Centre d'apprentissage, puis collège d'enseignement technique (CET), actuellement lycée professionnel des Terres-Rouges

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Civray

Le lycée professionnel des Terres-Rouges, construit en 1979 au sud-ouest du centre de la ville de Civray, trouve son origine dans un centre d'apprentissage créé vers 1945 pour la formation d'ajusteurs et de menuisiers. Celui-ci est devenu un collège d'enseignement technique (CET) en 1960, puis un lycée d'enseignement professionnel (LEP) industriel et commercial, rattaché au lycée André-Theuriet dont il occupait des bâtiments.

Dans les années 1960, des locaux vétustes et dispersés en trois groupes communs avec le lycée, dans l'ancienne école de garçons (depuis 1957), de l'autre côté de l'avenue Jean-Jaurès et dans des préfabriqués situés à 1,8 kilomètre des bâtiments principaux, rendent le fonctionnement du CET compliqué. Dès lors, dès 1971, il est envisagé une construction neuve adaptée à l'accueil de 360 élèves, dont 192 internes, dans le cadre du programme d'équipement du ministère de l'Education nationale pour les années 1974 à 1977, au même titre que le lycée professionnel le Verger à Châtellerault. La fiche descriptive d'opération est validée par le recteur de l'académie de Poitiers le 10 novembre 1976, et le programme de construction est signé par le préfet le 17 février 1977. Il est prévu d'intégrer au lycée, dans le bâtiment des logements de fonction, les locaux nécessaires à l'agence comptable de Civray, en raison de la présence de la cuisine centrale et d'un important internat.

La Ville propose un terrain, situé aux Terres-Rouges, acheté précédemment pour y aménager un complexe socio-culturel, et où se trouvent depuis 1973 des bâtiments préfabriqués utilisés par le CET. Elle cède la maîtrise d'ouvrage à l'Etat en suggérant les noms des architectes d'adaptation et d'opération, ainsi que celui de l'entreprise générale, qui sont entérinés par la Direction des équipements et des constructions (DEC) de l'éducation nationale. La Ville souhaite également tester une installation expérimentale de chauffage solaire, prise en charge par le commissariat d'Etat aux énergies nouvelles : 500 mètres carrés de capteurs sont installés sur les toits terrasses. De plus, au regard de ses équipements, la municipalité opte pour une cuisine centrale commune avec le collège et le lycée, prévue pour la préparation de 1200 repas par jour. Ces éléments s'ajoutent au processus d'une construction industrialisée, conçue d'après un modèle du ministère de l'éducation nationale.

L'équipe "architecte-entreprise", désignée par la direction des équipements le 12 janvier 1978, comprend André Vital Blanc et Francis Rorat comme architectes d'adaptation, le civraisien Olivier Gallot comme architecte d'opération et la société Balency-Briard, dont le siège se trouve à Rueil-Malmaison, comme entreprise générale. Cette société a déjà effectué les chantiers du CES et de la piscine à Civray. La construction est issue de l’adaptation d’un collège-type agréé par le ministère de l’Éducation nationale, qui semble être conçu par l'architecte Michel Herbert. Le parti architectural adopté est caractéristique de la deuxième période de construction des collèges industrialisés qui, vers le milieu des années 1970, abandonne l’architecture scolaire industrialisée en barres, au profit de bâtiments articulés et reliés entre eux. La construction fait néanmoins appel à un procédé industrialisé de préfabrication lourde qui consiste à assembler et monter sur le chantier des éléments de construction en béton fabriqués en usine, comme les panneaux des façades. A l'origine, les ouvertures et des panneaux de fibres et ciment revêtus d'émail vitrifié de couleur marron forment bandeaux entre deux panneaux horizontaux en béton architecturé. Le 1% consacré à la décoration, proposé en 1978 et réalisé en 1981, consiste en une sculpture par l'artiste Vallat implantée dans l'un des patios et une peinture murale, évoquant le soleil, dans le hall, par René Fumeron.

Les travaux se déroulent en deux tranches et la première rentrée se fait après les vacances de Pâques 1979 dans l'externat et les ateliers, à l'exception de l'atelier de mécanique générale. En attendant l'ouverture de l'internat en septembre suivant, les élèves internes sont hébergés au lycée général pour les garçons et au collège pour les filles. Le gymnase municipal et le stade voisins sont aménagés avant l'ouverture du lycée professionnel et sont mis à la disposition de l'établissement. A son ouverture, le LEP propose des formations pour les CAP d'employé technique de collectivités, de cuisinier, d'employé de bureau, de mécanicien général ou ajusteur, ou tourneur, ou fraiseur ou encore d'entretien, ainsi que pour des BEP de mécanicien-mécanographe et de mécanicien monteur. L'établissement compte également une classe préprofessionnelle de niveau (CPPN) et, au total, 277 élèves y sont alors scolarisés, dont 120 internes.

En 1989, l'établissement accueille 350 élèves dans les secteurs de l'industrie, les services et le tertiaire. En 1993, il est décidé d'agrandir l'internat de façon à pouvoir héberger les internes du lycée André-Theuriet, jusque-là accueillis au collège. L'architecte Françoise Perrot est chargée de cette extension pour une trentaine d'internes, qui est livrée pour la rentrée de 1995. Dans les années 2000, l'externat est restructuré (toutes les ouvertures sont changées) et un préau couvert est édifié devant l'entrée des élèves et du restaurant d'application. La formation mécanique est stoppée vers 2006 et, depuis lors, l'atelier est désaffecté. En 2011, le préau est décoré par des élèves sous la direction de l'artiste Pascal Audin par deux oeuvres en peinture acrylique sur bois. Les panneaux solaires des toits-terrasses sont supprimés après 2014.

Aujourd'hui, l'établissement est doté d'un pôle Service à la personne (CAP accompagnement grand âge et BAC PRO Accompagnement, Soins et Service à la Personne [ASSP]) et d'un pôle Hôtellerie Restauration (CAP et BAC PRO Cuisine, CAP Service Commercialisation en hôtel, café et restaurant, BAC PRO Commercialisation et service en restauration), ainsi qu'une 3e présentation des métiers et des formations en apprentissage (CAP, BP). Il compte 260 élèves, dont 60 apprentis et une centaine d'internes.

Périodes

Principale : 4e quart 20e siècle

Dates

1979, daté par source

Auteurs Auteur : Blanc André Vital

Architecte des Bâtiments civils et Palais nationaux, agence parisienne dans le 16e.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Rérat Francis

Travaille avec André Vital Blanc pour la construction du LEP de Civray en 1978.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Gallot Olivier

Architecte à Civray, associé à Pierre Gallot. Ont travaillé principalement dans la Vienne, la Charente et les Deux-Sèvres et ont réalisé notamment de nombreuses écoles (Availles-Limouzine, 1955 et 1960, Croutelle, 1957) et collèges (Saint-Savin, en association avec Boudoin, 1971), la maison de retraite des prêtres (aujourd'hui l'Oasis) à Montmorillon (1965), la mairie de Pleuville (1965), le bâtiment des Archives départementales des Deux-Sèvres à Niort (1970).

, architecte (attribution par source)
Auteur : Balency-Briard

Bâtiments et travaux publics. Balency-Schuhl devenue Balency-Briard en 1971.

, entrepreneur de maçonnerie (attribution par source)

Le lycée s'élève au sud-ouest de l'agglomération de Civray, à environ un kilomètre et demi du centre-ville. Le terrain d'un peu plus de 22 000 mètres carrés est délimité sur trois côtés par les rues Guy-Texereau et Jean-Moulin, sur laquelle se trouve l'entrée principale précédée d'un parking, et par l'avenue Maurice-Bailly, ainsi que, au nord-est, par un complexe sportif. Il présente une dénivellation d'environ 3 mètres du sud-ouest vers le nord-est. L'établissement se compose de plusieurs volumes quadrangulaires accolés, de hauteurs différentes, ouvrant sur l'extérieur et sur des patios, reliés entre eux par diverses circulations. Deux bâtiments sont isolés, l'un, au sud, accueille des logements de fonction, l'autre, au nord, la chaufferie au bois.

Le bâtiment le plus élevé, l'internat situé à l'est (initialement celui des garçons), ne possède que deux étages carrés, et les volumes de l'ensemble se caractérisent par leur aspect massif et bas. La déclivité du terrain a été utilisée pour créer une hauteur supplémentaire dans l'atelier et un sous-sol à la demi-pension. Les bâtiments de 1979 sont constitués de volumes simples, des parallélépipèdes, élaborés à partir de la trame de 7,20 x 7,20 mètres subdivisée en 1,80 mètre. Les panneaux de façade en béton, initialement de coloration beige-ocre donnée par des gravillons lavés, ont foncé avec le temps. Ils sont animés par des reliefs de forme géométrique en long à leur extrémité, et les ouvertures ou des panneaux composites de couleur rouge forment bandeaux entre deux panneaux horizontaux en béton. La présence de trois patios permet d'éclairer les parties centrales des bâtiments de demi-pension et d'externat. Tous les toits sont des terrasses, à l'exception de celui de l'atelier en bac acier.

Le bâtiment d'administration et d'externat, à un étage carré, est doté d'un vaste hall dans lequel se situait à l'origine le foyer des élèves, et qui est désormais séparé. Il est éclairé en partie centrale par un patio carré. Le CDI est aménagé sur deux niveaux avec un escalier en vis métallique. Un autre escalier tournant à retour sans jour donnant accès à l'étage. Du côté nord-ouest, l'atelier, en pan de béton et béton, se trouve en contrebas de ce premier bâtiment en raison de sa hauteur de 4 mètres sous la charpente métallique qui supporte un toit en bac acier. Le bâtiment de demi-pension et restaurant d'application, en rez-de-chaussée sur sous-sol, est éclairé en partie centrale par deux patios. L'internat d'origine est réparti en deux corps de bâtiments accolés l'un à l'autre, l'un à un étage carré, l'autre à deux étages. Aux étages, les dortoirs distribués en chambres de deux, trois ou quatre lits sont disposés autour d'un noyau central constitué par l'escalier et quatre groupes de sanitaires.

L'internat de 1995 en béton, en L, possède un rez-de-chaussée sur un étage de soubassement, il et couvert d'un toit terrasse. Un escalier en vis en béton relie les deux niveaux qui comprennent des chambres de trois lits, avec une salle d'eau pour deux chambres.

Le préau est en béton avec une charpente partiellement en bois lamellé collé, et partiellement métallique pour une partie de toit à quatre pans en verre soutenue par quatre colonnes en béton.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : béton armé

Toits
  1. béton en couverture, métal en couverture
Étages

2 étages carrés, sous-sol

Couvrements
  1. béton en couvrement charpente métallique apparente
Couvertures
  1. Type de couverture : terrasse

  2. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

Escaliers
  1. Emplacement : escalier de distribution

    Forme : escalier tournant à retours sans jour

    Structure : en maçonnerie

  2. Emplacement : escalier de distribution

    Forme : escalier en vis

    Structure : en charpente métallique

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Civray

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: les Terres-Rouges

Cadastre: 2024 OD 345

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