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Puy-du-Lac : présentation de la commune
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Puy-du-Lac
Historique
Le nom de la commune de Puy-du-Lac provient des mots latins Podium (petite éminence, ou colline) et Lacus (lac). Le village de Podium Lacus aurait été édifié sur une colline qui dominait les eaux stagnantes des marais de La Boutonne. Dans l'ouvrage consacré à l'origine des noms des villages de Charente-Maritime, il est dit qu'un document du 19e siècle mentionne que "la moitié du territoire de cette commune se compose de marais inondés qui forment une espèce de lac d'où elle tire son nom".
La région de Puy du Lac, située sur les rives de La Boutonne, a subi les invasions normandes qui remontaient la rivière. De cette époque il n'y a aucune trace de sédentarisation. Il faut attendre le Moyen Age pour trouver les premières implantations d'habitats. De cette époque on notera l'église Notre-Dame-de-l'Assomption construite au 12e siècle, le château de La Grève érigé du 15e siècle, mais aussi le logis du Fresne qui se situerait, d'après la propriétaire, sur un site remontant au Moyen Age et aurait même accueilli un château fort.
Au 17e siècle, l'assèchement des marais qui bordent La Boutonne est entrepris afin d'assainir les terres et d'améliorer les conditions d'hygiène publique. Les travaux, retardés par le manque de ressources puis par la Révolution, ne sont terminés qu'au début du 19e siècle.
Des constructions, situées à la Jarrie, Puy Chenin, la Vacherie ou encore au moulin du Fresne, sont datables ou portent des éléments datables du 17e siècle. La commune est dotée de bâtiments datant du 18e siècle, particulièrement aux lieux-dits Puy Chenin (dont un logement porte la date 1744), les Hérards, le moulin de la Jarrie, le logis du Fresne, la Vacherie et la Ragoterie. Le 18e siècle est aussi l'époque d'apparition de la carte de Cassini ; sur cette dernière figurent les deux moulins à vent de La Jarrie et du Fresnes, mais celui de la Tonnelle n'est pas mentionné. Cette carte mentionne aussi les hameaux de la Jarrie, les Hérards, Cresson, Puy Chenin, la Grolière et la Vacherie comme hameau sans église. Le château de la Grève n'est pas mentionné sur la carte comme château mais également comme hameau sans église. Les hameaux de Quart d'Ecu, Serres, Métairie de la Grève, les Loges, la Siraye, la Grainerie, Métairie du Fresne sont mentionnés, quant à eux, comme vacherie, c'est à dire comme ferme. Le nord de la commune était doté de vignes, dans un secteur englobant les hameaux de la Ragoterie, les Loges, la Jarrie et la Grainerie.
Au 19e siècle, avant 1870, l'activité économique de la commune était assurée par des exploitations viticoles et agricoles (la commune a alors compté jusqu'à 1000 habitants). Après la crise du phylloxéra (après 1875), le territoire se dépeuple, et l'économie se résume en une activité principalement agricole et laitière. Le 19e siècle est aussi la période durant laquelle est dressé le plan cadastral napoléonien, achevé en 1838 pour la commune (fig 1 à 13). 62 % des bâtiments recensés sont mentionnés sur ce plan. Ce plan montre que la Jarrie s'est développée à partir de la 2e moitié du 19e siècle, et que les autres hameaux ont gardé à peu près la même configuration. Très peu de bâtiments ont été détruits, si ce n'est une maison d'habitation et un moulin à vent situés au lieu la Tonnelle (fig 16). Toujours sur ce plan, on remarque que l'îlot de maisons situé entre Puy Chenin Haut et Puy Chenin Bas était un ensemble unique et qu'une tour d'angle était visible à l'est d'un des bâtiments. D'après des habitants de ce hameau, ce site aurait accueilli un château.
Puy Chenin Haut aurait été doté, d'après des habitants du quartier, d'une auberge et d'un port à gabarres. L'auberge (dont un bâtiment est mentionné à l'emplacement de cette dernière sur le plan napoléonien) était située non loin du port où les gabarres chargeaient des marchandises, vers Tonnay-Charente. Des gabarres sont des bateaux à fond plat conçus pour le transport (dans notre région) des eaux-de-vie de cognac, sur des cours d'eau peu profonds.
En 1876, la commune s'est vue dotée d'une école mixte. En 1883, cette école est fréquentée en moyenne par 60 élèves, dont 26 filles et 34 garçons, ce qui entraîne un travail pénible pour l'instituteur du village. En février 1891, une demande de plans et devis pour la construction d'une école de filles est faite et, en décembre 1891, un terrain est acheté pour la réalisation de ce projet. Les travaux de construction de l'école de filles sont achevés en 1896. En 1916, l'école de filles est supprimée et les élèves sont fusionnés en une école à nouveau mixte. En 1932, l'école de Puy-du-Lac comptait 40 élèves, elle ferme ses portes en 1970.
Au 20e siècle, la commune compte environ 40 exploitations agricoles (avec une quarantaine de salariés), mais elle est aussi dotée de commerces et d'artisans dont une épicerie, un bar, un coiffeur et un maréchal ferrant entre autres. La commune comptait parallèlement des moulins à vent (moulins à farine), qui étaient encore en activité jusqu'au début du 20e siècle. Pendant la guerre de 1914-1918, le cheval du meunier de la Jarrie ne lui a pas été retiré pour pouvoir assurer le transport du blé jusqu'au moulin, et ainsi assurer les livraisons de pain sur la commune.
Le début du 21e siècle est une période de travaux d'aménagements communaux, comme l'enfouissement du réseau électrique, la création d'un parking face à la mairie, la création d'habitats pour les nouveaux arrivants, et aussi le projet d'aménagement d'une nouvelle salle municipale.
Description
Petit village de Charente-Maritime dans la région Poitou-Charentes, Puy-du-Lac fait partie du canton de Tonnay-Boutonne, et de la communauté de communes du Val de Trézence, de La Boutonne et de La Devise.
La commune de Puy-du-Lac, qui dépendait auparavant du canton de Tonnay-Charente, a été rattachée à celui de Tonnay-Boutonne après 1859. Limitrophe du chef-lieu de canton Tonnay-Boutonne, elle est traversée au nord par la route départementale 739, qui relie Saint-Jean d'Angély à Rochefort. Elle est située à l'extrême ouest du territoire du Pays des Vals de Saintonge et distante de 18 km du chef-lieu d'arrondissement, Saint-Jean-d'Angély. Les communes limitrophes sont Tonnay-Boutonne au nord-est, Archingeay à l'est, et Champdolent au sud.
Les habitants de Puy-du-Lac s'appellent les Puy Laquois et les Puy Laquoises.
Avec un nombre de 430 habitants (pour 160 en 1977), la commune, d'une superficie de 1 460 hectares (soit 29 hab/km²), est en constante augmentation. Un lotissement a été créé au nord-ouest de la Jarrie (la première maison a été construite en 2004), et des constructions neuves voient également le jour à l'est du hameau. Le lieu-dit la Métairie du Fresne, qui se composait d'une ferme unique en 1838, compte aujourd'hui 7 logements. Les autres hameaux de la commune sont aussi en voie d'agrandissement avec l'arrivée de nouveaux habitants.
La commune se compose d'un plateau vallonné autour de la Jarrie, et de la vallée humide de la Boutonne (fig 14). Celle-ci, qui encadre le sud et l'est de la commune, est enjambée par des ponts plus ou moins importants (fig 15). Une zone de bois appelée Bois Brandet (fig. 17) se situe au sud-ouest, à proximité du hameau la Vacherie. Les dynamiques du territoire sont une localisation entre deux pôles d'emplois, Saint-Jean-d'Angély et Rochefort, et un voisinage avec le chef-lieu de canton, Tonnay-Boutonne, d'où la constante augmentation de la population. La commune de Puy-du-Lac, c'est aussi une dynamique culturelle avec tous les ans, au mois d'août, un spectacle de sons et lumières au lieu-dit le Quart d'Ecu. Cette manifestation évoque la vie en milieu rural au début du 20e siècle, sous forme de différents tableaux vivants.
L'inventaire de la commune a permis de définir un type d'habitat principalement dédié à l'agriculture. Sur 168 ensembles étudiés, 114 sont ou ont été des fermes, et 15 sont des maisons seules. Sont considérés comme "ferme" les ensembles comprenant un ou plusieurs logements avec des dépendances comme par exemple une étable, une grange, un hangar. Le compte des logements fait ressortir 74 maisons dites "saintongeaises", c'est-à-dire des maisons avec au moins deux pièces au rez-de-chaussée, un étage de petite dimension et des décors de façade comme un bandeau, une corniche ou encore des chaînages situés aux angles de la façade (fig 18). Ce même compte fait apparaître 89 maisons dites "cellules charentaises". Une cellule est une maison avec une seule pièce à vivre au rez-de-chaussée et un grenier à l'étage (fig 19). 4 maisons ont été considérées comme des maisons dites "de bourg", c'est-à-dire des maisons avec un ou deux étages, et des décors de façades autres que ceux des maisons saintongeaises. Le plus souvent, ces maisons datent de la fin du 19e ou du début du 20e siècle (fig 20). 21 dépendances ont fait l'objet d'une notice. Ces dernières, qui ne sont rattachées à aucune maison ou ferme, sont des bâtiments agricoles correspondant à des granges, des étables ou bien des hangars (fig 21). Des petits édifices de la vie quotidienne ont également été pris en compte. Ainsi, les puits (6) et les fours communs (2) ont fait l'objet d'une notice individuelle (fig 22).
12 datent ont été relevées sur des maisons et seulement 1 a été trouvée sur une dépendance. Celles-ci se situent le plus souvent au-dessus des portes d'entrées, mais aussi sur des fenêtres situées au niveau des combles ou encore sur des chaînages d'angles des façades. Ces dates vont de 1744 (à Puy Chenin) pour la plus ancienne (fig 23), jusqu'à 1925 (à la Siraye) pour la plus récente. Les autres dates relevées sont toutes du 19e siècle, de 1814 à 1898. 4 édifices ont pu être daté d'après des documents d'archives, et 4 d'après les propriétaires eux-mêmes. Les édifices datés par source sont les constructions communales comme l'école (1876 et 1896), le hangar situé face à la mairie (1924), le monument aux morts (1922) et le cimetière (1880). Les dates recueillies auprès des habitants correspondent aux périodes de constructions de leurs logements.
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'aire d'étude, communal |
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Référence du dossier |
IA17039377 |
Dossier réalisé par |
Lhuissier Nathalie
Chargée de mission entre 2004 et 2018. |
Cadre d'étude |
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Date d'enquête |
2009 |
Copyrights |
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, (c) Vals de Saintonge Communauté |
Citer ce contenu |
Puy-du-Lac : présentation de la commune, Dossier réalisé par Lhuissier Nathalie, (c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, (c) Vals de Saintonge Communauté, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/f4b50dc4-1e23-416b-9a86-2308ae38bb86 |
Titre courant |
Puy-du-Lac : présentation de la commune |
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