Le mobilier de l'église paroissiale Saint-Vincent-de-Xaintes

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Dax

L'église Saint-Vincent-de-Xaintes, qui fut jusqu'en 1056-1057 le siège du diocèse de Dax, possédait certainement, dès son origine, un décor mobilier en rapport avec l'importance de son statut épiscopal et celle du pèlerinage organisé autour des reliques du saint éponyme, trouvées selon la légende par la vierge Maxime vers le début du VIe siècle. De ce premier édifice ne subsistent toutefois, outre quelques fragments lapidaires déposés au musée de Borda, qu'un sarcophage gallo-romain longtemps considéré comme le tombeau du saint fondateur, un fragment de pavement en mosaïque redécouvert lors de fouilles en 1893, un chrisme d'époque romane qui devait surmonter la porte principale de l'édifice, enfin un couvercle de sarcophage gothique à l'effigie d'un prélat mitré. Quant au décor de l'église rebâtie au XVIe siècle, évoqué succinctement dans les procès-verbaux de visites pastorales, il n'en est rien resté.

La reconstruction totale de l'édifice en 1893-1894 entraîna le renouvellement complet de son mobilier et des objets dévolus au culte, à l'exception des trois cloches, au demeurant de fabrication récente (par les fondeurs dacquois Delestan et fils, 1864 et 1885). L'homogénéité du décor était due à la part prépondérante prise dans sa conception par l'architecte Edmond Ricard, qui dessina la plupart des éléments mobiliers et en confia la réalisation à des artisans aux qualités éprouvées : les sculpteurs bordelais Rispal et Martin pour les fonts baptismaux, les sculptures ornementales (chapiteaux) et sans doute pour les autels de marbre ; le serrurier dacquois Prosper Seris pour les diverses clôtures de fer forgé (chœur, absidioles et chapelle des fonts) ; le peintre Célestin Louges pour les peintures décoratives. La vitrerie fut fournie dès 1893 par le Bordelais G.-P. Dagrant, qui réalisa à cette occasion de nouveaux cartons pour un important cycle de la vie de saint Vincent. La même année, le facteur bordelais Gaston Maille (successeur de Wenner) installa le grand-orgue, inauguré avec l'église le 19 novembre. Enfin, les décorateurs Bonnet et Vettiner, eux aussi bordelais, exécutèrent en 1898 les peintures figurées de l'abside et des absidioles, dont le programme et sans doute la conception d'ensemble (connus par un dessin à l'aquarelle conservé aux archives de la ville) furent donnés par Ricard. Dans le même temps et au cours des deux décennies suivantes, on renouvela en entier le vestiaire de la sacristie, avec l'achat de divers ornements aux maisons Monna de Toulouse et sans doute Diharce de Bayonne, tandis que de nouvelles pièces d'orfèvrerie étaient acquises auprès d'orfèvres parisiens (Demarquet frères, Jamain et Chevron, Biais et Rondelet, Capello-Morel) et lyonnais (Armand-Calliat, H. Nesme). Cet ensemble est demeuré presque inchangé jusqu'à l'époque du concile de Vatican II. En 1962, l'architecte René Guichemerre réaménage le chœur, supprime le maître-autel néo-roman de 1894 et le remplace par une composition incluant le sarcophage et la mosaïque gallo-romains, les plus anciens témoins de l'histoire de l'édifice. De manière plus contestable, il fait également détruire les peintures murales de Bonnet et Vettiner, qui rehaussaient pourtant avec bonheur l'architecture un peu froide de Ricard. Les autels des absidioles sont supprimés à leur tour à la fin des années 1990. Le dernier ajout important au décor intérieur est celui d'une statue en pierre de saint Vincent (figuré sous l'aspect d'un "athlète de la foi"), installée en 1993 à l'occasion du centenaire de la reconstruction.

Auteurs Auteur : Mame Alfred

Henry-Armand-Alfred Mame (Tours, 17 août 1811 - Tours, 12 avril 1893), fils d'un imprimeur lui-même issu d'une famille d'éditeurs et de libraires originaires d'Angers (maison fondée en 1778), porta à son apogée les éditions Mame, rachetées en 1980 par Desclée de Brouwer.

, imprimeur-éditeur
Auteur : Louges Célestin

Pierre Célestin Louges, peintre à Dax, né à Dax le 19 mai 1856 et mort dans la même ville le 15 octobre 1923 ; fils du peintre Jean Louges (Dax, 1810 - Dax, 22 décembre 1882) et de Marguerite Lescoute-Peyré (Sauveterre-de-Béarn, 1814 - Dax, 24 juillet 1872) ; marié à Dax, le 24 octobre 1881, à Marie Fesq (Dax, 19 décembre 1861 - ?), fille de Pierre Fesq, marchand de parapluies, et de Marie Dampeyrou, dont il eut deux fils : Jean-Baptiste Bernard Gaston (Dax, 21 août 1882 - Biarritz, 14 juin 1970), marié à Biarritz, le 20 novembre 1907 à Lucie Madeleine Louise Montestrucq, et Paul-Auguste (Dax, 23 août 1901 - 20 octobre 1969), marié à Dax le 21 avril 1924 à Anna Duprat (1901), fille de l'ébéniste Jean Duprat.

, peintre
Auteur : Cretin-l'Ange Arsène

Horloger à Morbier (Jura), successeur des maisons Germain Cretin-l'Ange et Les fils de Germain Cretin-l'Ange, Arsène Cretin-l'Ange, à la tête d'une affaire fondée en 1830, crée en 1877 sa propre usine d'horlogerie. Mentionnée à la fin du siècle comme "usine à vapeur éclairée à l'électricité", cette manufacture d'horloges monumentales est acquise en 1906 par Léon Labrosse. Dans les Landes, Arsène Crétin-l'Ange fournit une horloge à l'église de Coudures en 1887 et soumissionne sans succès pour celle de l'église Saint-Vincent-de-Xaintes à Dax en juillet 1894.

Casimir Arsène Crétin-l'Ange, né le 2 juillet 1841 à Combe Froide (Morbier, Jura) et mort le 11 mars 1911 dans la même commune, est le fils de François Germain (1812-1890) et de Marie Adélaide Bailly-Maître (1817-1895). Marié à Morbier, le 17 février 1868, avec sa cousine Marie Lucie Martin (Morbier, 24 mars 1843 - id., 22 septembre 1898), fille de l'horloger Jean Alexis Martin (1804-1849) et de  Marie Zénaïde Bailly-Béchet (1817-1861), il en eut trois enfants : Marie Lucie Aline (1869-ap. 1895), en 1894 Mme Pierre Georges Alexandre Joly, Cyrille Armand (1872-1872) et Henri Armand (1877-1878).

, horloger (attribution par source)
Auteur : Bonnet Jean-Henri

Jean (prénom unique à l'état civil) dit Jean-Henri Bonnet, peintre-décorateur à Bordeaux au tournant des XIXe et XXe siècles. Né à Bordeaux (au 33, rue Villedieu) le 11 avril 1854, il était le fils d'Élie Bonnet, "peintre en décors", et de Marguerite Lassus, et le frère cadet et associé du peintre-décorateur Jean Charles Bonnet (1838-?). Jean-Henri épousa à Bordeaux, le 23 août 1877, Marie Blanche Sauts (Bordeaux, 11 juillet 1856-?), fille de Jean Sauts, tailleur d'habits, et d'Anne Jeanne Constantin, et tante maternelle du peintre-décorateur Léon Gouillaud (1866-1952). Le couple Bonnet-Sauts eut cinq enfants : Élie Daniel (1878), Marguerite (1881, Mme Benoit Henry Fédou), Amélie Magdelaine (1886, Mme André Joseph Loustalot, puis Mme Roger Pierre Bouchillou), Élie Marie Louis (1891-1915) et Jean Marie (1893-1973). Un en-tête de lettre de 1894 porte la raison sociale : "BONNET & FILS FRÈRES, J. Henri Bonnet Successeur. 4, rue Valdec - Bordeaux / Peintures décoratives, historiques et archéologiques pour Église, Monuments et Appartements, dorure". En 1913, les "bureaux et ateliers" étaient installés au 73, rue d'Arès. Parmi les collaborateurs de la maison figurèrent le dessinateur Jean-Baptiste Vettiner (1871-1935) et Jules Millepied, "peintre-décorateur, ancien ouvrier de la maison Bonnet de Bordeaux (...) pendant vingt ans" (L'Espérance, 3 avril 1904).

, peintre, décorateur (attribution par source)
Auteur : Vettiner Jean-Baptiste

Jean-Baptiste François Vettiner, né à Bordeaux (1, rue du Temps-Passé) le 7 septembre 1871 et mort dans la même ville le 9 juin 1935, fils de Raymond Alfred Vettiner, commis, et de Marie Malacrida, épouse en premières noces, à Paris le 27 avril 1899, Juliette Jeanne Léonard, et en secondes noces, à Paris le 24 septembre 1908, Claire Lopès (source : Geneanet). Élève de Jean-Charles Bonnet à l'École des Beaux-Arts de Bordeaux, puis d'Auguste Alfred Rubé à Paris, il s’est illustré en tant que décorateur (collaborateur de Jean-Henri Bonnet), ornemaniste ou peintre verrier, mais c’est surtout dans l"art de la gravure qu’il a donné le meilleur de son œuvre. Vettiner a pratiqué très tôt la gravure, dans toutes ses techniques (eau forte, gravure sur bois, burins sur cuivre et gravures en couleurs sur bois). En 1920, il est à l’origine de la Société de la gravure sur bois originale. Il produisit de nombreuses illustrations pour ouvrages de bibliophilie de luxe (Francis Jammes, Pierre Loti, Moréas...). Grand Prix d’honneur au Salon des Arts décoratifs en 1923, Vettiner réalisa, en 1931, l’architecture du pavillon de Bordeaux et de la VIIIe Région économique à l’Exposition coloniale de Paris, avec l’architecte Jourde. [source : Musée des Beaux-Arts de Bordeaux]

, peintre, décorateur (attribution par source)

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