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Ferme dite Chez-Motard, actuellement maison
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Dizant-du-Gua
Historique
Chez-Motard est mentionné pour la première fois en mai 1740 : le domaine appartient alors à Jean Martin, sieur de Beauregard, avocat, qui vient de faire un don à l'église de Saint-Dizant pour l'achat d'ornements, avant de mourir et d'être inhumé à Semoussac. Au début du 19e siècle, le domaine est la propriété de Mathieu Tamizey-Lagrave. Né en 1755 à Nogaret (Lot-et-Garonne), lieutenant de cavalerie puis officier de gendarmerie, il est un temps maire de Saint-Dizant-du-Gua. Il acquiert sous la Révolution le presbytère, saisi comme bien national, puis le revend en 1803 à la Commune. A cette date, il demeure au bourg. Il s'installe ensuite Chez-Motard, propriété qui lui vient de son épouse, Marie-Thérèse Feyteau, elle-même héritière de son père, Pierre Feyteau. En 1822, Marie-Thérèse Feyteau, qui demeure à Gontaud, dans le Lot-et-Garonne, donne une partie de Chez-Motard à son fils, Mathieu Tamizey. Ce dernier possède désormais la partie ouest de la propriété (le logis, ses dépendances et la grange au sud), tandis que son père, Mathieu Tamizey-Lagrave détient la partie est (dont le fournil). En 1827, Mathieu Tamizey fils épouse sa gouvernante, Marie Gautier, fille d'un maçon lui-aussi originaire du Lot-et-Garonne, et dont il a déjà eu un fils naturel, Pierre Gautier. L'année suivante, 1828, son père fait construire le logement situé à l'est de la propriété, avec escalier extérieur (la date 1828 est inscrite au-dessus de la porte).
Mathieu Tamizey fils meurt dès le 26 juillet 1828 (un inventaire de ses biens est dressé le 17 mars 1835). Sur le cadastre de 1832, sa veuve Marie Gautier, qui a donné naissance en 1829 à un fils posthume, Alexandre, possède toujours la partie ouest du domaine, tandis que son beau-père détient la partie est. Le plan cadastral de cette époque montre la répartition des bâtiments dont l'emplacement a été repris en grande partie par les bâtiments actuels. Parmi ces bâtiments, on remarque le fournil, au nord-est, qui doit comprendre des éléments antérieurs à la Révolution. Entre le fournil et le logement ancien avec escalier extérieur, il existait une maison, aujourd'hui disparue.
Après la mort de Mathieu Tamizey-Lagrave, survenue Chez-Motard le 5 avril 1837, puis de son épouse Marie-Thérèse Feyteau, en 1842, à Saint-Pierre-de-Nogaret (Lot-et-Garonne), leurs deux petits-fils, Pierre Gautier et Alexandre Tamizey se partagent Chez-Motard en 1853. Pierre Gautier obtient la partie ouest du domaine et du logis, Alexandre Tamizey la partie est. Pendant quatre-vingts ans, les deux branches de la famille vivent côte-à-côte, chacune dans sa partie du domaine. Les Tamizey et les Gautier font reconstruire le logis ainsi que la plupart des dépendances, en particulier le chai et la dsitillerie. En 1924, Elisabeth Gautier, veuve Fortain, héritière de Pierre Gautier, vend sa part à Maxime Joyeux (1882-1946) époux Poirier, petit-fils par alliance d'Alexandre Tamizey, et qui réunifie ainsi la propriété. Celle-ci est encore aujourd'hui détenue par ses descendants.
Description
Cette ancienne ferme comprend un logis, un chai dans son prolongement ouest, un pigeonnier juste après, des toits à cochons et une ancienne distillerie au sud-ouest, une grange-étable au sud, un ancien logement de domestiques à l'est, et un fournil au nord-est. Le logis est couvert d'un toit à longs pans, avec une croupe sur le côté ouest uniquement, qui englobe le chai. La façade du logis, orientée au nord-est, présente cinq travées d'ouvertures, réparties de manière ordonnancée. Les petites baies du comble et les trois ouvertures à droite au rez-de-chaussée ont un linteau en arc segmentaire. L'enduit de la façade forme un décor autour des linteaux des ouvertures. La façade sud-ouest, couronnée par une corniche, possède sept travées d'ouvertures. A l'intérieur du logis, on observe deux cheminées à hotte moulurée et dont le trumeau est occupé par un miroir surmonté d'une toile, dans un cadre doré.
Le chai est entièrement construit en pierre de taille. Côté sud, il ouvre par une grande porte charretière en anse de panier, partiellement murée, avec linteau à claveaux, et par une fenêtre de décharge en arc surbaissé et qui a été murée. Le pigeonnier est de plan carré, avec un débordement de toit et deux boulins ou trous à pigeons au sommet de la façade en pignon. L'ancienne distillerie est en pierre de taille, sous un toit avec une croupe et une corniche sur le côté sud-ouest. La grange-étable est un vaste bâtiment avec façade sur le mur pignon.
L'ancien logement de domestiques situé à l'est est couvert d'un toit à longs pans, souligné sur les deux murs gouttereaux par une génoise double. Construit en moellons, le bâtiment comprend un étage accessible par un escalier extérieur en pierre de taille, abrité par un auvent. Sur le mur de l'escalier, on remarque une ancienne ouverture en plein cintre.
Le fournil situé au nord-est de l'ensemble, près de l'entrée de la propriété, est composé d'un rez-de-chaussée et d'un grenier dans le mur sud duquel prennent place deux paires de boulins ou trous à pigeons, réunis par des moulurations. A l'intérieur, on observe, côte-à-côte, un four à pain et, plus petit, un four à viande.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
en rez-de-chaussée, comble à surcroît |
Élévations extérieures |
élévation ordonnancée |
Couvertures |
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Typologie |
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Décors/Technique |
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Décors/Représentation |
Précision sur la représentation : Les deux cheminées à l'intérieur du logis sont ornées, sur la hotte, de motifs sculptés qui entourent le miroir et le tableau placés sur le trumeau. Pour l'une des deux cheminées, la hotte est décorée, sur les côtés, de branches de vigne. Au sommet se trouve une tête d'homme inscrite dans un cuir découpé, au milieu d'enroulements végétaux et de bouquets de fleurs (marguerites, roses, arhums), le tout couronné par une corniche. La peinture du trumeau représente une scène galante : dans un paysage de bord de mer, une femme assise enlasse un homme étendu à ses pieds. Pour la seconde cheminée, la hotte, surmontée d'un fronton en arc segmentaire, est ornée au sommet de branches de vigne enrubannées, et sur les côtés d'une frise alliant des cuirs découpés, des entrelacs végétaux et des putti. Le fronton présente une couronne de laurier enrubannée, encerclant une fleur. La peinture représente un couple de mariés, agenouillés devant un Dominicain qui les bénit ; la scène se déroule devant un rocher et un arbre dans lequel s'élève une croix, sur un fond de mer et de nuages. |
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA17043905 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Estuaire de la Gironde (rive droite) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2010 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Ferme dite Chez-Motard, actuellement maison, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/ef8b6952-4cdc-4f8e-b152-7c796cf8b82d |
Titre courant |
Ferme dite Chez-Motard, actuellement maison |
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Dénomination |
ferme maison |
Parties constituantes non étudiées |
cour puits fournil remise logement chai pigeonnier toit à porcs grange étable |
Statut |
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Intérêt |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Dizant-du-Gua , route de Port-Maubert
Milieu d'implantation: en écart
Cadastre: 1832 E 1812 à 1821, 2009 AR 478