Afficher la couverture 'Laiterie et fromagerie industrielles (caséinerie) Baron, puis laiterie coopérative de Marans | Pouvreau Pascale' en grand format
/5

0 avis

Laiterie et fromagerie industrielles (caséinerie) Baron, puis laiterie coopérative de Marans

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Marans

L'ancienne laiterie occupe l'emplacement d'un bâtiment et d'une place "où s'empile quantité de bois à vendre", mentionnés sur le plan de Marans par Claude Masse en 1716. Cette place se trouvait sur la rive droite de l'embouchure du Bot Courant qui empruntait alors la future rue Evariste-Baron. Plusieurs bâtiments sont ensuite indiqués sur le plan cadastral de 1820 et sur les plan et élévation des maisons du quai Joffre en 1830. Ils appartenaient à différents propriétaires (marchands, négociants...), dont M. Garaud-Milon. Le long de la rue Evariste-Baron (numéros 2 à 6 de la rue actuelle) se trouvait non pas une construction mais un jardin quadrillé d'allées, dépendant de la maison située de l'autre côté de la rue et donnant sur la rue d'Aligre (au numéro 36). Le cadastre indique que la maison qui était située à l'angle de la rue Evariste-Baron et du quai a été démolie en 1842 avant sans doute d'être reconstruite.

Les lieux sont finalement acquis par Evariste Baron (1830-1885), marchand épicier et négociant, et son frère qui y fondent une fromagerie industrielle vers 1875, puis une laiterie en 1881. Le lait produit par les fermes des environs est collecté par véhicule hippomobile et par bateau, selon une méthode et une organisation mises au point par Henri Baron (1855-1909), fils et successeur d'Evariste. De cette époque datent sans doute une partie des ateliers de fabrication (rue Evariste-Baron) et les deux maisons situées à l'angle du quai et de la rue Evariste-Baron. Le bâtiment qui abritait les bureaux et le magasin industriel (le long du quai) est construit au début du 20e siècle à la place d'une ancienne bâtisse qui figure sur une carte postale vers 1890-1900.

Le beurre, conditionné en boîtes métalliques, est exporté vers l'Angleterre et les colonies françaises. En plus du beurre, l'établissement fabrique le premier fromage Edam du département. A son apogée, la laiterie produira de 75.000 à 80.000 kilogrammes de beurre et de 125.000 à 135.000 fromages par an, à partir des plus de 3 millions de litres de lait fournis par entre 600 et 700 fournisseurs des environs.

Le développement de la laiterie est accompagné par les aménagements menés sur le quai par les autorités, notamment pour faciliter le débarquement du lait par bateau. Dès 1876-1877, une ancienne cale-abreuvoir, appelée "cale Tabarit", située au débouché de la rue Evariste-Baron, est comblée pour faciliter la circulation, et elle fait place à un quai vertical avec une cale à deux rampants, appelée "cale de la laiterie". En 1894, devant les numéros 65 à 71 quai Joffre, une cale inclinée, construite en 1831 et appelée la "cale Baron" (du nom du propriétaire de la laiterie), est remplacée par une cale à deux rampants.

En 1902, l'usine est vendue au vicomte Raymond de Bresson. Elle emploie 50 ouvriers en 1905. En 1922, la laiterie est reprise par les agriculteurs de Marans associés en coopérative. Elle est partiellement reconstruite dans les années 1950 (notamment les ateliers situés rue Evariste-Baron). En 1957, elle emploie 31 ouvriers et fait partie des sept plus grandes laiteries coopératives d'Aunis. La production de beurre cesse en 1962 et la fabrication de fromages se diversifie : fromages hollandais, italiens et le fromage au lait cru local "la Pigouille". En 1972, la laiterie rejoint l'usine Sud Vendéenne Agricole Laitière de Saint-Michel-en-l'Herm (Vendée). L'usine de Marans ferme le 25 avril 1988. Depuis, les bâtiments (notamment rue Evariste-Baron) ont subi d'importantes transformations pour être reconvertis en logements.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle

Principale : 3e quart 20e siècle
Dates

1881, daté par travaux historiques, daté par source

Cet ancien site industriel, desservi par une voie navigable, comprenait plusieurs corps de bâtiments accolés dans l'angle formé par le quai Joffre et la rue Evariste-Baron. L'angle lui-même est occupé par une maison (anciens bureaux ?) à toit en appentis et à croupes, deux étages et six travées d'ouvertures en façade, sur le quai. Parmi ces ouvertures se trouvent des baies jumelées, avec linteau en arc segmentaire ; un type d'ouverture que l'on retrouve sur le mur pignon ouest.

Ce bâtiment est prolongé, le long du quai, par un ancien bâtiment de bureaux et de magasin industriel, à un étage. Sous un toit en tuile mécanique, la façade est couronnée par une corniche et encadrée par des pilastres. Les ouvertures sont en arc segmentaire, avec encadrement, clé de linteau et appui saillants.

Rue Evariste-Baron, deux corps de bâtiments accolés abritaient un atelier de fabrication. Percés de baies en arc segmentaire, ils sont couverts de toits en ciment amianté. Juste après, au sud, une cour est délimitée à l'est par un ancien quai de réception du lait, transformé en garage. Construit en parpaing de béton, il est couvert d'un toit en tuile mécanique.

Murs

  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : parpaing de béton
Toits
  1. tuile mécanique, tuile creuse, ciment amiante en couverture
Étages

1 étage carré

Couvertures

  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

  2. Forme de la couverture : appentis

    Partie de toit : croupe
Énergies

  1. Nature : énergie thermique

    Origine : produite sur place
État de conservation
  1. établissement industriel désaffecté

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Marans , 73 et 77 quai Maréchal-Joffre

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1820 E 1352, 1357 à 1360, 2016 AC 274, 282, 293

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...