Église paroissiale Saint-Pierre - Saint-Sauveur

France > Nouvelle-Aquitaine > Corrèze > Collonges-la-Rouge

Cette église romane fortifiée, placée sous le double vocable de Saint-Pierre et Saint-Sauveur, a été construite vers 1060-1070. De l´édifice roman primitif seule la travée sous clocher, de plan carrée, est conservée. En effet, les piliers de la croisée du transept et les arcs en plein-cintre surhaussés datent du 11e siècle et la coupole du clocher est du 12e siècle. Le chœur date du 13e siècle et la nef nord du 15e siècle.

Cette église a connu des agrandissements et des transformations successifs au cours des 12e et 15e siècles sur lesquels nous n´avons que très peu de renseignements. Toutefois, nous savons que durant la seconde moitié du 14e siècle, Barthélémy de Vassignac, fils du seigneur de Collonges, permet l'octroi de dons importants à la communauté bénédictine pour agrandir l'église et la doter d'éléments fortifiés. Au 15e siècle, cette église qui est jugée trop petite est agrandie au nord où une seconde nef est édifiée. A la fin du 16e siècle, le vicomte de Turenne, seigneur suzerain, entraîne son vassal dans le clan protestant. Une tradition locale raconte, à ce propos, que le culte protestant s'exerçait dans la nef sud qui était alors isolée du transept par une cloison et reliée au-dehors par une petite porte. Mais aucun document n'étaye vraiment cette hypothèse.

Dans la nef sud, quatre chapelles s'ouvrent : les trois premières datent du 15e siècle alors que la quatrième, située près du chœur, a été fondée au 16e siècle. Dédiée à saint Jacques, elle a servi de sacristie jusqu´en 1987. A ce propos, l´examen des devis des travaux à réaliser dans l'église de Collonges datant de 1836, nous indique qu´il existait bien une petite sacristie accolée au mur gouttereau sud de l´église. Cette sacristie, qui offrait une surface d'environ 54 m2, a été détruite lors de la première campagne de réparation de l'église.

Au 17e siècle, les fenêtres gothiques de la nef nord sont remplacées par des baies vitrées destinées à faire pénétrer davantage de lumière. Mais aucune d´entre elles n´a été conservée. En effet, d´après les informations recueillies dans un des rapports de restaurations conservés à la Médiathèque du Patrimoine, nous savons qu´il ne restait plus aucune trace des anciens vitraux et que des clôtures en bois garnissaient déjà les baies. Ces dernières ont été remplacées en 1934 par des vitraux sous plomb à dessins géométriques et exécutés en verre patiné et teinté. Celui de la chapelle sud qui appartenait à la famille Cardaillac de Nozières, (1ère travée), est l´œuvre du maître verrier Francis Chigot qui l´a réalisé en 1937 (cf. IM19001447). La chapelle qui se situe près de la porte est qui est la plus basse de toutes appartenait aux Cardaillac de Nozières.

Au 19e siècle, il est décidé de remettre en état les toitures de l´église. Mais ce n´est qu´après son classement, le 4 avril 1905, que de véritables restaurations sont engagées. Le clocher roman est dégagé et restauré en 1907 par l´architecte Henri Chaine. En 1923, son successeur, Louis-Albert Mayeux entreprend d´importantes réparations sur le mur-pignon occidental et découvre les restes du portail du 12e siècle. C´est d´ailleurs à cette occasion que les fragments du tympan furent remis en place. Les parties manquantes furent remplacées par des pierres neuves. Toujours, selon la tradition locale, c´est au moment des guerres de religion que le portail roman aurait été démantelé et les fragments sculptés du tympan placés au sommet du pignon ouest, hors de portée des Protestants.

Entre 1984 et 1986, l´architecte en chef des monuments historiques, Gabor Mester de Paradj replaça d´autres éléments du portail et compléta la sculpture. Les dernières interventions importantes ont été réalisées en 1986 et 1987 avec une réfection complète des couvertures. Les travaux de restauration réalisés en 1982 sur le porche, la sacristie et le dallage de l´entrée ont révélé que le sol originel de l´église se trouve, sans doute, à 1 mètre voire parfois à 1 mètre 20, en dessous du niveau du sol actuel. C´est pourquoi, les bases des colonnes qui portent la voûte sont aujourd'hui invisibles car elles sont enfouies sous le sol actuel. De ce fait, on peut en déduire que les chapiteaux des colonnes se trouvaient autrefois à trois mètres du sol. Pour se rendre compte du décalage il faut imaginer que le sol de l´église se situait au niveau de celui de la place de l´église.

Lorsque le comblement de l´église a été réalisé avec la terre provenant de l´ancien cimetière (d´où la présence d´ossements dans le sol de l´église découverts lors de fouille en 1985) les arcs romans avec leur forme arrondie ne permettaient plus le passage des fidèles, on les transforma donc en style gothique sans rien changer du caractère roman du reste de l´église.

Périodes

Principale : 11e siècle

Principale : 1er quart 12e siècle

Principale : 15e siècle

Principale : 16e siècle

Secondaire : 19e siècle

Secondaire : 1er quart 20e siècle

Secondaire : 4e quart 20e siècle

Dates

1841, daté par travaux historiques

1905, daté par travaux historiques

1907, daté par travaux historiques

1923, daté par travaux historiques

1934, daté par travaux historiques

1984, daté par travaux historiques

1986, daté par travaux historiques

1987, daté par travaux historiques

Auteurs Auteur : Chaine Henri (architecte)

Né à Barcelone en 1847. Ancien élève de l'école des Beaux-Arts (promotion 1869), de Questel et de Pascal, nommé rapporteur le 3 mai 1883. Architecte du Gouvernement et des monuments historiques, il a codirigé avec A. de Baudot l'Encyclopédie d'architecture.

, architecte des Monuments historiques (attribution par travaux historiques)
Auteur : Mayeux Louis-Albert

Ancien élève de l'école des Beaux-Arts (promotion 1890), de Laloux et de son père Pierre-Henri Mayeux. Il est diplômé en 1895.

, architecte des Monuments historiques (attribution par travaux historiques)
Auteur : Mester de Parajd Gabor

architecte des Monuments historiques

, architecte des Monuments historiques (attribution par travaux historiques)

Cette église paroissiale, de plan irrégulier atypique, est composée de deux nefs juxtaposées à chevet plat, de longueurs inégales. On remarque que toutes les clefs de voûtes sont sculptées soit de figures bibliques soit de représentations géométriques. Cet édifice est surmonté de deux clochers, l'un octogonal situé sur la troisième travée de la nef méridionale et l'autre, sur la première et deuxième travée de la nef septentrionale. Une tourelle carrée à vocation défensive s'élève entre la première et la deuxième travée de la nef méridionale. Les parties les plus remarquables de cet édifice sont le clocher octogonal et le portail divisé en deux baies à arcs polylobés d´inspiration hispano-mauresque.

Le clocher, qui compte sept niveaux et s´élève à 20,65 mètres de haut, domine largement l´église. Il est constitué d´une tour carrée à deux étages, ajourée de baies en plein-cintre, flanquée de frontons (ou gâbles) ménageant la transition entre le plan carré et le plan octogonal. La couverture conique qui remplace l´ancienne flèche en grès rouge complète cet ensemble. C´est l´un des plus anciens prototypes des clochers romans du Limousin.

A l´intérieur de la nef méridionale, quatre chapelles sont ouvertes. La chapelle située près du chœur (4ème travée sud) a été fondée par Etienne de Vassignac. Dédiée à saint Jacques, elle s´ouvre sur la nef par une arcade en plein-cintre et communique avec une seconde chapelle par une arcade brisée. Les deux autres chapelles sont moins hautes que les précédentes. Celle de la seconde travée dispose d'un siège du guetteur. Elle a été remaniée lors de la construction de la tour du guetteur. La tour carrée située sur l´élévation sud est percée de meurtrières et d´archères. La partie supérieure de cette tour est partagée en deux étages. Du haut de la tour une fenêtre de guet permettait de surveiller l´horizon. On pénétrait autrefois dans cette tour par une ouverture carrée qui est désormais murée. Aujourd'hui, l´accès n´est possible que par le comble.

A côté du portail, on peut voir les restes (murés) de ce qui aurait pu être une entrée secondaire de l´église couverte d´une voûte en berceau classique. Enfin, toujours sur l´élévation ouest, on remarque quelques vestiges d´éléments défensifs. En effet, trois corbeaux en quart de rond rappellent la présence d´une ancienne bretèche.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : grès

    Mise en oeuvre : moellon

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  3. Matériau du gros oeuvre : grès

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise
Plans

plan régulier

Étages

2 vaisseaux

Couvrements
  1. voûte en berceau voûte d'ogives
État de conservation
  1. restauré
Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : ornement géométrique

  2. Representations : ornement végétal

  3. Representations : personnages

  4. Symboles : agneau mystique


Précision sur la représentation :

Entrelacs géométriques ; décor figuré en spirale ; décor floral ; évêque bénissant ; Agneau Pascal.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Corrèze , Collonges-la-Rouge

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1831 C1 181, 2007 AI 185

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