Marais desséchés dits les Marais de Norbeck

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Marans

Une parcelle de terrain en bois appelée "le petit relais d'Orbet" est mentionnée dans un acte de partage de la famille Babin en 1659. Elle confronte "d'un bout au grand relais d'Orbet, d'autre bout à l'escours des Bots Courants, de l'autre à la rivière de Sayvre". Le nom d'origine du marais serait donc Orbet. Il serait devenue "Norbet" par habitude de langage et de liaison ("aller en'Orbet" devenu "aller en Norbet"), puis "Norbec" peut-être par transformation abusive du t final en c final, à la graphie proche. L'adjonction d'un k final ne remonte qu'au 19e siècle, époque à laquelle bon nombre de noms de lieux du Marais poitevin ont été "hollandisés" pour mieux correspondre avec le rôle alors attribué par l'historiographie aux Hollandais dans l'histoire des dessèchements. Encore aujourd'hui, l'usage local est de prononcer "Norbé".

Au moment des grands dessèchements du milieu du 17e siècle, les marais de Norbec restent à l'écart, et donc inondables. Seuls sont mis en culture, sur la rive droite du canal de la Banche, les marais de la Gabauge, protégés par une digue (entre les fermes de la Chèvrerie, de l'Aumônerie et de la Hutte Vendôme). En 1748-1751, le Marais de Norbec appartient à Etienne-René de Courcelles, un des opposants aux travaux de dessèchement des marais alentours entrepris depuis un siècle. Il possède notamment des fermes de marais ou "vacheries", par exemple celle de Cottebonne.

A la fin des années 1760, profitant de la déclaration royale de 1764 qui encourage la reprise des dessèchements, plusieurs investisseurs entreprennent la mise en valeur des marais de Norbec et forment une nouvelle société de marais. Les principaux sont : l'hôpital général de La Rochelle, Louis Durand-Delavaux-Martin, ancien président au siège présidial de La Rochelle, Jean-François-Ignace Cadoret de Beaupreau, lieutenant particulier au même siège, Agnès Badreau, veuve de Séraphin du Chaffault, capitaine des vaisseaux du roi, Henriette-Félicité de La Roche Saint-André, épouse de Me Joachim Robineau, chevalier, seigneur de la Chauvinerie, Augustine Badreau, épouse de Jacques-Honoré Buor, chevalier, seigneur de la Lande. La société compte aussi plusieurs notables roturiers de Marans ou des environs, possesseurs de marais en Norbec : Etienne Bichon, curateur du mineur Etienne-François Toutant, Clément Texier, Jean-Pierre Bauga, curateur du mineur Benjamin Héraud, Jacques Texier, Nicolas Fleurisson, Louis Sallé, etc.

Autorisés par un arrêt du Conseil du 6 octobre 1767, les travaux sont précédés d'une visite des lieux par le lieutenant général de la sénéchaussée de La Rochelle les 6, 7 et 8 avril 1768. Les marais concernés font l'objet d'un arpentement par Decourt et Gautronneau, ingénieurs et géographes. Le 6 septembre 1768, un second arrêt du conseil confirme l'autorisation de débuter les travaux. Ces derniers ont lieu en 1770-1771, avec notamment l'édification de la digue de Norbec qui vient protéger le nouveau dessèchement de la Sèvre, au nord. Une fois les travaux achevés, et conformément à la réglementation fixée par la déclaration de 1764, une visite du nouveau dessèchement, ordonnée par l'intendant de La Rochelle le 5 octobre 1771, est réalisée les 9 octobre, 1er novembre 1771 et 9 juin 1772, par M. Loyer, sous-inspecteur des Ponts et chaussées. Un plan des marais nouvellement desséchés est dressé en 1771 par Gautronneau (un autre plan, non daté, signé Degay, semble de la même période).

Pour pouvoir utiliser le canal de la Banche pour évacuer ses eaux, la Société des marais de Norbec se rapproche dès 1766 de celle de Taugon-La Ronde-Choupeau, propriétaire du canal. Il faut toutefois attendre le 17 septembre 1774 pour qu'un accord soit passé entre les deux sociétés. L'autorisation est donnée à la Société de Norbec par la Société de Taugon-La Ronde-Choupeau d'utiliser son canal de la Banche en échange d'une participation aux frais d'entretien du dit canal.

Périodes

Principale : 3e quart 18e siècle

Le Marais de Norbeck se situe à l'est de la ville de Marans, sur la rive gauche de la Sèvre Niortaise. Il couvre 457 hectares. Délimité au nord et à l'ouest par une digue, la levée de Norbeck, et au sud par le canal de la Banche, il s'adosse à l'est aux méandres de la Vieille Sèvre et à la limite avec la commune de Saint-Jean-de-Liversay. Ses eaux sont évacuées par le canal de la Banche.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Marans

Milieu d'implantation: isolé

Cadastre: 1820 B, 2016 OB

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