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Ferme dite la métairie de la Planche, actuellement maison
France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Coulon
Historique
La métairie de la Planche fait partie de celles établies, sans doute dès le Moyen Age, sur le pourtour des marais pour pouvoir mieux les exploiter. Plusieurs éléments architecturaux aujourd'hui observés plaident pour une construction au moins partielle au 15e ou 16e siècle, notamment les cheminées (l'une d'elle pourrait même remonter à l'époque gothique, soit le 14e siècle) et la tour d'escalier. Celle-ci, ronde, devait se trouver à l'origine à l'extérieur, avant d'être enveloppée dans une nouvelle construction (17e-18e siècle ?) : elle présente en effet des ouvertures murées. D'autres baies, à encadrement chanfreiné, plaident pour une construction antérieure à la Révolution. On remarque par ailleurs, sur la façade sud du logis, les traces de deux étapes de construction. Enfin, à l'intérieur se trouvent d'anciennes portes murées, qui communiquaient avec la partie orientale de la métairie, laquelle a été séparée de cette partie-ci dès avant le début du 19e siècle.
La maison noble de la Planche dépendait de la seigneurie du Petit Payré, à Benet. En 1600, Nathanaël de Cholet, écuyer, est sieur de Saint-Médart et de la Planche. En 1630, Théodore Berruyé ou Besruié, sieur de la Planche, y demeurant, époux de Marie Dabillon (fille d'André Dabillon, ancien maire de Niort), est fermier général pour moitié de la terre et seigneurie de Benet. En 1636, ses héritiers afferment pour trois ans la métairie de la Planche à Pierre Manyé, laboureur à charrue, qui y demeure déjà. Marie Dabillon, veuve de Théodore Berruyé se remarie en 1641 avec Guillaume Giraudeau, écuyer, sieur de Beauchamps et de la Pigeonnerie, pair de Niort, et apporte ses droits sur la Planche à sa fille, Renée-Marie Giraudeau, épouse de Louis de Villiers, écuyer, sieur de la Porte Bouton (à Villiers-en-Plaine).
Parmi les enfants de ces derniers, Madeleine Marie de Villiers, dame de la Planche, épouse en 1716 à Coulon Georges Depons, écuyer, sieur de Fournol, qui meurt à la Planche en 1723. Veuve, elle vend le 7 juillet 1724 (devant Lafiton, notaire à Niort) à Thomas Cortal, écuyer, garde du roi en la compagnie de Villeroy (qu'elle épouse un mois plus tard en l'église de Coulon), "la maison de la Planche et métairie en dépendant (...) consistant en maisons, bâtiments, grange, écurie, toits, cour, jardin, colombier, prés, bois, garenne, terres arables et non arables", le tout pour 12 000 livres. Demeurant à la Planche, Thomas Cortal en afferme la métairie pour sept ans, le 27 janvier 1726, à Jacques Croizin. La métairie comprend alors "plusieurs bâtiments, fuie ou colombier, jardin, cour, coursoire". Thomas Cortal meurt peut après puisque sa veuve afferme de nouveau la Planche, en juillet 1726, cette fois à Nicolas Picard, employé au bureau des entrées de la porte Saint-Gelais à Niort, époux de Marie Hoissard.
Un état des lieux est opéré le 2 avril 1759. Le document mentionne : la porte d'entrée de la maison, au couchant, et un portail, un toit à volailles à côté, une écurie de l'autre côté, avec fenil et crèche, puis une autre avec deux crèches, une grange à côté avec trois crèches. La maison comprend : un petit cabinet à côté de la porte, une salle avec cheminée, donnant dans une petite tour, puis une cuisine avec cheminée, une fuie ; un escalier en pierre "qui conduit dans les appartements hauts" (sans doute celui qui existe encore de nos jours), dont une petite chambre, une chambre au-dessus de la salle, une "tourette", une chambre au-dessus de la cuisine avec cheminée ; au-dessus des appartements hauts et accessibles par l'escalier, un premier grenier puis un autre petit et un grand. Dans la cour se trouvent un toit à porcs, un "fourniou" avec buanderie et four, un puits puis un hangar ou ballet couvert de roseaux. Une pièce de pré appelée fruitière et plantée en ormes et frênes têtards, et une autre appelée le clouzy sont entourées de fossés. Une allée conduit de l'étang de la Planche à Villefolet.
Il semble que la Planche change de mains dès avant la Révolution, acquise vers 1785 par Louis Morin (1723-1795), époux de Marie Largeau. Laboureur et marchand, demeurant auparavant à la métairie du Petit Frangirouard, à Magné, il est juge de paix du canton de Magné en 1791-1792. Après sa mort, survenue en 1795, la propriété indivise est partagée en deux le 25 brumaire an 9 (20 novembre 1800) : la partie orientale passe à son fils François Morin, et la partie occidentale à sa soeur, Louise Morin, épouse de Pierre Tristant (1769-1845), cultivateur. Cette partie occidentale comprend : une grande chambre basse ayant vue au nord et au sud, un petit appartement sous l'escalier, une autre chambre basse dont l'accès par la partie orientale sera murée, une chambre haute ayant vue au nord et au sud, une autre petite chambre haute et deux greniers. La porte au rez-de-chaussée de la tour d'escalier est sans doute murée à cette occasion. L'acte de partage précise qu'au contraire, une porte sera percée au sommet de l'escalier pour permettre à François Morin d'accéder depuis son lot aux greniers de la partie occidentale. Seront communs aux deux lots l'escalier de la maison, la porte située près de lui et qui sort dans la cour, le puits, le four et fournil et une partie de la cour.
Pierre Tristant est toujours propriétaire de cette partie occidentale au cadastre de 1833. Sur le plan cadastral, on remarque que l'extrémité ouest du logis était plus longue et plus large qu'aujourd'hui. La partie orientale, quant à elle, était flanquée d'une tour d'angle. Le cadastre mentionne une reconstruction en 1840, ce qui pourrait correspondre à cette partie occidentale du logis. Plus à l'ouest encore, la grange-étable, qui intègre aussi de probables éléments d'Ancien Régime (baie en arc en plein cintre), était plus courte et a été allongée vers le sud. A partir de 1903, la ferme est exploitée par la famille Gelot. En 1957, le fermier, Gabriel Gelot l'achète aux héritiers Hurtaud-Tristant. La famille Gelot en reste propriétaire jusqu'au début du 21e siècle.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 15e siècle, 16e siècle, 17e siècle, 18e siècle, 2e quart 19e siècle |
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Description
Cette ancienne ferme comprend principalement un logis, à l'est, et de vastes dépendances (grange, étable, écurie...) à l'ouest. S'y ajoutent un toit à porcs, au nord, de l'autre côté du chemin, ou encore un puits. Le logis comprend un étage et un surcroît, desservis côté dans la partie est du bâtiment par un large escalier en vis enserré dans une tour. La façade, au sud, présente trois travées d'ouvertures, chacune terminée par une petite baie au niveau du comble. Côté nord, on observe plusieurs petites baies à encadrement chanfreiné. A l'intérieur se trouvent deux cheminées de la fin du Moyen Age ou du début de l'ère moderne : l'une, au rez-de-chaussée (16e siècle ?), a conservé son large manteau en pierre de taille, mouluré et marqué par un écusson central, le tout soutenu par des corbeaux. De la seconde cheminée, à l'étage (15e voire 14e siècle), n'a été conservée qu'une partie du manteau, moulurée, reposant sur une colonnette.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
1 étage carré, comble à surcroît |
Couvertures |
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Typologie |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA79005384 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2023 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques |
Citer ce contenu |
Ferme dite la métairie de la Planche, actuellement maison, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/f5205c16-035c-4f02-99ef-43442749bb14 |
Titre courant |
Ferme dite la métairie de la Planche, actuellement maison |
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Dénomination |
ferme |
Parties constituantes non étudiées |
cour grange étable écurie toit à porcs puits |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Coulon , 6 la Planche
Milieu d'implantation: en écart
Lieu-dit/quartier: la Planche
Cadastre: 1833 F 1118, 2024 OF 767