Ecole primaire publique de filles puis école maternelle (ancienne)

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Marans

L'ancienne école maternelle se trouve sur un site occupé sous l'Ancien Régime par l'ancien hôpital-aumonerie Saint-Thomas, mentionné dès 1484, rattaché en 1726 à l'hôpital de La Rochelle. Lors de la démolition d'un ancien bâtiment, en 1910, est mise au jour cette inscription : "CET ORATOIRE FAIT POUR LA COMODITE DES PAUVRES MALADES DE CET HOSPITAL A ESTE FAIT CONSTRUIRE PAR ME RENE LAINE SENESCHAL DE CHARO ET NOTER ROYAL AUMONIER EN L'ANNEE 1665. AUX CHAMBRES ONT ES E FAIT CONSTRUIRE POUR RECEVOIR LES PAUVRES MALLADES DE CE [a]FIN D'Y ESTRE SOULLAGE PAR LA VOYE (...). DEC IE SEULLEMENT PAR ME RENE LAYNE SENECHAL DE CHARON ET NO[tai]RE ROYAL OMOSNIER ANNEE MIL SIX CENTS SOIXANTE CINCQ". En 1726, le lieu est confié à la congrégation des Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul, ou soeurs grises, une occupation interrompue par la Révolution, de 1798 à 1810, et qui perdurera jusqu'en 1910. En 1799, une ancienne soeur grise loge encore dans une petite maison dépendant de l'aumônerie de l'ancien hôpital, et qui est réaménagée pour loger une partie de la brigade de gendarmerie.

L'hôpital de La Rochelle est encore propriétaire des lieux lorsque le plan cadastral de 1820 est établi. Ce plan montre un long bâtiment le long de l'actuelle rue Guy-Seguinot (ex-rue de l'Eglise), d'autres à l'arrière, le long de la rue des Moulins, et un vaste ensemble vers l'ouest comprenant des jardins et une maison. Parmi ces bâtiments se trouvent le couvent des soeurs grises, ou maison Saint-Roch, et, dans l'angle de rues, l'école communale de filles. En 1845, appel est fait à l'architecte départemental Antoine Brossard pour construire un hangar ou préau dans la cour de l'école, à la place d'un bâtiment en ruines. Ce hangar sera supporté par quatre piliers en pierre de taille, et jouxtera des latrines.

En mai 1860, l'hôpital de La Rochelle vend sa part du quadrilatère à la municipalité de Marans qui souhaite agrandir l'école de filles et établir une école maternelle ou salle d'asile. La vente est consentie en laissant l'usufruit d'une partie des bâtiments, à l'angle de rues, aux soeurs grises de Saint-Vincent-de-Paul, auxquelles la tenue de l'école sera confiée. On se contente dans un premier temps de réaménager l'école de filles. L'architecte départemental Ernest Massiou, neveu de Brossard, en présente le projet les 20 novembre 1861 et 20 mars 1862. Il prévoit la création d'une troisième salle de classe et la reconstruction de la façade sur la rue de l'Eglise (rue Guy-Seguinot). La porte sur la rue Guy-Seguinot et son fronton remontent probablement aussi à cette campagne de travaux. Les travaux sont adjugés le 26 avril 1863 à André Deschamps, entrepreneur à Marans, et sont réceptionnés dès le 15 janvier 1864. En septembre suivant, on procède à la réparation de la couverture des vieux bâtiments à l'angle de rues, et à l'achat d'un nouveau mobilier scolaire.

Le projet d'école maternelle ou salle d'asile n'est pourtant pas abandonné : dès 1873, à la demande de la municipalité, l'architecte Ernest Massiou propose de l'établir dans une partie des locaux de l'école de filles, le long de la rue de l'Eglise. Les 28 juillet 1874 et 12 mai 1875, l'architecte rochelais Antoine Brossard présente les plans d'un autre projet. Il prévoit cette fois d'installer l'école maternelle au nord de l'école de filles : ouvrant sur la rue de l'Eglise, une petite cour délimitée par une grille précédera un préau ou "promenoir" couvert et fermé, avec poêle calorifère, et dont la façade sera coiffée d'un large fronton triangulaire. Ce préau sera prolongé en enfilade par une classe ou "salle d'exercices". Le préau et la salle seront longés, côté nord, par une autre petite cour, longiligne. Suivant devis estimatif du 18 juin 1875, les travaux sont adjugés le 8 août suivant à l'entrepreneur André Deschamps, comme en 1863. L'école maternelle ou salle d'asile, tenue par des religieuses, ouvre sans doute à la fin de l'année 1875 ou au début de 1876. Les 16 septembre et 23 novembre 1876, Brossard présente les plan et devis pour des travaux complémentaires, consistant en l'installation de gradins dans la salle de classe, et de lavabos, abrités sous un hangar, dans la petite cour nord. Ces travaux sont adjugés le 21 janvier 1877 à Léopold Poidevin, ferblantier à Marans.

En 1881, il est décidé de construire une nouvelle école de filles sur la place Ernest-Cognacq. L'école quitte donc ses locaux de la rue Guy-Seguinot et de la rue des Moulins, et l'école maternelle peut s'étendre sur tout le quadrilatère à l'angle de rues. C'est à cette époque que l'inscription "Ecole maternelle" est portée sur la porte sur la rue Guy-Seguinot. En 1910, les soeurs grises de Saint-Vincent-de-Paul renoncent à l'usufruit d'une partie des bâtiments dont elles bénéficiaient depuis 1860. Un plan des lieux en 1936, par l'architecte William Brouard, de La Rochelle, montre que l'ancien préau couvert et l'ancienne "salle d'exercices" de la salle d'asile de 1875 ont été transformés en salles de classe et que la cour étroite qui les longeait au nord a été couverte. Le bâtiment de l'ancienne école de filles, le long de la rue Guy-Seguinot, a été aménagé en logement de fonction. Derrière s'étendent toujours des cours, avec des sanitaires au milieu et un préau sur le côté ouest. Les salles de classe le long de la rue des Moulins n'existent pas encore : envisagées avant guerre mais non réalisées à cause du conflit, elles sont ajoutées dans les années 1950, tandis que l'aile nord est allongée pour rejoindre le préau, le tout occupant désormais les quatre côtés du quadrilatère.

Désaffectés, les locaux de l'ancienne école maternelle ont été vendus début 2017.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle, 4e quart 19e siècle, 3e quart 20e siècle

Dates

1863, daté par source

1875, daté par source

Auteurs Auteur : Brossard Aubin-"Antoine"-Magloire

Fils d'André Aubin Brossard, architecte à La Rochelle et architecte départemental de la Charente-Inférieure, son frère est second grand prix de Rome de peinture. Elève de Lépine et de l'école des Beaux-Arts, il succède à son père comme architecte départemental en 1825, et est également architecte de la Ville de La Rochelle et architecte diocésain jusqu'en 1873. On lui doit entre autres l'asile d'aliénés du département, le séminaire, les prisons de Rochefort et de Saintes, le lycée de La Rochelle, la bibliothèque et le cabinet d'histoire naturelle, le théâtre de Rochefort, l'hospice de Saint-Jean-d'Angély, l'église de Saint-Vivien de Saintes, plusieurs églises : Bois, Loix, Saint-Vivien de Saintes, la flèche de l'église d'Ars et des bains publics. Il a aussi participé à l'achèvement de la cathédrale où il a réalisé la chapelle de la Vierge.

(source : Elec, répertoire des architectes diocésains du XIXe siècle, dir. Jean-Michel Leniaud, elec.enc.sorbonne.fr)

, architecte (attribution par source)
Auteur : Deschamps André

Entrepreneur à Marans à la fin du 19e siècle.

, entrepreneur de maçonnerie (attribution par source)
Auteur : Massiou Ernest

Neveu de l'architecte Antoine Brossard, lui-même architecte départemental de la Charente-Inférieure à partir de 1851, et architecte diocésain jusqu'en 1901 (source : Répertoire des architectes diocésains du XIXe siècle, elec.enc.sorbonne.fr ; Comité des travaux historiques et scientifiques, http://cths.fr/an/savant.php?id=125626).

, architecte (attribution par source)

L'ancienne école maternelle occupe l'angle de rues formé par les rues Guy-Seguinot et des Moulins. En simple rez-de-chaussée, ils forment un quadrilatère autour d'une cour accessible par un portail sur la rue des Moulins. Une autre petite cour se trouve sur la rue Guy-Seguinot. Il s'agit d'une cour couverte, délimitée par une grille et un portail avec couronnement en ferronnerie, le tout soutenu par deux piliers maçonnés (tel que dessiné par l'architecte Antoine Brossard en 1875). Au fond de cette cour, l'entrée de l'ancienne école maternelle, construite en 1875-1877, est surmontée d'un large fronton triangulaire. Sur la même rue, une porte à imposte (années 1880) présente un encadrement saillant et mouluré, sous un fronton et un cartouche sur lequel est inscrit "Ecole maternelle". Le même décor (sans inscription) se retrouve de l'autre côté du bâtiment, au nord, dans la cour. Au sud, sur la rue des Moulins, un long bâtiment de salles de classe (années 1950) est éclairé par de larges baies sur deux niveaux.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Étages

en rez-de-chaussée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

État de conservation
  1. désaffecté

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Marans , 8 rue des Moulins

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1820 E 39, 2016 AH 87

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