Hôtel des Cadets Gentilshommes, mairie

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Martin-de-Ré

Le 13 juin 1776, Louis Joseph Bailly des Ecotais, gouverneur de l'Ile de Ré, frère profès et grand-croix de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, est à l'origine de la commande d'un nouvel édifice à l'emplacement du cimetière des catholiques et d'une grande maison à l'enseigne du Chêne-Vert ayant appartenu à Jean Gabaret, chevalier, seigneur d'Angoulins, avant 1694, puis à divers particuliers jusqu'en 1720, date à laquelle les religieux de l'hôpital Saint-Honoré l'achètent à Michel Richer pour le louer (Acte Thilorier, 15 avril 1720). Ils acquièrent également trois petites maisons au nord du chantier (Acquisition de Jacques Charrier, Catherine Lefêvre, sa femme, Pierre Clavereau, actes Mesnard, 8 août 1760 ; acquisition de Marie Suzanne Papon, veuve Charles Bonin, acte Mesnard, 2 août 1776) afin de donner plus d'ampleur à l'immeuble projeté. Les travaux de construction sont réalisés par François Sorin, entrepreneur de travaux, sous la direction du père Ignace Joubin des Marières, ex-prieur de l'hôpital de la Charité, qui s'occupe en même temps de la construction de la grande aile de l'hôpital, de la restauration du couvent des Capucins, de l'édification de l'hôpital de la Marine.

Les deux plans et l'élévation de la façade qui datent de cette époque sont anonymes. Le bâtiment semble avoir été construit tel qu'il est dessiné sur ces documents à l'exception des escaliers de la partie centrale et de la partie est qui ont été réalisés différemment. La construction est menée rapidement. Le bâtiment est construit en vue de louer des appartements aux officiers. Mais le 13 décembre 1779, une ordonnance royale crée dans l'île une compagnie de Cadets de la noblesse pour l'armée coloniale. Le 15 juin 1780, les Charitains vendent l'immeuble au roi, l'édifice est dès-lors appelé hôtel des Cadets-Gentilshommes.

Au lendemain de la Révolution, l'édifice abrite divers services publics (mairie, tribunal, justice de paix et administration cantonale). Le 25 janvier 1791, le conseil municipal décide que les armoiries de l'hôtel des Cadets devaient être effacées ; en effet, le cartouche au-dessus de la porte centrale apparait vide. Vers 1793, les différents services de l'administration municipale et cantonale sont installés dans l'ancien couvent des Capucins, de l'autre côté de la place ; les locaux de l'hôtel des Gentilshommes sont alors occupés par les bureaux de la Marine.

La tempête du 15 Nivôse An IV (5 janvier 1796) cause d'importants dégâts sur l'île, la toiture de l'hôtel doit être réparée. Un arrêté des consuls du 27 Ventôse An XI (18 mars 1803) rend l'hôtel des Cadets à la commission administrative des hospices civils. Le procès-verbal de l'état, dressé le 1er mai suivant, indique que le bâtiment nécessite des réparations au niveau de la toiture et des plafonds. Le 21 octobre 1804, les trois corps de bâtiment de l'hôtel sont loués à Antoine Laîné, traiteur, et son épouse. Tout au long du XIXe siècle, la commission administrative de l'hôpital donne l'hôtel des Cadets à bail à loyer à différentes personnes ou institutions (Commissaire de la Marine, bureau du télégraphe). L'édifice aurait servi d'hôtel de voyageurs vers 1839. A cette époque, l'immeuble semble être divisé en plusieurs logements.

En 1841, les administrateurs de l'hôpital font réparer par Dalmon, plâtrier, les plafonds et les corniches et abattre les moulures intérieures des plafonds d'une des parties de l'édifice. En 1879, la couverture de la partie centrale est refaite par Mauvillain, entrepreneur à La Rochelle. En 1886, la partie centrale est aménagée pour recevoir les services des postes et télégraphes. Il est alors envisagé de remplacer ou consolider et peindre les ouvertures de l'édifice. Un état des lieux du local occupé par le bureau de poste et télégraphe, en date du 27 décembre 1886, indique que le bâtiment se compose au rez-de-chaussée d'un "vestibule dallé et plafonné, murs enduits à la chaux, à droite porte double donnant sur le salon [...] à gauche porte double donnant sur la salle d'attente et bureau". Dans le bureau, figurait une "cheminée en pierre avec ornements", dans le salon, une "cheminée en pierre garnie en bois". Le corridor donne accès à une cuisine ouverte sur cour. Un escalier en sapin donne accès à l'étage où se trouvent une chambre avec antichambre, alcôve et cabinet de toilette, quatre petites chambres et une salle des archives.

Après l'incendie de l'ancien couvent des Capucins en 1891, la mairie est de nouveau installée dans l'hôtel des Cadets. Le 19 août 1906, Ernest Cognacq fait don à la commune des collections de Théodore-René Phelippot. Les époux Cognacq acquièrent cette collection de madame Suzanne Angélique Dupeux, veuve de Théodore René Phelippot et de monsieur Ulysse Ernest Phelippot, son fils, par acte notarié en date du 16 août 1906. Cette collection comprend des meubles, des tableaux, des armes et objets de métal, des monnaies et médailles, des faïences et porcelaines, des objets d'histoire naturelle, de préhistoire et une bibliothèque. Grâce à un don d'Ernest Cognacq, la commune achète l'hôtel des Cadets en 1907 et le musée Cognacq y est inauguré le 31 août 1907, dans la partie ouest. Le musée y demeure jusqu'en 1960 date à laquelle il est transféré à l'hôtel de Clerjotte.

Périodes

Principale : 4e quart 18e siècle

Secondaire : 1er quart 19e siècle

Secondaire : 1er quart 20e siècle

Auteurs Auteur : Joubin des Marières Ignace (père), maître de l'oeuvre
Auteur : Sorin François, entrepreneur (attribution par source)

L'hôtel des Cadets-Gentilshommes est édifié au nord de la place de la République. L'édifice se compose d'un corps de bâtiment flanqué au nord de trois ailes en retour avec une petite remise accolée au nord.

L'élévation antérieure de l'édifice présente à chaque extrémité un léger avant-corps de trois travées, limité aux deux niveaux supérieurs par deux pilastres à bossage. Le rez-de-chaussée surélevé est décoré d'un bossage continu en table. Au centre, la porte principale, couverte d'un arc en plein-cintre, est surmontée d'un écu sur fond de draperies. Entre le rez-de-chaussée et l'étage court une corniche moulurée dessinant un fronton cintré au-dessus de la baie centrale des avant-corps et formant un ressaut toutes les deux travées dans la partie centrale. Une importante corniche moulurée couronne la façade.

La toiture est à longs pans avec croupes, en ardoise.

A l'intérieur, plusieurs cheminées identiques, en pierre à jambages obliques, ont été conservées dans les pièces du rez-de-chaussée et des étages. Un escalier de bois, suspendu, porté par une poutre transversale et limité par deux rampes d'appui en ferronnerie, dans une des entrées de l'hôtel à l'est.

L'hôtel des Cadets Gentilshommes a été conçu, à l'origine, pour servir d'immeuble de rapport. Ses trois escaliers distribuent chacun une série d’appartements qui ne communiquaient pas entre eux. Ce morcellement interne est masqué par la similitude des cheminées d'un même étage et l'harmonie de la façade antérieure.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise
Plans

plan régulier

Étages

sous-sol, 2 étages carrés

Couvrements
  1. voûte en berceau
Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier intérieur

  2. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier droit

  3. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier en équerre

  4. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier tournant

  5. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation

Précision sur la représentation :

draperies

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