Maison

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Émilion

Les constructions qui occupaient cette parcelle datent pour les plus anciennes (côté rue) du 13e siècle. Elles ont été absorbées par l'église des Dominicains édifiée à partir de 1378. D'après Pierre Garrigou Grandchamp il y aurait eu au moins deux unités distinctes à cette endroit mais la disparition des murs latéraux et l'absence de délimitation claire en façade ne permet pas d'en fixer les limites précises ni d'être catégorique quant au nombre précis d'unités.

Seul le rez-de-chaussée de ces bâtiments est conservé, perturbé dans un premier temps par l'aménagement de la façade de l'église, puis surtout dans un second temps, par l'implantation d'une fonderie de cloches, au 19e siècle, qui a fait disparaître les niveaux supérieurs. Une carte postale du milieu du 20e siècle montre en effet que toute la moitié supérieure du pignon sur rue était alors fermée par un bardage en bois.

A l'arrière de ces bâtiments, côté jardin, subsistent les vestiges d'une maison bien plus ancienne, elle aussi intégrée dans l'église. Ici, la présence d'une baie géminée romane permet de la dater entre la fin du 12e siècle et le début du 13e siècle.

Périodes

Principale : 13e siècle

La grande parcelle actuelle, traversante entre la rue et l'enceinte, est orientée est-ouest comme les édifices qui l'occupent. La partie sur la rue compte trois corps de bâtiment barlongs mitoyens, de profondeurs inégales. Le tiers nord et le centre sont occupés par l'église à deux nefs parallèles qui s'est installée dans une ou deux maisons gothiques, comme l'attestent les baies conservées sur la rue. Il n'en subsiste que les façades dont l'élévation se limite au rez-de-chaussée. Elles sont bâties en moyen appareil de pierre de taille à joints minces. Les arcs sont dépourvus de clef et leurs arêtes sont chanfreinées. Les murs perpendiculaires à la rue correspondent aux gouttereaux de l'église qui sont venus s'appuyer sur la façade préexistante, condamnant la porte la plus au nord. Malgré les nombreuses traces d'ouvertures bouchées et la présence manifeste d'appareillages différents, il semble qu'aucun élément de ce gouttereau puisse être rattaché aux façades sur rue.

La partie la mieux conservée se trouve au niveau de la nef nord, dans le prolongement de la façade d'une maison implantée sur la parcelle cad. 16 (aujourd'hui disparue). La liaison avec cette dernière est inconnue et ne permet pas d'établir la limite ou l'éventuelle continuité entre les deux ensembles. Les ouvertures conservées consistent en une porte en arc brisé associée à une grande arcade dont il ne reste qu'un piédroit et l'amorce de l'arc, le portail de l'église ayant fait disparaitre le reste. De l'autre côté de ce portail, le dernier tiers du mur est occupé par une ouverture de boutique en arc brisé avec mur bahut. Comme les deux premières ouvertures, celle-ci était complétée par une archivolte qui se retournait pour former un cordon d'imposte régnant : son tracé, bûché, est bien visible au-dessus de la boutique. Le bas de la façade s'augmente d'une plinthe haute de deux assises, celle du haut étant talutée pour se raccorder au nu de la façade. La chaîne d'angle sud-ouest de ce premier ensemble est bien visible grâce à l'implantation en retrait de la façade suivante. Cette dernière est entièrement occupée par un autre portail du 14e siècle ouvrant sur la nef sud. Ici, il ne reste plus aucune trace antérieure, exceptée peut-être une cave située sous l'entrée et à laquelle on accède par un escalier en partie creusé dans la roche. L'aménagement actuel de cet espace en toilettes ne permet pas de voir l'état précédent.

Enfin, il faut mentionner à l'arrière de ces bâtiments, sur le jardin, la présence d'un pan de mur bien plus ancien que ceux précédemment décrits. Englobé dans l'église du 14e siècle, son parement régulier en moyen appareil de pierre de taille et surtout sa baie géminée romane, restaurée, permettent de l'attribuer à la fin du 12e siècle ou au début du 13e siècle. A la suite de cette baie géminée, le mur s'interrompt brutalement au départ d'un arc, probablement brisé, dont il ne subsiste que les deux premiers claveaux manifestement insérés après coup dans le parement roman.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moyen appareil

Toits
Étages

en rez-de-chaussée

État de conservation
  1. vestiges

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Émilion , 14 rue Guadet

Milieu d'implantation: en ville

Lieu-dit/quartier: Ville haute

Cadastre: 1845 C 237, 238, 239, 2010 AP 17

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