Établissement thermal, dit Bains du Pré ou de la Rotonde

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Lurbe-Saint-Christau

Les deux sources dites "de la prairie" sont découvertes en 1776 par un domestique du propriétaire du domaine, Roch de Bousquet. A leur emplacement, ce dernier fait édifier un premier établissement de plan circulaire de petites dimensions, surmonté d'un dôme. Doté de six baignoires et baptisé Bains du Pré, l'édifice est délaissé durant la Révolution de 1789, notamment en raison de l'exil de son propriétaire.

Par la suite, le petit établissement est vraisemblablement agrandi une première fois par Pierre-Antoine-Joseph de Bois-Juzan entre 1835 et 1837 dans le cadre de son chantier de rénovation des bains et des logements. Il apparaît ainsi sur le plan cadastral de 1846.

Puis, la comtesse et le comte de Barraute procèdent à un nouvel agrandissement plus important en 1849 lors de ses grands travaux visant au développement du site thermal. En 1890, toujours à l'initiative de la famille de Barraute, un pavillon en rez-de-chaussée doté d'une tour carrée centrale, d'inspiration mauresque, est adjoint face à l'allée principale. L'établissement, dont les sources sont rebaptisées Tillot (source froide) et Bazin (source douce) en l'honneur de son médecin thermal et du professeur de ce dernier à l'hôpital Saint-Louis, est alors doté de 12 baignoires en marbre, de douches et d'un salon de divertissement destiné à la danse et au spectacle.

Après le décès du comte de Barraute et du docteur Tillot, le docteur Bénard se charge de la modernisation de l'établissement, avec notamment des installations d'hydrothérapie. Durant la Première Guerre mondiale, la Rotonde connaît une baisse d'activité liée à la réquisition de l'ensemble du site pour accueillir un hôpital complémentaire, puis il subit un grave incendie. Malgré la réquisition du domaine lors de la Première Guerre mondiale puis son occupation durant la Seconde, l'établissement ne figure pas dans les inventaires des dégradations, ayant probablement été délaissé, contrairement au vieil établissement qui comprenait des logements.

Suite à la vente du domaine à la Société Thermale de Saint-Christau en 1951, puis à son exploitation et son rachat par la famille Barthélémy à partir de 1964 (sous l'enseigne de la future Chaîne Thermale du Soleil), l'établissement a connu quelques remaniements, dont la suppression des élévations néo-mauresques dans les années 1970 puis la création d'une galerie couverte coiffée d'ardoises en 1984. La Rotonde a cessé son activité thermale en l'an 2000.

Périodes

Principale : 4e quart 18e siècle

Principale : 2e quart 19e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Secondaire : 4e quart 20e siècle

Dates

1776, daté par source

1849, daté par source

1890, daté par source

1984, daté par source

Situé au cœur de prairies traversées de petit cours d'eau, l'édifice présente une physionomie peu courante pour un établissement de bains de la première moitié du 19e siècle, d'habitude de style néoclassique. Ici, le plan se fonde sur une rotonde autour de laquelle rayonnent les cabines de bains à l'étage tout en laissant le volume central libre sous la coupole. Dans le soubassement, se trouve le vaporarium avec ses aménagements de roche apparente.

Les élévations se distinguent en outre par le volume de la toiture, qui couvre aussi bien la rotonde d'inspiration Renaissance que ses extensions de tous côtés. Le travail de charpenterie s'est ainsi déployé de façon assez complexe. La façade principale est agrémentée d'une galerie voutée percée d'arcades en plein-cintre vitrées et dominée par l'imposante couverture, ses deux lucarnes ordinaires et sa lucarne en arc en plein-cintre empruntée au néoclassicisme. Les ouvertures intérieures épousent également la forme de l'arc en plein-cintre, qu'elles conduisent vers des escaliers ou vers les cabinets de consultation au rez-de-chaussée.

L'élévation postérieure développe une couverture circulaire qui abrite des locaux techniques. La rotonde est en outre cernée par un fossé visant au drainage. La face latérale donnant vers la commanderie est équipée d'une fontaine avec une vasque cubique faisant office de buvette. L'ensemble de la construction est dominé par le dôme qui lui donne son nom et qui est coiffé d'un épi de faîtage orné du symbole héraldique de Saint-Christau (le pigeon transportant une croix chrétienne).

Malgré ses dispositions propres à sa fonction thermale, le mode constructif relève de l'évolution des pratiques vernaculaires pyrénéennes, avec le moellon couvert d'enduit dans les parties anciennes, le recours à l'ardoise pour les toitures. Le béton est employé dans les parties récentes.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Lurbe-Saint-Christau , Route de Saint-Christau

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Saint-Christau

Cadastre: 2019 OA 22

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