principale : 3e quart 17e siècle, 1er quart 19e siècle (incertitude)

Dates

1661, daté par source

Auteurs Auteur : Brossard André Aubin

Architecte à La Rochelle, architecte du département de la Charente-Inférieure jusqu'en 1825, date à laquelle lui succède son fils Antoine.

, architecte (attribution par source)

Les vestiges de l'ancienne chapelle du couvent des capucins comprennent pour l'essentiel un haut mur qui fait aujourd'hui la séparation entre la cour arrière de l'hôtel de ville et l'église. Il s'agit en fait de l'ancien mur sud de la chapelle dans lequel s'inscrivent plusieurs portes et baies aujourd'hui murées. Certaines sont en arc en plein cintre.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
État de conservation
  1. vestiges

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Marans , place Barthélémy Fabbro

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1820 E 844, 2016 AA 472

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