Ferme dite la Levée, actuellement maison

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Taugon

Appelée à l'origine la cabane du Frêne, cette ancienne ferme fait partie de celles créées lors du dessèchement des marais de Taugon au milieu du 17e siècle. Avec la Boiverterie, elle constitue le carreau H déterminée lors du partage, en 1665 et 1675, des marais nouvellement desséchés. Ses 120 arpents de marais sont attribués à Guillaume d'Harouis, seigneur de la Seilleraye, l'un des membres les plus fortunés de la Société. Originaire de la région de Nantes, trésorier des Etats de Bretagne, et apparenté, par son épouse, à la marquise de Sévigné (qui parle de lui dans sa correspondance), il a investi dans le dessèchement des marais en 1664, à l'époque où la Société des marais de Taugon devait faire face à d'importantes difficultés financières. Membre incontournable de la Société, il l'a même dirigée en 1670-1671. Mais, lui-même ruiné par ses affaires, il est jugé en 1689 et envoyé à la Bastille où il meurt en 1699, à 81 ans. Ses biens sont alors dispersés entre ses créanciers.

A la Révolution, la cabane du Frêne appartient à Louis-Edouard Pissonnet de Bellefonds et est saisie contre lui comme bien national. Vendue aux enchères le 24 fructidor an IV (10 septembre 1796), elle est acquise pour 202 000 livres par Jean Coutancin, de Mauzé-sur-le-Mignon. Mais le 2 novembre 1803, Louis-Edouard Pissonnet de Bellefonds, rentré d'émigration, rachète la cabane du Frêne. Il la revend sans doute peu après puisqu'au cadastre de 1812, elle appartient à M. Charruyer, négociant à La Rochelle. Le plan cadastral montre alors que le bâtiment d'exploitation de la cabane se trouve non pas à l'est comme aujourd'hui mais à l'ouest, au bord de la digue des marais de Taugon qui sert alors de voie d'accès privilégiée aux marais.

Cette bâtisse est sans doute abandonnée en 1856 lorsque, selon le cadastre, une nouvelle habitation est construite à l'est, là où elle se trouve toujours. Ce transfert correspond sans doute à la volonté de profiter du chemin qui longe le canal du Frêne, amélioré à cette époque pour relier le bourg de Taugon et le passage du Sablon. Le propriétaire de la cabane du Frêne est alors M. Lescure-Bellerive, de La Rochelle. Celui-ci la revend peu après. En 1866, elle est détenue par Louis-Alexandre-Edouard Bechet, administrateur des postes, demeurant à Paris. A cette date, selon le cadastre, il fait agrandir les bâtiments de la cabane. La ferme est exploitée à partir de 1932 par André Jourdain et son épouse Louise Boucard. Abandonnée à la fin du 20e siècle, elle a été restaurée au début du 21e.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Cette ancienne ferme ou cabane comprenait un logis et plusieurs dépendances dont la plupart ont disparu. N'en reste qu'une grange-étable dans le prolongement du logis. Celui-ci comprend un rez-de-chaussée et un grenier. Sa façade présente deux travées d'ouvertures. La grange-étable qui le prolonge à l'est est caractéristique des grandes dépendances vouées à l'élevage dans la région jusqu'au milieu du 20e siècle. Elle présente en effet sa façade sur le mur pignon, avec une porte centrale surmontée de deux boulins à pigeons réunis par un larmier.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Étages

rez-de-chaussée, comble à surcroît

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Typologie
  1. Ferme à bâtiments séparés
  2. Cabane de marais desséchés
  3. Grange-étable à façade en pignon
  4. 2

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Taugon , route D 109

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Levée (la)

Cadastre: 1812 C 351, 2020 ZN 111

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