Ensemble du maître-autel (autel, 2 gradins, tabernacle)

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Laluque

Le registre paroissial de l'abbé Pierre Lartigau fait l'historique des autels successifs de l'église de Laluque depuis la Révolution. En 1792, les deux autels en marbre blanc que comptait alors l'église (maître-autel et autel de sainte Barbe) furent détruits, puis remplacés une première fois en 1801 par des meubles en bois, désormais dédiés à saint Jean-Baptiste (maître-autel) et à l'Immaculée Conception (autel secondaire). Un maître-autel neuf, "conforme à celui de Castets", fut acquis en 1828 auprès du sculpteur et doreur d'Hagetmau Pierre Carrère (1784-1838). Cependant, la reconstruction partielle de l'édifice dans les années 1860-1870 entraîna l'achat de nouveaux autels, livrés par le marbrier toulousain "Barreau", c'est à dire Jean Barrau le père (1830-1895). La première acquisition concerna les autels de la Vierge et de saint Joseph, offerts en 1872 par trois notables locaux. Le maître-autel "en marbre blanc d'Italie", d'un coût de 2800 francs (auxquels s'ajoutèrent 200 francs pour la pose), fut donné l'année suivante par la commune de Laluque, dirigée depuis 1871 par le clérical Bernard Cardenau après l'éviction du bonapartiste Ulysse Dupin, ennemi personnel du curé Lartigau. Il fut consacré par l'évêque Louis-Marie Épivent le 14 mars 1874. Le meuble est mentionné dans l'inventaire de février 1906 sous le n° 33.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1873, daté par source

Auteurs Auteur : Barrau Jean (I)

Jean (baptisé Jean Baptiste) Barrau, "entrepreneur de marbrerie", né à Toulouse le 29 septembre 1830 et mort dans la même ville (au 16, Grande-Allée) le 18 mars 1895 ; fils du boulanger François Victor Barrau et de Pauline Lacroix, frère cadet de Pauline Barrau (épouse en 1845 du marbrier Jean Pierre Bergès) ; marié à Toulouse, le 26 novembre 1856, à Marie Louise Chaila (Toulouse, 27 décembre 1835 - Toulouse, 22 septembre 1905), fille de Jean Benoît Louis Philibert Chaila, corroyeur, et de Françoise Eulalie Angélique Lary. Il en eut au moins quatre enfants, dont une fille, Eulalie Angélique (1857), en 1878 Mme Pierre Lucien Pascal Bardou, et trois fils, marbriers comme lui : Louis (1860-1926), Justin Gabriel (1866 - après 1923) et Jean "le fils". L'acte de naissance de Justin Gabriel en 1866 mentionne deux marbriers collaborateurs de son père, Louis Cruzel (1824-?) et Bernard Toulza (1833-?) ; celui du décès de Jean Barrau père en 1895, deux autres de ses ouvriers marbriers, Jean Jeannat (1841-?) et Jacques Jalbert (1840-?).

La "Grande Marbrerie Barrau", fondée à Toulouse en 1835 et localisée à la fin du XIXe siècle au 41, allée Saint-Étienne et au 16, Grande-Allée, était dirigée alors par Jean (-Baptiste) et par son fils cadet et homonyme ("Grande Marbrerie Barrau père et fils jeune"), après la rupture du père avec son fils aîné Louis, qu'il prit soin de notifier par voie de presse : "La maison a l'honneur de prévenir sa nombreuse clientèle qu'elle n'a aucun rapport avec M. Barrau fils aîné, dans laquelle ce dernier n'a travaillé qu'en qualité d'ouvrier. En conséquence, ladite maison Barrau père reste toujours comme par le passé à la disposition de ses clients, pour lesquels elle fera les travaux, comme par le passé, au mieux de leurs intérêts, et s'efforcera à conserver sa bonne et vieille réputation" (L'Express du Midi, 22 septembre 1894). Louis Barrau venait de fonder sa propre entreprise, la marbrerie Sainte-Jeanne-d'Arc (2, boulevard Carnot) ; il racheta plus tard la marbrerie concurrente Guiraud ("Marbreries Barrau & Guiraud réunies). A sa mort en mars 1926, son gendre Fernand Ruffat lui succéda.

, marbrier (attribution par source)
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

Meuble de style néo-médiéval en marbre blanc veiné des Pyrénées plaqué sur maçonnerie, posé sur un degré d'autel à trois marches en marbre rouge du Languedoc (avec plateforme carrelée de blanc et de rouge). Autel-tombeau droit à la face divisée par cinq arcs trilobés sur six colonnettes à chapiteau feuillagé ; table d'autel en marbre, à profil en cavet droit ; tombeau adossé à un massif postérieur débordant, portant un gradin droit et un second gradin à trois redents ; ceux-ci encastrent un tabernacle architecturé avec armoire eucharistique parallélépipédique à porte en plein cintre (marbre) flanquée de deux colonnettes portant un arc trilobé inscrit dans un gâble ; dais d'exposition (actuellement déposé) à quatre colonnettes, gâbles contigus et flèche octogonale. Décor en demi relief rapporté (tombeau d'autel), en relief en réserve (gradins), en relief dans la masse (porte du tabernacle), gravé et doré (écoinçons de l'autel, ressaut central du gradin inférieur) ; dorure à la mixtion (?) sur les fonds des reliefs. De part et d'autre du massif postérieur sont rivées des crosses en laiton doré portant des luminaires à dix lumières étagées sur deux couronnes (six, trois et une dixième à l'aplomb de la tige).

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Laluque

Milieu d'implantation: en village

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...