Domaine dit "La Terre de Gros Bost", actuellement gîtes et salles de réception

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Persac

Les bois de Gros Bost sont mentionnés dans le chartrier de la Brulonnière à la toute fin du 14e siècle, quand Aimery Brûlon y possédait un droit d'usage. En 1441, une transaction entre le curé de Persac, Lamy Perreau, et Guy Frottier, prieur de Saulgé, permet au curé de prendre une partie des fruits sur les novales (les terres nouvellement défrichées) de Gros Bost. En échange, chaque année, au jour de la Saint-Jean de Mai, le curé doit se rendre en procession avec des paroissiens à la chapelle de Saint-Jean de Grosbost, avec l'"eschille", la croix et la bannière. Cette chapelle a disparu au 18e siècle. Le hameau de Gros Bost figure sur l'Atlas de Trudaine, dressé entre 1745 et 1780, sous le nom de "Gros Bou". Il est entouré d'étangs et d'un petit bois. Un peu plus tard, vers 1773, la carte de Cassini y signale une ferme.

En 1811, à l'établissement du cadastre napoléonien, la métairie de Gros Bost (ou Gros Beau) appartient à M. Destampes, propriétaire du château de la Brûlonnière, et se compose de trois bâtiments dont un petit logis (2 ouvertures imposables). Vendue en 1835 à Félix Dupuis Vaillant, propriétaire à Poitiers, la métairie est acquise avec celle du Chanceau par Gabriel Edouard Levavasseur le 31 octobre 1837. Fils de Bernard Levavasseur, un maître de poste qui est également maire de Breteuil et conseiller général de l'Oise, il s'installe à Gros Bost avec sa femme, Eulalie Leboiteux et étoffe rapidement son domaine d'une troisième métairie, située au lieu-dit la Maison Neuve (ou Maison Blanche). Il fait construire à Gros Bost en 1849 (d'après Jean-Claude Petit) une belle demeure de style directoire. Il décide d'implanter une usine de poterie et de porcelaine afin d'exploiter les sols argileux sur lesquels est construite sa demeure. Une première tuilerie est édifiée en 1846 au lieu-dit la Maison Blanche, affermée à un tuilier professionnel. Elle se situait au sud de l'actuel lieu-dit "Bonnet Rouge" et a aujourd'hui disparu. Puis, après avoir reçu l'autorisation du Conseil d'hygiène et de salubrité le 7 avril 1851, il crée la Fabrique de Porcelaine de Grosbost et implante un four à l'ouest de la RN 147 avant de construire les bâtiments situés à l'est.

Mais les coûts de construction et de lancement de la production dépassent largement les ressources disponibles et le 23 avril 1853, l'entreprise est mise en faillite. La "Terre de Gros Bost" est vendue aux enchères en quatre lots :

- le domaine et la maison de maître, la métairie de Gros Bost et la fabrique de poterie située au sud-ouest de la RN 147 sont achetés par le vicomte de Chevigné,

- les deux métairies du Chanceau sont achetées par Ferdinand Léon Ducloux et intégrées à la "terre du Peu",

- la fabrique de porcelaine située au nord-est de la RN 147 et la métairie et tuilerie de la Maison Neuve sont rachetés par Madame Levavasseur par l'intermédiaire d'un avoué poitevin.

Louis Pironnet, huissier auprès du tribunal de première instance de Montmorillon, devient propriétaire du domaine en 1876. Si la demeure Directoire semble abandonnée assez rapidement, la métairie de Gros Bost poursuit son activité et un logis est construit en 1887.

Le 5 août 1928, le conseil municipal de Persac décide d'installer une école de hameau à Gros Bost, suite à une pétition d'une quinzaine de familles des hameaux de Gros Bost, la Porcelaine, Bonnet Rouge, le Chanceau, les Prunes, la Crouzette, Vildard et le Ruchy. Elle s'installe provisoirement dans la demeure de Gros Bost qui appartient alors à un médecin de Lussac, le docteur Dupont. Dès 1933, l'inspection académique fait remonter l'état déplorable des locaux, ayant constaté des désordres importants sur toutes les façades. En janvier 1934, suite à un éboulement d'une partie du plafond d'une salle contigüe à la classe, le préfet ferme l'école et licencie le personnel. Elle est transférée dans l'ancienne maison des ouvriers de la fabrique de porcelaine, le long de la RN 147.

La demeure continue de se dégrader. Repérée lors de l'enquête de 1977, elle a été détruite en 1983. Le reste des bâtiments de la métairie a fait l'objet d'une restauration récente entreprise entre 2020 et 2021, et transformé en gîtes et salles de réceptions pour de l'évènementiel.

Périodes

Principale : 2e quart 19e siècle (incertitude) (détruit)

Principale : 4e quart 19e siècle

Secondaire : 20e siècle, 1er quart 21e siècle

Dates

1849, daté par travaux historiques

1887, daté par source

2020, daté par tradition orale, daté par source

Le hameau de Gros Bost se trouve près de la limite est de la commune de Persac, à environ 6 km au nord-est du bourg, à l'ouest de la route nationale 147.

Ils sont composés majoritairement de moellons calcaires, mêlés de silex et, pour certains d'entre eux de "pierre de Moulismes", un grès ferrugineux de couleur rouge prononcée, qu'on trouve au nord de Moulismes, entre Batteresse et l'étang de Plaisance. Les encadrements des baies sont en pierre de taille harpée ou, moins souvent, en brique. Les toits sont couverts de tuiles creuses. Les photographies avant restauration montrent que la plupart des bâtiments étaient enduits au moins partiellement. Lors de la restauration, les éléments réhaussés ou reconstruits sont réalisés en parpaings recouverts d'un parement de pierre.

En arrivant depuis le nord, un premier groupe de bâtiments s'élève, composé d'un grand logis, enduit, dont le corps de bâtiment principal comprend un rez-de-chaussée et un étage carré, prolongé sur le pignon sud-est d'un second corps s'élevant sur un rez-de-chaussée et un comble à surcroît. Un puits se trouve face au pignon sud-est. De l'autre côté du chemin s'élève une ancienne étable aujourd'hui transformée en maison (du gardien). Au sud-ouest de cet ensemble s'élève une grange à façade en gouttereau à charpente comprenant cinq fermes. La façade orientale est percée d'une haute porte charretière.

Au sud de ce premier groupe se trouve un second groupe de bâtiments composés d'une porcherie, une bergerie à meurtrières "anti-loups" encadrées de briques, un logis avec pierre d'évier et puits dans la cour, une écurie et grange à façade en gouttereau accolée. Le fournil qui se situait à l'arrière de l'écurie a été supprimé lors de la restauration. Les box en bois, sont encore en place. Au sud de la cour, s'élève une grange à façade en pignon, dont la charpente compte quatre fermes. C'est sur cet ensemble de bâtiment qu'on peut remarquer les gros moellons de grès rouge.

Deux pigeonniers sont visibles à l'est de l'écurie. Celui situé au sud-est, de plan circulaire, abrite un poulailler en bas et le pigeonnier dans la partie supérieure. L'autre, situé au nord-est est carré et se compose également du pigeonnier en partie supérieure, le rez-de-chaussée accueillant une remise. C'est le seul bâtiment couvert de tuiles plates. Autrefois, ils encadraient le terrain où s'élevait la demeure de style Directoire.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

  2. Matériau du gros oeuvre : silex

    Mise en oeuvre : moellon

  3. Matériau du gros oeuvre : grès

    Mise en oeuvre : moellon

  4. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : parpaing de béton

  5. Matériau du gros oeuvre : brique

Toits
  1. tuile creuse
Plans

plan rectangulaire régulier

Étages

rez-de-chaussée, 1 étage carré

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

Typologie
  1. grange à façade en gouttereau
  2. grange à façade en pignon
  3. ferme à bâtiments dispersés
  4. étable à meurtrières anti-loups

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Persac

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Gros Bost

Cadastre: 1811 F 108-109, 114, 116, 118, 2021 AS 153, 269-272

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