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Maison Minvielle, puis Résidence Espérance
France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Eaux-Bonnes
Historique
Relevant de la deuxième vague de construction après les abords de l'établissement thermal, cette bâtisse dans son état originel fut la première construction bordant la route thermale au départ de la station. A l'ombre du flanc du plateau de l'Espérance, derrière l'Hôtel Continental, un premier immeuble est bâti en 1859 pour Pierre Courrèges, issu d'une famille influente d'Eaux-Bonnes, auquel il appartient au moins jusqu'en 1874. L'édifice comprend en outre une cour et une écurie, par la suite détruite afin de créer la place de l'Espérance, mais aussi un terrain rocheux ultérieurement acquis par la commune, puis concédé au pharmacien Cazaux pour y aménager le jardin de la Villa du Rocher.
La Maison Courrèges endosse alors la fonction de pension pour voyageurs, mettant à disposition des petits et grands appartements avec cuisine particulière à volonté. Parmi ses produits et prestations, elle propose en outre des grands vins de Bordeaux, en particulier des crus de Margaux comme celui de la maison Labuchelle fils dont elle est dépositaire.
Suite à l'acquisition de l'édifice en 1888 par Martin Minvielle, rentier à Gurmençon (64) et propriétaire d'une autre maison située au jardin Darralde, la propriété est fondamentalement remaniée : après plusieurs projets soumis à Minvielle entre 1894 et 1895, l'architecte communal Pierre Gabarret imagine trois façades sur rue - dont seulement deux furent exécutées -, à l'identité propre mais répondant au modèle urbain académique, pour chacune des voies d'implantation de l'édifice. Les travaux sont effectués en 1895 par l'entrepreneur local Vincent Courrèges. Un second pavillon formant saillie sur l'ancienne place de l'Espérance, initialement projeté, n'a pas été réalisé.
Durant l'entre-deux-guerres, la Maison Minvielle poursuit son activité d'hébergement sous la désignation d'Hôtel Espérance. Elle abrite désormais une résidence privée du même nom.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 3e quart 19e siècle Principale : 4e quart 19e siècle |
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Dates |
1859, daté par source 1895, daté par source |
Auteurs |
Auteur :
Gabarret Pierre, architecte (attribution par source) Auteur : Courrèges Vincent, entrepreneur (attribution par source) |
Description
Située à proximité du jardin Darralde, l'ancienne Maison Minvielle s'inscrit dans le contexte des constructions urbaines de la seconde moitié du 19e siècle, participant de ce fait au singulier ensemble architectural d'Eaux-Bonnes. A l'instar des autres édifices de la station, elle associe les inspirations vernaculaires et académiques aux nécessités de l'urbanisme haussmannien naissant.
Dès l'origine, l'édifice a pour contrainte la forme polygonale et le relief escarpé de sa parcelle située entre trois rues, un terrain qui plus est exigu et naturellement circonscrit par le flanc rocheux du plateau de l'Espérance. La topographie nécessita d'ailleurs d'importants travaux de fouilles, de terrassement et de déblaiement lors du remaniement de la propriété. L'architecte a donc tiré parti de la moindre surface disponible pour dresser son plan asymétrique dont la base originelle, rectangulaire, est agrémentée d'un pavillon latéral faisant office d'entrée principale. Ouvrant sur la route thermale et agrandi vers le rocher, il adopte la forme triangulaire de la croisée des deux rues, dont résulte un pan coupé conférant à l'édifice une insigne dimension urbaine.
L'élévation de la route thermale, ordonnancée et visible depuis le jardin Darralde, se compose de trois travées, au centre desquelles trône l'entrée principale surmontée de deux balcons filants en fer forgé demandés par Minvielle, mais aussi d'une travée à pan-coupé percée de baies avec balcons. En raison des contraintes du plan d'alignement, et afin d'éviter toute gêne pour la circulation publique, la porte d'entrée se trouve au sommet d'un perron formant porche, interne à la construction. La pierre de taille d'Arudy est utilisée pour le soubassement et le rez-de-chaussée de cette façade ainsi que pour les corbeaux sculptés des balcons et l'ensemble des encadrements de baie et des chaînages d'angle, ce qui contraste avec l'enduit gris de façade voulu par le commanditaire afin d'alléger la présence de la pierre. L'élévation sur l'étroite rue Valéry-Meunier, la plus longue, ne comporte pas moins de 11 travées correspondant aux habitations et aux cuisines de cette pension bourgeoise.
A l'instar des constructions haussmanniennes de l'époque, on observe une disparité entre les trois façades sur rue, destinées à l'apparat, et l'unique façade arrière à l'ombre de la paroi rocheuse, ayant fait l'objet, de surcroît, d'aménagements modernes.
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Eaux-Bonnes , 2 rue Valéry-Meunier
Milieu d'implantation: en village
Cadastre: 2018 AN 110