Présentation de la commune de Valojoulx

France > Nouvelle-Aquitaine > Dordogne > Valojoulx

L'occupation de Valojoulx est très ancienne. On peut notamment citer le gisement préhistorique au lieu-dit le Roi de la Combe dominant le vallon du Turançon entre Valojoulx et La Chapelle-Aubareil, à proximité du moulin de Madame : le site est décrit par P. Barrière en 1932 comme un mamelon circulaire qualifié alors d'oppidum, barrant le vallon ; on y découvrit en surface des "silex taillés, des lamelles de bronze, du fer, de la brique à rebord et des tessons de poterie allant de l'époque néolithique à l'époque gallo-romaine".

Le gisement de la Combe, classé Monument historique depuis 1935 et qualifié de "paléolithique" dans la notice MH (PA00083048), s'est vu également confirmé en 1949 comme site occupé à l'époque antique : y fut découvert un niveau cendreux comprenant des tegulae, un col d'œnochoé à bec tréflé, un fragment de jarre du Bas-Empire, des clous à têtes plates et des scories.

Valojoulx – alias "Volugou" (pouillé du XIIIe siècle), "Valojols" (censier, 1321-1335), "Valoujours" (hommage rendu en 1365), "Valogols" (1371), "Valojoux (1400) – n'apparaît qu'assez tardivement dans les textes au Moyen Age, alors même que son église paroissiale Saint-Laurent présente des vestiges d'un édifice cultuel antérieur pouvant remonter au Xe siècle. Par ailleurs, il existe une famille et une seigneurie du même nom (probablement implantées dans le bourg) : la première est attestée seulement à la fin du XIVe siècle ("Ahelias Pantena" est dite "relicta" [veuve] de "P. de Valogols, domicellus" [écuyer] en 1400) ; on perd ensuite sa trace car elle a dû s'éteindre au cours de la guerre de Cent Ans.

En 1365, Valojoulx est l'une des quatorze paroisses dépendantes de la châtellenie de Montignac. Son importance stratégique dans l'ensemble de la châtellenie ne fait guère de doute : le nombre élevé d'anciennes maisons nobles sur son territoire (toutes relevant des seigneur-châtelains de Montignac) en atteste. Toutefois, l'une des principales difficultés les concernant touche à leur identification : de nombreux fiefs ont disparu ou semblent avoir changé de nom au cours des siècles, de sorte dans ce dernier cas que l'on ne peut savoir réellement lequel était lequel. Par exemple, si en 1400, les fiefs de La Cour et des Bories sont mentionnés, seul celui des Bories se retrouve encore à l'époque moderne – et est identifiable aujourd'hui. Le même constat vaut pour d'autres : en 1361 est cité le fief de Lasaigne ("Lasanha" ou "La Sanha de Valogols"), en 1365 celui de Racounot ("hospitium Raconot"), en 1493 celui de Borne ou Born ("Nemus voc. de Borno"), ou encore en 1541 et en 1583 celui de Valojoulx, mais on perd leur trace par la suite.

A l'inverse, d'autres fiefs – ou les mêmes mais ayant changé de noms – apparaissent à l'époque moderne : c'est le cas du Masnègre, de La Queyrerie, de La Prandie, du Fraysse ou de Coste-Périer, voire, bien plus tard, de La Pendoule. Quoi qu'il en soit, autant de domaines nobles (on en compte au moins sept au début de l'époque moderne), pour un territoire paroissial faisant un peu moins de 12 km² place Valojoulx comme l'une des communes, avec Tayac et Auriac, où la densité nobiliaire de la vallée de la Vézère est la plus forte : il faut dire que ces trois paroisses sont des "marches" de la châtellenie et qu'à ce titre elles assuraient la défense des frontières.

Par ailleurs, si certains lieux nobles ont changé de noms, d'autres ont perduré au cours de l'époque moderne, mais parfois en étant déclassés, devenant de simples domaines roturiers (ou passant pour ne plus être nobles) : sur la carte de Belleyme levée en 1768, Le Fraysse, Les Bories, La Pendoule, La Queyrerie ne sont pas indiqués comme maisons nobles.

La plupart de ces domaines ont été reconstruits au début de l'époque moderne, voire à la fin de celle-ci, par leurs propriétaires. C'est le cas du repaire noble de La Pendoule (fief des Balès), du château de La Queyrerie à l'ouest du bourg (ancien fief des Royère, des Cheylard et des Desoindre), du repaire noble de La Prandie, au sud-est du bourg, dont la chapelle date du XVIIIe siècle (ancien fief des Fonfaye), et enfin du château du Masnègre, au sud de la Prandie, attesté en 1496 ("El Mas Negre"), réédifié aux XVIe et XVIIe siècles (ancien fief des de Vins). Ce domaine était également un important site de production de vin. Le journal d'agriculture pratique de 1890 signale à Masnègre une plantation importante en joualles de vignes françaises de bonnes variétés, qui vaut à M. Félix Vasnier, alors propriétaire du domaine, une médaille d'argent. D'une manière plus générale, la paroisse était largement tournée vers la viticulture comme en témoigne la carte de Belleyme (1768) – ce qui était sans doute déjà le cas au Moyen âge : entre 1321 et 1335, Guillaume de Cramirac achète "una vinha" située "al Calhau" (le Caillou).

La commune est rattachée au canton de Montignac dès 1790. La délimitation de l'ancienne paroisse est différente de celle de l'actuelle commune. La lecture de Belleyme indique trois hameaux dépendants de Valojoulx, "donnés" à La Chapelle-Aubareil au XIXe siècle: Lajas, La Boissière et Linard. En revanche, Valojoulx s'octroie le hameau de Maillol, qui dépendait de La Chapelle-Aubareil sur la carte ancienne. Peyrillac, également récupéré par Valojoulx, était semble-t-il à l'intérieur des limites paroissiales de Tamniès. De telles négociations entre maires, dont on ignore les raisons, a engendré la formation d'une excroissance originale au sud-est de la commune.

Les premiers dénombrements connus des feux de l'ancienne paroisse datent du début du XVIIIe siècle : on rencontrait alors 116 feux en 1709, soit 550 à 580 habitants. 923 habitants étaient comptabilisés en 1790, mais la Révolution a fait baisser ces chiffres (à 530 personnes trois ans plus tard). La population locale s'est vue stabilisée durant tout le XIXe siècle avec 500 à 550 habitants, pour chuter à la fin du siècle : 404 habitants en 1896. La population n'a de cesse de baisser progressivement au XXe siècle, pour ne compter que 172 personnes en 1975. Mais à partir de là, la courbe démographique s'est inversée : la population croît depuis lors, passant de 183 habitants en 1982 à 286 en 2022.

Depuis le 1er janvier 2014, la commune a intégrée la communauté de communes de la Vallée de l'Homme.

Située à l’est du département de la Dordogne, dans le secteur touristique dit « Périgord Noir » caractérisé par un paysage vallonné et forestier, la commune de Valojoulx est située au sud de Montignac, sur la rive gauche de la Vézère qui la délimite au nord-ouest. Elle est également arrosée par le Turançon, ruisseau qui traverse le bourg et conflue avec la Vézère à La Queyrerie, ancien fief noble et domaine viticole complété par un moulin. Enfin, elle est séparée de la commune de Tamniès au sud par la Seignolle, ruisseau qui constituait sa frontière naturelle et alimentait le moulin du Mas Nègre. La commune se développe sur un territoire rural de 1179 hectares. Sur le plan géologique, ce dernier se trouve sur la plaque nord du Bassin aquitain, formant ici un plateau de calcaires hétérogènes du Crétacé, qui se retrouvent bien évidemment dans les matériaux de construction du bâti traditionnel. L'altitude minimale de 72 mètres se situe à l'ouest, à la jonction des trois communes de Valojoulx, Thonac et Sergeac. L'altitude maximale de 267 mètres se trouve au sud-est au lieu-dit du Puy Mangou. Le bourg, développé autour de son église, est situé dans un vallon, à l'inverse de la quasi-totalité des écarts, situés sur des coteaux. Il est également à l'écart des routes principales, et notamment de la D 65, menant à Montignac. La commune comprend une quarantaine de hameaux et de lieux-dits.

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