Cité technique de Châtellerault, puis lycée Edouard-Branly

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Châtellerault

La cité technique de Châtellerault est construite au début des années 1960 pour accueillir un centre d'apprentissage de garçons, créé en 1945 dans le collège de garçons (boulevard de Blossac), et un centre d'apprentissage de filles qui avait été annexé en 1946 au collège Marcelin-Berthelot. Son programme de construction est approuvé en 1959. Ouverte en 1963, elle est de suite transformée en un lycée technique nationalisé annexé à un collège d'enseignement technique mixtes. Le lycée comprend une section industrielle et une section commerciale, tandis que le CET prépare à des CAP d'employé de bureau, d'électricien, de mécanique générale, de monteur-câbleur et d'imprimeur-typographe, ainsi qu'à des BEP d'agent administratif et d'électronique. En 1972, le lycée compte 500 élèves et le CET 600.

Pour la construction, à un premier terrain pressenti par la municipalité dans le quartier de la gare est préférée une vaste parcelle dans la Plaine d'Ozon, zone à urbaniser par priorité dans le plan d'urbanisme directeur de la ville approuvé en juin 1960. L'architecte parisien Vetter et l'architecte en chef des bâtiments civils et des palais nationaux Claude-André Lefèvre de l'agence Maneval établissent le programme d'urbanisme de ce nouveau quartier. L'avant-projet prévoit, sur une superficie de plus de 55 hectares, 2 064 logements, collectifs et individuels, deux écoles primaires, des commerces, une chapelle, une halte-garderie et un centre d'action sociale, une maison de jeunes et logement de jeunes travailleurs, un collège technique d'une capacité de 1000 élèves - la future cité technique -, une salle des fêtes et une caserne de pompiers.

Le programme de construction de la cité technique est approuvé en 1959. L'architecte désigné par l'Etat pour sa construction est François Davy, déjà en charge de l'extension et de la reconstruction du lycée Marcelin-Berthelot. Comme pour ce dernier chantier, l'architecte d'opération est Louis Effroy, architecte de la Ville. Un terrain de 6 hectares est acquis par la Ville pour implanter l'établissement prévu pour accueillir 1260 élèves, dont 620 internes, avec 20 classes ordinaires, 16 classes spécialisées, 3650 mètres carrés d'ateliers pour garçons, 875 mètres carrés d'ateliers pour filles, 9 dortoirs de garçons, 5 dortoirs de filles, une cuisine pour 800 à 1200 rationnaires, des réfectoires, des services administratifs, des logements, un gymnase et des terrains d'éducation physique. L'architecte Davy établit un premier plan de masse en février 1960 en s'efforçant "d'éviter de disperser inutilement les bâtiments" et de répondre "à la nécessité de séparer les internats garçons et filles tout en assurant les services communs." En outre, ce plan est réalisé de manière à s'intégrer dans la composition d'ensemble de la ZUP. Dès décembre 1958, un programme d'installations pour l'éducation physique avait été approuvé, comprenant trois plateaux d'éducation physique ceinturés par une piste de 250 mètres, un gymnase de type B2 de 30 mètres sur 20 et une salle de type A2 de 20 mètres sur 11,50.

Les travaux débutent en décembre 1961 et l'internat, les locaux administratifs, ainsi qu'une partie de l'externat sont terminés pour la rentrée de 1963. Un gymnase est édifié à la fin de cette année-là dans une troisième tranche de travaux. Le ministère de l'éducation national ayant décidé d'intégrer au collège technique des sections d'imprimeurs et de monteurs câbleurs électroniciens, l'atelier et les classes adjacentes sont prolongés. Initialement, le groupe des ateliers comprenait un atelier de construction mécanique, un atelier d'électricité, un de forge-serrurerie, un de menuiserie et un magasin général. L'ensemble des travaux est toutefois terminé à la rentrée de septembre 1964. La salle de sport de type A2 initialement prévue près du gymnase n'est pas construite.

L'architecte François Davy propose en février 1962, au titre du 1% décoratif, un important motif sculpté en pierre placé au centre de la grande cour d'entrée engazonnée, un bassin carré se ramifiant en quatre rigoles et revêtu de carreaux de céramique de couleurs vives dans la cour de l'administration, ainsi qu'une peinture murale dans le hall d'entrée. Sa proposition est validée et les artistes qu'il a choisis reçoivent leur agrément le 6 octobre 1963.

Au moment de son ouverture, la cité propose, à la suite du centre d'apprentissage de garçons depuis 1955, une des rares sections d'imprimerie existant en France. Des formations sont en outre dédiées à la préparation de CAP pour l'industrie de l'habillement et pour les métiers de sténo-dactylographe et d'employé de bureau. Au début des années 1970, l'établissement prend le nom de la rue sur laquelle il se situe, celui du physicien et médecin Edouard Branly (1844-1940).

Au début des années 1990, le lycée technique compte 875 élèves et le lycée professionnel 510, avec un total de 220 internes. La situation immobilière des établissements d'enseignement de Châtellerault conduit alors à regrouper les internes des différents sites dans l'internat de la cité Branly.

Les travaux se succèdent pour répondre aux évolutions des enseignements et aux besoins d'entretien : un CDI est aménagé dans la partie du réfectoire orienté sur le patio dans les années 1980, la galerie reliant le bâtiment des cuisines est alors agrandie vers le nord pour accueillir une partie du réfectoire ; l'internat des garçons est rénové en 1992, celui des filles est transformé pour loger des salles de classe vers 2000 ; les ateliers sont restructurés, agrandis vers le sud et desservis par un hall et par une galerie sur deux niveaux en 2004 ; l'externat, dont les préaux avaient été fermés précédemment, est également agrandi en 2004 pour le BTS électrotechnique et un ascenseur est installé cette même année ; le gymnase est complété en 2007 par une salle d'évolution. De l'autre côté de la rue Edouard-Branly, les locaux de l'IUT Maintenance industrielle regroupé avec les autres IUT de la ville, dont un amphithéâtre construit en 1989, sont mis, vers 2005, à la disposition du lycée qui est ainsi en mesure d'héberger la formation continue. Enfin, à partir de 2021, une rénovation énergétique globale est engagée.

Une résidence d'artiste est organisée en 2010, avec la photographe plasticienne Miki Nitadori, qui réalise notamment l'oeuvre "COMBAT pour une survie quotidienne" composée de 19 portraits d'élèves en noir et blanc qui ornent la façade vitrée du hall d'entrée des ateliers.

En 2024, l'établissement compte 1200 élèves. Il prépare au bac général, au bac professionnel optique photonique, artisanat et métier d'art, réalisation de produits imprimés et plurimédia, microtechnique, cybersécurité informatique et réseaux, assistance à la gestion des organisations, au BTS professions immobilières, conception et industrialisation en microtechnique, électrotechnique. Des formations pour adultes sont aussi assurées.

Périodes

Principale : 3e quart 20e siècle

Dates

1964, daté par source

Auteurs Auteur : Davy François

Architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, vers 1960

, architecte des Bâtiments civils (attribution par source)
Auteur : Effroy Louis

Architecte municipal et directeur des services techniques de Châtellerault de 1942 à 1965. Il a participé aux chantiers du lycée Berthelot et des quartiers des Renardières et de la Plaine d'Ozon. Egalement artiste peintre, il expose régulièrement à partir de 1926.

Source : Personne - Alienor.org

, architecte communal (attribution par source)

Le terrain d'environ 6 hectares et de forme polygonale se trouve au sud-est de la Plaine d'Ozon, il est délimité au sud par la voie ferrée Paris-Bordeaux et par des rues des autres côtés. L'entrée principale se trouve au nord, sur la rue Edouard-Branly, et donne accès à une cour au fond de laquelle est situé le bâtiment d'administration doté d'un seul étage et distribué autour d'une cour carrée ou patio. De part et d'autre s'élèvent le bâtiment d'externat à quatre étages orienté sud/nord et ceux des internat est/ouest à trois étages carrés, formant une sorte de composition en T. Le bâtiment des cuisines, en rez-de-chaussée avec sous-sol, est relié par un bâtiment vitré à celui de l'administration, une haute cheminée en brique et métal signale la chaufferie située en sous-sol. Les ateliers, partiellement à un étage carré, s'étendent au nord de l'externat, séparé de lui par une sorte de long patio, tandis que le gymnase est bâti à la limite sud du terrain et que des annexes se situent de l'autre côté de la rue.

Les bâtiments des années 1960 sont en pan de béton et panneaux de façade, à l'exception des ateliers construits en parpaing. Les travaux d'isolation conduits depuis 2021 font qu'actuellement les façades sont couvertes de bardages métalliques blancs et gris. L'externat superpose quatre niveaux identiques au-dessus du rez-de-chaussée autrefois ouvert du côté ouest pour servir de préau. Les internats et l'externat sont couverts de toits à longs pans en ardoise ; le bâtiment d'administration, celui des cuisines et la partie nord des ateliers sont couverts d'une terrasse. Des sheds ovoïdes permettent l'éclairage direct des ateliers, et le gymnase se distingue par son toit en appentis.

Le bâtiment d'administration est précédé du côté nord par un auvent en béton, façon péristyle, porté par cinq voiles de béton au milieu desquels des triangles libèrent un passage central. La paroi du côté ouest du patio - autrefois du réfectoire et désormais du CDI - est entièrement vitrée. Geste architectural, le premier étage à l'angle sud-est saille largement sur le rez-de-chaussée, à la manière d'un cube dont les murs sont constitués de panneaux à allèges en verre émaillé rouge, panneaux Emalit produits par la Société Saint-Gobain ; cet ouvrage est dédié au bureau du proviseur.

L'agrandissement des ateliers a pris la forme de trois corps de bâtiment juxtaposés du côté est, en bois avec bardage métallique. Le métal se retrouve pour la couverture des toits en arc de cercle porté par des charpentes en lamellé collé. L'éclairage est prodigué par des ouvertures en bandeaux ménagées dans la partie haute des murs gouttereaux orientaux. L'agrandissement du côté sud de l'externat s'est fait sur le même modèle.

L'ancien internat de garçons, devenu l'unique de Châtellerault, a été complètement restructuré en supprimant le couloir central de manière à regrouper deux chambres de trois lits en petite unité avec sanitaires.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : pan de béton armé

  2. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : parpaing de béton

  3. Matériau du gros oeuvre : bois

    Revêtement : essentage de tôle

Toits
  1. ardoise, matériau synthétique en couverture, béton en couverture, métal en couverture
Étages

4 étages carrés

Couvrements
  1. béton en couvrement charpente en bois apparente
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  2. Type de couverture : terrasse

  3. Forme de la couverture : shed ovoïde

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Châtellerault , 2 rue Edouard-Branly

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2023 CI 103, 106

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...