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Hôtel de la Rigaudière, sous-préfecture, actuellement services du Département de la Charente-Maritime
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Marennes
Historique
La maison est construite dans la 2e moitié du 18e siècle, à côté de la halle, des anciennes prisons et de l'auditoire de l'abbesse de Saintes, situés en bordure de la place des Ayres. L'ensemble figure sur le plan de Marennes dressé en 1770 : la maison du sieur Larigaudière jouxte "la maison où réside le sieur de Salignac". Elle se situe sur "la ligne de séparation entre la terre et seigneurie de l'abbaye d'avec celle du baillage".
La famille Froger de La Rigaudière comprend plusieurs branches issues d'un négociant en sel, armateur protestant de La Tremblade au 17e siècle (André II Froger). Parmi ses descendants, André et Michel Froger obtiennent une confirmation de noblesse en 1740.
Michelle Lallement mentionne une lettre de M. Froger de la Rigaudière en 1777 portant sur la construction de la maison de la rue Blanche et demandant la permission d’ouvrir deux petites fenêtres dans son grenier, donnant sur le toit de la demeure des demoiselles Dejéac à la condition que les domestiques n’y jetteront jamais l’urine ni autre chose.
La propriété de Charles Henry Auguste Froger de la Rigaudière, émigré, est vendue comme bien national le 12 vendémiaire an IV [4 octobre 1795] à Barthélemy Bonnefous, riche négociant de Marennes, puis passe par alliance aux Dufaur jusqu’au 4 février 1841, date à laquelle le bâtiment devient sous-préfecture (acte d’acquisition, Me Aiguillé) pour la somme de 18000 francs. Le sous-préfet de Marennes, Achille Bargignac, en autorise l’achat et une expertise en est faite en 1840 par Auguste Genté, entrepreneur en bâtiments, et par M. Joseph Tardieu, agent voyer de l’arrondissement. Une description des lieux ets donnée à cette occasion : le bâtiment comprend une vaste cave avec escalier en pierre de taille, cinq chambres à feu, une antichambre, un cabinet, deux cuisines, dont l’une peut recevoir une buanderie, une écurie, un bûcher et un grenier à foin au-dessus. Un petit hangar, deux latrines avec deux petits greniers et deux petites chambres au-dessus pour les domestiques, plus une cour, un puits et deux timbres dans la dite cour. A l'étage se trouvent 4 chambres ordinaires dont l’une est sans cheminée, une petite chambre au-dessus de la cuisine, et deux petits réduits y attenant. Deux escaliers dont l’un en bois pour communiquer aux appartements ayant façade sur la cour, et l’autre en pierre pour communiquer à ceux faisant façade à la rue. Ce dernier escalier sert aussi pour deux vastes greniers situés au-dessus de ces derniers appartements.
En 1841, la sous-préfecture quitte les anciens locaux du couvent des Récollets. Sur le plan d'alignement de 1847, les bâtiments sont organisés autour d'une cour fermée ; une aile est construite en retour le long de la place des Aires. Sur le plan de la ville vers 1850, les bâtiments sont bien signalés comme abritant la sous-préfecture.
Dès 1887, des menaces de fermeture de la sous-préfecture planent. En 1900, un portail monumental est aménagé donnant sur la place Chasseloup-Laubat. Finalement, la sous-préfecture est supprimée en 1926. Les locaux abritent aujourd'hui des services du Département de la Charente-Maritime (Délégation territoriale).
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : milieu 18e siècle Secondaire : milieu 19e siècle |
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Description
Les bâtiments sont organisés autour d'une cour donnant sur la place Chasseloup-Laubat. Un portail monumental placé entre deux bâtiments à étage ferment la cour sud-est. Il présente un encadrement mouluré, surmonté de l'inscription sculptée SOUS-PREFECTURE, d'une corniche moulurée et d'un couronnement à volutes portant l'écu timbré aux initiales RF.
La façade de l'hôtel donnant dans l'ancienne rue Blanche (actuelle rue Albert Ier) est organisée selon 5 travées. La travée centrale est ouverte de la porte principale au décor soigné : l'encadrement mouluré à crossettes hautes et basses est souligné par un bossage à chanfrein harpé ; l'entablement accueille une plaque portant l'inscription SOUS-PREFECTURE, encadrée de deux pointes de diamant ; un fronton cintré couronne l'ensemble avec en son centre un médaillon sur cuir découpé sculpté des initiales RP [?] et un masque grotesque dans sa partie inférieure. La façade est structurée horizontalement par plusieurs bandeaux, formés par l'alignement des linteaux et des appuis des fenêtres. La corniche sommitale moulurée est interrompue par des lucarnes passantes à frontons triangulaires. Verticalement, un bossage harpé souligne les travées d'ouvertures ; on retrouve également un bossage harpé en chaînage d'angle.
La façade côté cour est composée de trois travées : on retrouve un traitement similaire à la façade côté rue : bossage harpé, bandeaux, tables en allège, lucarnes passantes à frontons triangulaires. La porte est décentrée : dotée d'un encadrement mouluré à crossettes et surmontée d'un fronton cintré, elle donne accès à un couloir et à l'escalier rampe-sur-rampe. Les deux ailes en retour sont plus basses que le corps de logis principal.
La distribution intérieure a été modifiée ; l'escalier en pierre rampe-sur-rampe a également été remanié, recouvert de bois : on retrouve la structure d'origine en pierre et à balustre au niveau des combles. Une porte sous l'escalier donne accès à des caves voûtées. Une cheminée 18e siècle est conservée dans l'aile sud-ouest.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
1 étage carré, étage de comble |
Couvertures |
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Escaliers |
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Décors/Technique |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA17051964 |
Dossier réalisé par |
Steimer Claire
Conservatrice du patrimoine au sein du service du patrimoine et de l'Inventaire. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Communes littorales de Nouvelle-Aquitaine |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2024 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Hôtel de la Rigaudière, sous-préfecture, actuellement services du Département de la Charente-Maritime, Dossier réalisé par Steimer Claire, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/fb57cda4-0ea6-4f70-b282-044451269e6c |
Titre courant |
Hôtel de la Rigaudière, sous-préfecture, actuellement services du Département de la Charente-Maritime |
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Dénomination |
hôtel |
Destination |
sous-préfecture |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Marennes , rue François-Fresneau
Milieu d'implantation: en ville
Cadastre: 1832 G4 1141, 2024 BL 1