Hôtel de voyageurs, actuellement immeuble à logements

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Eaux-Bonnes

Relevant de la première vague de construction de la station à proximité de l'établissement thermal dans les années 1830, l'hôtel Richelieu figure déjà sur le plan géométrique de 1841 sous la forme d'un bâtiment primitif de petites proportions. Le complexe hôtelier a connu de notables augmentations, aboutissant à son emprise définitive, dont ce corps de bâtiment, construit entre 1850 et 1863.

Si l'incertitude persiste concernant ses premiers propriétaires, c'est l'influente famille Pommé, en possession d'une vaste propriété attenante, qui en a eu la charge jusqu'en 1866, date à laquelle l'édifice devient l'hôtel Richelieu, géré, selon le Guide Jam de 1869, par un dénommé Lahore (l'inscription J. Lahore reste encore perceptible sur le couvrement de la porte d'entrée). Dans les années 1870, les encarts publicitaires insérés dans la presse locale le décrivent comme un "établissement de premier ordre" avec table d'hôte, restaurant et service en ville. Comme de nombreux hôtels de la station, il accueille, le temps de la saison thermale, un cabinet de consultation médicale, tel celui du docteur Delvaz en 1893.

Dans les années 1880, l'hôtel est acquis par la famille Palas. Jusqu'en 1907, cet imposant complexe architectural fait l'objet d'une indivision, la succursale présentée ici, contigüe à l'hôtel de France, appartenant à Clémence et Antoinette Palas, domiciliées à Oloron. Victor Palas, négociant demeurant également à Oloron, hérite de l'hôtel principal en 1903 et de la succursale, dont il est ici question, en 1907.

L'édifice a par la suite fait l'objet de ventes successives tout en conservant sa vocation d'accueil des voyageurs. La plus grande partie, désormais propriété de la commune et mise en gérance, perpétue son activité hôtelière initiale sous son nom d'origine, tandis que cette succursale est convertie en une résidence privée. Une partie de la propriété, annexe de l'hôtel principal, a cependant été délaissée au cours du 20e siècle, ce dont témoigne le corps de bâtiment en ruines situé à l'arrière.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

La partie de l'hôtel présentée ici, composée d'une agrégation de divers pavillons, correspond à une extension. Le cœur de ce pavillon épousant un plan carré se référant à l'originel bâtiment des thermes s'élève sur deux étages, un niveau de combles et un soubassement. A l'instar des constructions environnantes, ses élévations sont couvertes d'enduit excepté pour les encadrements, les corniches et les chaînages d'angle en pierre d'Arudy, matériau local également choisi pour constituer le mur du soubassement en pierre de taille, dans la tradition académique.

L'édifice se distingue en outre par ses deux façades bénéficiant du même traitement esthétique soigné, ainsi que par sa couverture en pavillon, surmontée d'un lanternon néoclassique, autrefois couronné d'un épi de faîtage selon le goût de l'époque, et aisément identifiable dans le paysage urbain homogène d'Eaux-Bonnes. Les pans de la toiture sont cependant dotés de fenêtres en chien-assis inspirées de l'architecture rurale ossaloise et présentes dans la quasi-totalité des constructions de la station.

Au-dessus des baies du premier étage, sur chacune des façades, subsistent les traces des lettres affichées au 19e et au début du 20e siècles pour constituer l'enseigne de l'hôtel.

L'élévation arrière donne directement à flanc de montagne, à l'ombre de la promenade de l'Impératrice. Cette élévation est moins soignée que les deux façades principales destinées à l'apparat. La quatrième élévation, accolée à l'Hôtel de France jusqu'à la destruction de celui-ci, fut pensée comme un mur de séparation doté d'une série de contreforts, dans les interstices desquels quelques baies apportent une lumière chiche à l'intérieur de l'édifice.

A l'arrière, se trouve un bâtiment supplémentaire, de plan rectangulaire et adossé à l'escarpement rocheux, actuellement en ruine. Il en reste les vestiges de deux larges poutres porteuses et d'une élévation sur cour en maçonnerie de moellons, colonisée par la végétation mais laissant apparaître la structure de l'édifice, avec ses trois étages et ses quatre travées, des baies et parfois même des volets, des garde-corps et des fenêtres entières.

Murs
  1. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : pierre

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise
Plans

plan carré régulier

Étages

2 étages carrés, étage de comble, étage de soubassement

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit en pavillon

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

    Structure : en charpente

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Eaux-Bonnes , 33 rue Louis-Barthou

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2018 AN 124

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