Le Mont-Saint-Savin s'est installé à la place de la villa antique citée comme villa des Trois-Cyprès par de Longuemar (1851). Selon la légende de Saint-Savin et Saint-Cyprien (Rédet, Dictionnaire topographique..., p. 278), le corps de Saint-Savin a été déposé là après son martyre et conservé dans l'église pendant 400 ans, avant que le site soit détruit en 407 (" ln montem dictum Ad tres Cypressos, ubi olim ecclesia sancli Vincentii martyris... in qua sepultum sancli Savini corpus "). L'église Saint-Vincent est reconstruite.

Eglise Saint-Vincent (de Saragosse)

L'église est citée dans les biens de l'abbaye de Saint-Savin en 1184 comme Capella Sancti Vincencii, puis dans le Pouillé de Gauthier comme Ecclesia de Monte Savini et le Mont Saint-Savin dans le Grand Gauthier en 1404. Le registre synodal mentionne Monte Sancti Savini en 1478.

Jean-Baptiste Parent, ingénieur de la province de Poitou, dresse l'état des lieux de la métairie de Jacob Charreau au mont Saint-Savin dans son rapport daté du 5 novembre 1761 sur l'état de l'abbaye de Saint-Savin et de ses dépendances. Il décrit, estime les biens et chiffre les réparations en passant en revue successivement : l'entrée de la maison ou loge du métayer : " pour y monter, il se trouve une rampe d'escalier sur un massif de maçonnerie ", marches en moellons en mauvais état et à refaire à neuf ; la charpente et la couverture du balet sont en mauvais état et doivent être réparés, 200 tuiles plates à remplacer. Dans la chambre, mur de la cheminée en mauvais état ; mur est (10 toises trois pieds de long sur 2 toises 2 pieds de haut). Plancher de chêne de la loge du métayer et de la petite chambre à côté en bois de chêne de 1 pouce d'épaisseur, pourri et hors d'état ; jambage des portes, huisseries à refaire. Le pignon de la grange menace en partie ruine mais sa charpente a été réparée et est en bon état. Au total, il estime les travaux déjà réalisés à 78 livres 8 sols et les travaux à réaliser à 278 livres, 10 sols et 9 deniers.

Au total, il estime qu'il n'y a eu aucun travaux récent au mont Saint-Savin et qu'il faut y réaliser des travaux pour 462 livres, 5 sols et 4 deniers.

Avant 1790, la paroisse de Mont-Saint-Savin, dont la cure est à la nomination de l'abbé de Saint-Savin, fait partie de l'archiprêtré de Montmorillon, de la châtellenie de Saint-Savin, de la sénéchaussée de Montmorillon et de l'élection du Blanc (Indre).

Les paroisses de Saint-Vincent de Mont-Saint-Savin et de Saint-Germain sont fusionnées avec la paroisse Notre-Dame de Saint-Savin en 1792, puis transférées à l'église abbatiale. Le dernier prêtre connu, avant la Révolution, était Claude Filonnière, qui s'expatrie en Allemagne et revient en 1801. L'église Saint-Vincent est désaffectée en 1803. Un arrêté préfectoral du 23 mars 1807 autorise la vente par adjudication publique des trois églises supprimées. L'église Saint-Vincent est détruite en 1808. " L'église de Mont-Saint-Savin a 18 mètres de long sur 8 de large, ce n'est plus qu'un monceau de pierres avec quelques débris de charpente, estimée la somme de 600 francs " (Procès-verbal d'estimation des anciens cimetières de Saint-Savin, Saint-Germain et Mont-Saint-Savin, 26 septembre 1806, Archives départementales de la Vienne, 2 O 300/6).

En 1793, deux communes sont créées : Pont-sur-Gartempe (le bourg actuel) et Mont-Saint-Savin. Pont-sur-Gartempe est chef-lieu de canton, confirmé en 1801 mais avec un territoire étendu à l'éphémère canton d'Angles et devient Saint-Savin dès le 25 fructidor an III (11 septembre 1795).

En 1801, il y a toujours deux communes : Saint-Savin et Mont-Saint-Savin. En 1807, le projet de fusion des communes de Saint-Savin, Mont-Savin et Saint-Germain, en ne gardant qu'une commune et un seul cimetière, échoue (Archives départementales de la Vienne, 2 O 300/6). La commune de Saint-Savin voulait vendre les trois églises (Saint-Germain, Saint-Vincent au Mont-Saint-Savin et Notre-Dame à Saint-Savin) et cimetières pour financer la restauration de l'abbaye.

L'église de Mont-Saint-Savin est probablement détruite aux alentours de 1810, même si elle est encore figurée à cette date sur une carte.

Mont-Savin est finalement absorbé par Saint-Savin en 1820. Le graphique de population tient compte des deux communes avec le total avant leur fusion. En 1859 apparaît le vocable Saint-Savin-sur-Gartempe.

Le château (manoir) est agrandi et une chapelle est construite par le marquis Laurent de la Besge à partir de 1860 (voir avec le dossier du manoir).

Métairie de Jacob Charreau

L'ingénieur décrit également la métairie de Jacob Charreau au mont Saint-Savin (aujourd'hui détruite), estime les biens et chiffre les réparations en passant en revue successivement : l'entrée de la maison ou loge du métayer : " pour y monter, il se trouve une rampe d'escalier sur un massif de maçonnerie ", marches en moellons en mauvais état et à refaire à neuf ; la charpente et la couverture du balet sont en mauvais état et doivent être réparés, 200 tuiles plates à remplacer. Dans la chambre, mur de la cheminée en mauvais état ; mur est (10 toises trois pieds de long sur 2 toises 2 pieds de haut). Plancher de chêne de la loge du métayer et de la petite chambre à côté en bois de chêne de 1 pouce d'épaisseur, pourri et hors d'état ; jambage des portes, huisseries à refaire. Le pignon de la grange menace en partie ruine mais sa charpente a été réparée et est en bon état. Au total, il estime les travaux déjà réalisés à 78 livres 8 sols et les travaux à réaliser à 278 livres, 10 sols et 9 deniers.