Ecole primaire et halle, puis maison

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Laruns

Situé à l'entrée du chemin menant à la Source Minvielle et à la grotte des Eaux-Chaudes, ce bâtiment public est absent des cartes ou documents iconographiques antérieurs aux années 1860. En 1864, un projet de halle, initialement provisoire, est exécuté à cet emplacement, mais suite à la plainte d'un voisin immédiat, dénommé Larqué, la sous-préfecture ordonne une suspension temporaire des travaux. A la même époque, un projet de reconstruction en lieu et place du vieil établissement thermal, en cours de démolition, prévoit d'intégrer une école et des halles commerciales, projet qui ne verra jamais le jour.

L'édifice actuel, vraisemblablement achevé dans sa première version en 1864 ou 1865, est mentionné - en tant que halle uniquement - lors du projet de construction du temple protestant en 1868, puis pour l'aménagement d'un escalier public en 1877. La maquette des Eaux-Chaudes datant du début des années 1880 représente à son emplacement un bâtiment doté d'une toiture haute de style vernaculaire, laquelle disparaît des sources iconographiques seulement quelques années plus tard.

La configuration définitive de l'édifice semble donc dater du dernier quart du 19e siècle, où il aurait pu être surélevé pour accueillir une salle de classe à l'étage. En juin 1891, Dupuy, conducteur des Ponts et Chaussées, fournit un plan des six "magasins" situés dans le soubassement abritant la halle couverte. Chacun de ces magasins est affecté par adjudication à un concessionnaire individuel : le n°2 à la veuve Sans, le n°3 à Justin Sans, le n°4 à Lahouradatte (cadet), le n°5 à Larrouy. Le magasin n°6 est destiné à abriter la pompe à incendie tandis que le n°1, resté vacant lors de la première procédure, n'est attribué que deux mois plus tard à un négociant de Rébénacq, nommé Priou.

L'école, dont les dépenses sont exposées dès les premiers registres de délibérations du conseil municipal en 1884, est alors implantée sur deux sites, l'un accueillant les garçons, l'autre les filles, probablement localisés au-dessus de la halle couverte et dans un autre édifice du bourg. Dès 1888, le sous-inspecteur primaire d'Oloron préconise de les réunir pour en faire une école mixte, ce que la commune refuse dans un premier temps parce qu'elle préfère garantir l'accueil du flux d'enfants de curistes pendant la saison thermale. La municipalité verse donc les traitements pour un instituteur et une institutrice - respectivement 800 francs et 700 francs en 1884, puis 1000 francs et 700 francs en 1886.

En 1890, l'architecte départemental Émile Doyère est rétribué à hauteur de 940 francs par la commune pour la réalisation de plans et devis concernant des projets d'école mais cela pourrait également concerner le groupe scolaire situé dans le bourg de Laruns, exécuté une douzaine d'années plus tard.

En 1903, pour la première fois, une délibération du conseil municipal mentionne expressément la double fonction du bâtiment abritant la halle et l'école des Eaux-Chaudes. Par manque de moyens financiers dus notamment à la construction de la nouvelle école de Laruns, la commune se voit contrainte de réclamer pour celle des Eaux-Chaudes une concession de cartes géographiques et d'imagerie scolaire au ministre de l'Instruction publique en 1902. Cinq ans plus tard, l'institutrice doit demander la confection de nouvelles tables en raison de l'augmentation des effectifs. L'école-halle des Eaux-Chaudes a finalement fermé dans le dernier quart du 20e siècle suite à la baisse de sa fréquentation dans le contexte d'exode rural amorcé durant les Trente Glorieuses, puis elle a été vendue à un propriétaire privé.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Auteurs Auteur : Doyère Emile

Ancien élève de l’École des Beaux-arts, architecte des édifices diocésains et architecte départemental, partisan de Viollet-le-Duc et des doctrines anti-académiques, qui s'illustre magistralement dans la seconde partie de sa carrière au Chili.

, architecte (attribution par source (incertitude))

Presque adossée à la montagne, le bâtiment de la halle-école se trouve à l'entrée du chemin menant à la source Minvielle, juste derrière la maison Loustauneau, non loin du centre thermal. Sur un plan rectangulaire, son soubassement ouvert abrite un préau couvert et six magasins juxtaposés fermés par des portes en bois. L'étage, où se trouvait la salle de classe, accueille aujourd'hui un appartement privé.

La forme de l'édifice s'apparente moins à l'architecture ossaloise qu'à une esthétique conventionnelle pour un bâtiment public, bien que les matériaux résultent du mode constructif vernaculaire. Qu'il s'agisse des arcades du soubassement ou des fenêtres de l'étage, les baies sont systématiquement couvertes d'arcs segmentaires. La modénature en pierre de taille est mise en valeur par l'enduit ocre recouvrant les façades et contraste avec la teinte rouge sang-de-bœuf des huisseries et des volets. La toiture à quatre pans est, quant à elle, revêtue d'ardoises pyrénéennes et d'un pare-neige, équipement habituel des constructions de montagne. L'accès à l'étage s'effectue depuis l'élévation latérale par un petit parvis où est implantée une fontaine.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : pierre

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. ardoise
Plans

plan carré régulier

Étages

étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Laruns , rue de l' Ecole

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Eaux-Chaudes

Cadastre: 2018 BE 41

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