Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

En 1897, un buste en marbre gris est mis au jour dans la source des Arceaux lors de travaux de captage. Cette sculpture, représentant probablement une divinité bienfaitrice ou guérisseuse de la source, est retrouvée avec des fibules en bronze qui pourraient remonter au 1er âge du Fer, des monnaies du Bas-Empire romain et des liards frappés aux 17e et au 18e siècles (une lettre de 1956 indique que ces objets ne sont alors plus conservées à Saint-Christau).

Selon une pratique immémoriale, ces pièces furent vraisemblablement déposées dans la source en tant que dons à la divinité aquatique pour attirer ses faveurs et faciliter la guérison. D'après l'analyse comparative approfondie menée par B. Gabriel Andral, le buste en lui-même, aux traits archaïques, est probablement taillé entre la fin du second et le début du premier siècle avant notre ère. Il pourrait être d'origine aquitaine, c'est-à-dire antérieur à la conquête romaine, mais peut-être aussi plus récent. Cette découverte, ainsi que la proximité de la voie romaine reliant Bordeaux et Saragosse par Oloron (Iluro), laisse supposer que les eaux de Saint-Christau font l'objet d'une utilisation médicale et cultuelle au moins depuis la protohistoire, bien qu'aucun vestige architectural ou épigraphique n'en soit connu.

D'après la lithographie de 1899 et les cartes postales des années 1920, il est exposé après sa découverte sur la fontaine des Cinq Canettes. En 1957, des fouilles sont effectuées sous la direction de J. Coupry, directeur des antiquités historiques de la circonscription de Bordeaux, et de M. Coulomme-Labarthe, conseiller général des Basses-Pyrénées féru d'histoire et de patrimoine, à l'emplacement de la source des Arceaux car le bâtiment de la buvette qui l'abrite doit être démoli en vue d'améliorer la route toute proche. Le médecin thermal de l'époque, le docteur Ebrard, ainsi que la direction générale de l'architecture envisagent une série de sondages lorsque le terrain est dégagé, mais ces travaux ne semblent pas apporter davantage d'informations. Le buste est néanmoins classé au titre des Monuments Historiques en tant qu'objet cette année-là. Le buste reste sur la fontaine jusque dans les années 1990, comme l'illustre le dépliant publicitaire de la station en 1997. De nos jours, il demeure toujours en possession du propriétaire de la station, qui l'a présenté dans le vestibule des Bains de la Rotonde et le conserve désormais à l'abri.