Historique
L'abbaye bénédictine dédiée au Sauveur est fondée à la fin du 11e siècle dans un faubourg de la ville, probablement à la suite d'une donation de la famille seigneuriale des Rudel. De l'édifice médiéval peu de choses sont connues, outre le fait que l'établissement est en ruine en 1436, l'église étant déclarée impossible à restaurer. Le monastère est vraisemblablement remis en état à la fin de la guerre de Cent Ans, puis l'église est reconstruite en grande partie au milieu du 16e siècle, sous l'abbatiat de Raymond de Cours. Les troubles et sièges liés aux guerres de Religion occasionnèrent probablement d'autres dommages. Au début du 17e siècle, elle figure au premier plan sur la vue de Blaye de Chastillon, mais sa représentation semble fantaisiste. Les visites pastorales successives de la même époque décrivent une église mal entretenue, mais dont "le chœur est nouvellement bâti", non encore pavé, de même que la nef. L'adjonction d'une abside paraît avoir été réalisée sous l'abbé commendataire Gaspard Cordier (décédé en 1650). L'église abbatiale sert également pour le service de la paroisse, dont l'autel est alors situé à l'entrée du chœur au sud. Après les troubles des années 1652-1653, durant lesquels l'église et la maison du vicaire servirent de corps de garde, une enquête de 1658 révèle qu'il n'existe à cette époque plus aucun vestiges de cloître ni de lieu conventuel, les moines vivant séparés dans diverses maisons du faubourg.
Les plans anciens depuis la fin du 17e siècle montrent un édifice de plan allongé, aux contours irréguliers, correspondant à l'emprise des différentes chapelles. Le plan-relief de 1703 donne une représentation en élévation de l'édifice, paraissant divisé en deux parties distinctes : le chœur des moines et la nef de la paroisse. Le chœur à abside à pans coupés est flanqué d'une chapelle à absidiole au nord, également à pans coupés, et d'une chapelle contrefortée au sud, attenante à un local à étage, peut-être un modeste logis abbatial, l'ensemble étant dominé par un campanile. La nef de quatre travées à contreforts, légèrement plus élevée, dotée d'une chapelle au nord - sans doute la chapelle Saint-Roch -, comporte son propre clocher carré à l'angle nord-est. Quant à la façade, son dessin apparaît très structuré, compartimenté par les supports verticaux et les horizontales de la série d'arcatures aveugles et du portail jumelé du premier niveau, et par les cordons des registres supérieurs ; une fenêtre rectangulaire au centre de la façade est surmontée d'un arc en anse de panier, l'ensemble étant couronnée par un fronton-pignon.
Les religieux sont au nombre de 6 dans les années 1760. La partie sud du chœur paraît avoir été reconstruite dans le courant du 18e siècle, pour être remplacée par une grande chapelle rectangulaire, appelée Notre-Dame des agonisants. Durant la Révolution, l'ancienne chapelle Saint-Roch, au nord, est réduite pour permettre l'alignement de l'ancienne rue du Tribunal, et ce qu'il en subsiste dévolu aux fonts. Le cimetière est supprimé en 1794. L'édifice, converti un temps en temple décadaire, est rendu au culte et remis en état au début du 19e siècle. Le statut de succursale, dépendant de l'église Saint-Romain, est institué en 1825.
Un plan levé en 1828 montre que la chapelle Notre-Dame des agonisants est affectée au tribunal de commerce et revendiquée par la fabrique. Il permet en outre de préciser que la nef est divisée par des piliers, que la chapelle au nord du chœur est dédiée à saint Clément et que la sacristie est adossée à l'abside principale. Le plan cadastral de 1832 indique, pour sa part, qu'à cette date tout le flanc sud de l'église est occupé par l'école municipale.
La succursale est supprimée en 1835. Une chapelle latérale, probablement la chapelle sud, est cédée un temps pour l'usage du collège. Une unique photographie de la fin du 19e siècle, depuis le nord-ouest, donne une vision de l'édifice conforme à celle du plan-relief, à la différence que la fenêtre rectangulaire de la façade à pignon découvert a été remplacée par un oculus. L'église, fermée au culte depuis 1890 en raison de son délabrement, victime d'un effondrement de sa toiture en 1893, est définitivement désaffectée en 1894. Le conseil municipal décide de sa démolition en février 1895, et l'adjudication est attribuée au mois de mai à l'entrepreneur blayais Jean-Baptiste Berlureau. Lors des travaux, entrepris dès le mois de septembre et en 1896, la plupart des pierres sculptées, dont une pierre tombale, ont été récupérées par l'architecte Nadaud, et sont aujourd'hui conservées dans le musée municipal. L'emplacement de l'église a aussitôt été cédé par la ville pour l'établissement d'une nouvelle poste.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : Moyen Age Principale : milieu 16e siècle Principale : 1er quart 17e siècle Secondaire : 18e siècle Secondaire : 19e siècle |
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Description
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan en croix latine |
Étages |
1 vaisseau |
Couvertures |
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État de conservation |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA33004535 |
Dossier réalisé par |
Beschi Alain
Chercheur et conservateur du patrimoine au sein du service du patrimoine et de l'Inventaire en Aquitaine, puis Nouvelle-Aquitaine (1994-2023). |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Estuaire de la Gironde (rive droite) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2010 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Conseil départemental de la Gironde |
Partenaires |
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Citer ce contenu |
Abbaye Saint-Sauveur, Dossier réalisé par Beschi Alain, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Conseil départemental de la Gironde, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/dcf9e08a-f20a-4dd9-abd4-e723df845617 |
Titre courant |
Abbaye Saint-Sauveur |
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Dénomination |
abbaye |
Genre du destinataire |
de bénédictins |
Vocable |
Saint-Sauveur |
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Blaye
Milieu d'implantation: en ville
Cadastre: 1832 B2 1119, 1120, 2015 AM