Bac de la Tour, puis pont de Civaux

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Civaux

Le bac et passage d'eau de la Tour

Lorsqu'en 1749, le duc de Mortemart est sommé de faire la preuve de la légitimité de ses droits sur les passages d'eau dans son domaine, il fournit à l'administration royale les baux à ferme des revenus de sa seigneurie qui mentionnent le port et passage de la Tour, affermé pour 16 livres (en 1611 et 1686). Cependant, dans un état de 1774, le bac établi au port de la Tour n'est plus considéré que comme un bateau particulier réservé à l'usage du fermier des moulins de la Tour.

Il ne semble cependant pas supprimé et perdure au-delà de la période révolutionnaire, car on le retrouve affermé en 1808 à Antoine Sadoux, propriétaire à Civaux. Cette adjudication entraîne une plainte des meuniers du moulin de la Tour aux Cognons, Louis et Pierre Girault, qui se revendiquent bénéficiaires du quart du passage (péage et bateaux), en tant que fermiers de Mademoiselle Detampes. Cette même année 1808, un bateau passe-cheval est construit par le fermier du bac, sur le devis de l'ingénieur en chef des travaux publics (voir annexe 1). Le grand bac, appelé également charrière, est remplacé à son tour en 1838.

Les voies d'accès sont améliorées en 1860, par Théodore Sabourault, entrepreneur adjudicataire des travaux le 29 avril 1859, sur les plans réalisés par Delafond, ingénieur ordinaire des Ponts et Chausssées.

Les passeurs se succèdent jusqu'en 1894, année à laquelle l'adjudication est restée infructueuse (voir annexe 2). La commune de Civaux rachète le matériel et baille le passage une dernière fois le 28 avril 1898. Le passage est supprimé par décision ministérielle le 26 décembre 1899 et les bateaux sont vendus.

Le pont

Le Conseil départemental de la Vienne a voté la construction d'un pont à Civaux dans sa séance du 6 février 1897. Il est le premier d'un programme de construction de 5 grands ponts, avec le pont de Leugny sur la Creuse, le pont de Bonillet sur le Clain, et enfin, sur la Vienne, les ponts de l'Ecotière (la Chapelle-Moulière) et de Cenon.

Initialement prévu à une seule voie, le Conseil départemental vote son élargissement à deux voies en 1899, à la demande de la commune de Civaux. Les plans et devis sont établis par l'agent voyer en chef et l'entrepreneur de Poitiers Louis Degenne est adjudicataire des travaux le 14 mai 1898. Le plan de l'élargissement en encorbellement est fait par un ingénieur des Etablissements Hennebique (M. Dumas, voir annexe 3). Le pont ouvre à la circulation début novembre 1899.

Il est renforcé et élargi en 1985-1986 par l'entreprise Muzzolini, au moment de la construction de la centrale nucléaire de Civaux, selon les plans des ingénieurs de TPE.

Périodes

Principale : 1er quart 17e siècle (daté par source) (incertitude) (détruit)

Principale : limite 19e siècle 20e siècle

Secondaire : 4e quart 20e siècle

Dates

1899, daté par source

Auteurs Auteur : Delafond ou Delafont Jules Isidore (?)

Un Jules Isidore Delafont est élève du corps des ingénieurs des Ponts-et-Chaussées en 1847 (source Pôle Patrimoine et Archives de l'Ecole nationale des ponts et chaussées https://ecoledesponts.fr/sites/ecoledesponts.fr/files/documents/eleves_corps_civils_libres_courspreparatoires_1744_1930_fusionnee_maj16.01.2020.pdf (dernière consultation 12/03/2025]).

On retrouve un Delafont, parfois orthographié Delafond, comme ingénieur ordinaire des Ponts-et-Chaussées, travaillant dans l'arrondissement sud de la Vienne au milieu du 19e siècle. Il dresse les plans et devis de nouvelles voies d'accès au bac de Moussac (1858), de Civaux (1858), sous la direction de M. Duffaud, ingénieur en chef.

, ingénieur des Ponts et Chaussées (attribution par source)
Auteur : Saboureau (Sabourault) Joseph Théodore

Théodore Saboureau est un tailleur de pierre de Poitiers, demeurant faubourg Saint-Saturnin (actuel Pont-Neuf). Il épouse le 25 avril 1853 Marie Angélique Lemette, épicière dans le même quartier. Ils déclarent à cette occasion la naissance de leur fils, Théodore Hippolyte, le 6 juin 1852.

Théodore Saboureau est adjudicataire des travaux de construction des abords du bac de la Tour à Civaux en 1858.

, entrepreneur de maçonnerie (attribution par source)
Auteur : Degenne (Degennes) Louis

Louis Degenne est un entrepreneur de travaux publics, demeurant 1 rue du Tourniquet à Poitiers. Il est adjudicataire de la construction de plusieurs ponts pour le compte du Département de la Vienne, avec son associé, Caillaud : pont de l'Isle-Jourdain vers 1876, ponts de la Rallerie (Queaux-Persac) et de Vouneuil-sur-Vienne en 1877, pont de Danlot vers 1887-1891, pont de Civaux en 1898, pont Joubert (Poitiers) vers 1902.

, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Bétons armés Hennebique , ingénieur de l'entreprise (attribution par source)
Auteur : Entreprise J. Muzzolini et fils

Basée à Croutelle, route nationale n°10, l'entreprise Muzzolini est fondée le 14 juin 1957. Spécialisée dans les gros travaux de maçonnerie, elle réalise les travaux de consolidation du pont de Civaux en 1986. Elle sera présidée par Jacques, le fondateur (né le 10/09/1929 à Parthenay- décédé le 11/11/2019 à Poitiers), puis Patrick Muzzolini.

, entrepreneur de maçonnerie (attribution par source)

Pont à 5 arches en arc segmentaire. Le tablier en béton repose sur des piliers à avant-becs circulaires en pierre de taille calcaire. Le garde-corps est en métal.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

  3. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : béton armé

Toits

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Civaux

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: la Tour aux Cognons

Cadastre: 2024 AD, AH non cadastré, domaine public

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