Maison dite le Logis ou le Grenier

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Scorbé-Clairvaux

Le Logis, appelé également le Grenier, est une construction civile située en lisière ouest du bourg, le long de la route joignant Lencloître à Châtellerault.

Il a été probablement édifié entre la fin du 15e siècle et le début du 16e siècle pour un chargé d'office, peut être un officier mesureur de grain. La fonction d'habitation, au rez-de-chaussée et au premier étage, était couplée à une fonction de stockage située dans le grenier. Son édification est contemporaine de la construction du château de Clairvaux, de celle du logis du Châtenet et du prieuré situé rue Hugues de Clervaux.

Des dépendances agricoles sont figurées sur le cadastre de 1826 : à l'ouest du logis, une étable/écurie surmontée d'un fenil et en limite ouest de la parcelle, une grange. Des toits à cochon et un four à pain sont construits postérieurement dans la seconde moitié du 19e siècle. Un autre bâtiment est figuré sur le cadastre de 1826 : construit à l'angle sud-est de la parcelle, à la perpendiculaire du logis, il n'existe plus.

Acheté par la commune en 2013, le Logis doit faire l'objet d'une restauration prochaine par un propriétaire privé.

Périodes

Principale : 2e moitié 15e siècle, 16e siècle, 2e quart 19e siècle, 2e moitié 19e siècle

Auteurs Auteur : maître d'oeuvre inconnu,

Le logis est situé dans le bourg, le long de la route de Châtellerault. La description qui suit a été faite à partir de la visite de terrain du 14 septembre 2020 et avant la restauration qui a débuté en janvier 2021.

Clôture de la parcelle : l'enceinte de la parcelle est clôturée par un mur en pierre qui suit les limites du cadastre de 1826.

Au sud, la parcelle est délimitée par un mur bas en pierre, l'accès se fait par un portail dont il ne reste que deux piliers carrés en pierre. Au nord, le long de la route de Châtellerault, la parcelle est close par un haut mur de pierres assisées appareillées en moellons. Il est couronné par un chaperon bombé en pierre. Une porte piétonne est percée face au logis : il n'en reste que l'un des piliers. Une seconde ouverture a été réalisée sur la route de Châtellerault : il s'agit d'un portail entouré de deux piliers carrés, dont l'un est pris dans la maçonnerie de la dépendance abritant les anciennes écuries, surmonté d'un linteau en bois. Il est prolongé à l'ouest par une porte piétonne surmontée d'un arc en plein cintre avec clé saillante. Les piédroits et l'arc sont en pierre de taille.

Le logis :

De plan rectangulaire régulier, il comprend un sous-sol, un rez-de-chaussée, un étage carré et un étage de comble. Il est construit en pierre assisée. Un enduit recouvre les murs, tout en laissant apparents les chaînes d'angle, au harpage irrégulier, et les encadrements des baies.

Les murs pignons sont découverts, les rampants, très dégradés, sont en pierres assisées taillées en sifflet, terminés en partie basse par une crossette. À l'est, le pignon est éclairé par trois ouvertures, une à chaque niveau, dont une demi-croisée au premier étage. Le pignon ouest possède une ouverture au niveau du comble ainsi qu'un accès au sous-sol par une porte avec arc en plein cintre. Une jitte est aménagée à droite de la porte.

La toiture est à longs pans en tuile plate. La partie sud-est est recouverte d'une bâche. Au sud, l'élévation est ordonnancée à deux travées.

La tour d'escalier :

L'accès au logis se fait par un escalier hors-oeuvre de forme pentagonale, adossé à la façade sud. Il est couvert d'un toit à un pan en ardoise, laissant apparaître un rondelis en partie haute sur les pans ouest, nord et est. Cet escalier dessert le sous-sol, le rez-de-chaussée et le premier étage du logis. Un pigeonnier abritant environ 120 boulins est aménagé en partie haute de l'escalier.

À l'est, la tour d'escalier est flanquée d'une tourelle formant un angle entre le corps de logis et l'escalier. Elle prend appui sur un cul-de-lampe de forme cylindrique lui-même appuyé sur un arc de décharge. Elle abrite un escalier en vis sans jour, en pierre, qui permet l'accès à l'étage de comble. La tourelle comporte une petite fenêtre rectangulaire chanfreinée.

La tour d'escalier comprend deux autres ouvertures sur chacun de pans : sur le pan présentant des tirants en fer, au rez-de-chaussée, une petite fenêtre chanfreinée ; sur le pan avec la porte murée, une fenêtre rectangulaire chanfreinée. Sur le pan de la porte d'entrée, une fenêtre en plein cintre servant de fenêtre d'envol pour les pigeons.

A l'intérieur, les marches portant noyau sont en pierre de taille jusqu'au premier étage. Les marches sont ensuite en bois. La première marche, qui permet l'accès au pigeonnier, porte noyau. Les marches d'escalier s'articulent ensuite autour d'un noyau en bois fixe.

Chacune des marches et contremarches est soulignée, sous l'escalier, par un bandeau mouluré en pierre. Des trompes sont également visibles à chaque angle des murs de la tour d'escalier.

La porte d'entrée :

La porte d'entrée est située à l'ouest de la tour. Elle est surmontée d'une plate-bande en pierre de taille avec décroché lié à un mouvement des assises supérieures. Les piédroits sont aux deux tiers à pan coupé et au tiers supérieur à feuillures. À l'intérieur, la porte présente un arc de décharge. Une autre porte d'accès, située sur le pan sud-ouest de la tour, est murée. Elle est surmontée d'un arc en plein cintre en pierre de taille.

Intérieur :

Chaque niveau comprend deux pièces séparées par un mur porteur comprenant un conduit de cheminée. Une première salle, la plus vaste, accessible depuis la tour d'escalier et une pièce plus petite par laquelle on accède depuis la grande salle.

Le logis comprend quatre cheminée dont trois sont contemporaines de la construction : elles sont adossées au mur et présentent une hotte moulurée et des piédroits en forme de colonnettes (une au rez-de-chaussée, les deux autres au premier étage).

Au premier étage, la grande salle conserve, outre sa cheminée en pierre, une fenêtre à croisée murée (au nord) surmontée d'une plate-bande en pierre en forme d'arc délardé et une seconde fenêtre (au sud) avec plate-bande en pierre en forme d'arc délardé ayant conservé un coussiège. Il s'agit probablement à l'origine d'une fenêtre à croisée, remaniée postérieurement, la partie gauche ayant été raccourcie.

Dépendances :

Une dépendance au nord-ouest du logis est construite en moellons calcaire apparents et couverte d'un toit à longs pans en tuile plate. Elle comprend un rez-de-chaussée et un étage de comble. Elle a conservé une mangeoire.

Une seconde dépendance (grange), en limite ouest de la parcelle, est construite en moellons calcaire apparents. Elle est couverte d'un toit à longs pans en tuile mécanique. Elle conserve, à l'intérieur, des pierres de remplois : deux corbeaux en pierre et un piédroit surmonté d'un départ d'arc en plein cintre.

Un four à pain situé dans le prolongement sud de la grange est en ruine.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : pierre

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile plate, tuile mécanique
Plans

plan rectangulaire régulier

Étages

sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon découvert

Escaliers
  1. Emplacement : escalier hors-oeuvre

    Forme : escalier en vis sans jour

    Structure : en maçonnerie, en charpente

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Scorbé-Clairvaux , 23 Grand Rue

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1826 A 33, 2019 AI 262

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