Parc thermal

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Lurbe-Saint-Christau

Si le domaine abritant les cinq sources de Saint-Christau est ancien, le parc paysager n'est véritablement aménagé qu'au 19e siècle, dans un premier temps par son propriétaire Pierre-Antoine-Joseph de Bois-Juzan entre 1835 et 1837, puis par la famille de Barraute sous le Second Empire. Pour composer ce parc à l'anglaise, le paysagiste, resté inconnu à ce jour, s'est appuyé sur la topographie plane du vallon entouré de montagnes ainsi que sur les anciennes parcelles et voies d'exploitation agricoles, selon les procédés d'aménagement paysager habituels de l'époque. Le parc thermal, en tant que lieu de convalescence, de méditation et de sociabilité, constitue alors un équipement fondamental des villes d'eaux, dont Saint-Christau ne pouvait être exempté. Dès son aménagement, il constitue une originalité car il incorpore tous les équipements de la station, à la différence des autres villes d'eaux où le parc est habituellement un aménagement individualisé autour duquel gravitent les constructions.

A l'instar des édifices éclectiques nouvellement construits dans la station (chalets, grands hôtels, thermes), ce parc contribuait à la vision romantique de la nature et de la villégiature thermale. Lorsqu'ils évoquent Saint-Christau, les récits et guides de voyage livrent des descriptions de cet aménagement sublimant les éléments de la nature et composant un cadre particulièrement paisible et régénérateur pour la cure, le soin de l'âme et du corps. "Au milieu de platanes, d'ormeaux, de pelouses, avec un petit lac, l'élégante station est un frais et charmant séjour", constate par exemple le Guide de Pau et des environs en 1888. La Gazette des eaux évoque quant à elle une "localité aussi remarquable par la beauté de son site que par la nature spéciale de ses eaux cuivreuses" en 1892. Le parc est aussi représenté dans l'iconographie publicitaire comme cadre environnemental idéal pour les diverses constructions, mais il est également souvent illustré sur les cartes postales anciennes qui mettent en valeur sa dimension pittoresque, sa pièce d'eau et sa végétation composée d'essences endémiques et exotiques.

Hormis le mauvais état de ses allées, le parc thermal ne semble pas subir de dégâts importants durant les conflits mondiaux où la station a connu successivement un hôpital complémentaire, des hébergements pour les réfugiés de la Guerre civile espagnole puis l'occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale. Le parc est complété de terrains de tennis dans les années 1970.

Périodes

Secondaire : 2e quart 19e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Situé dans la petite vallée de l'Ourtau et délimité par les montagnes, ce parc paysager témoigne du succès des parcs à l'anglaise, mode initiée outre-Manche dès la seconde moitié du 18e siècle et particulièrement en vogue au 19e siècle, notamment dans les stations de villégiature et les grandes métropoles européennes.

A Saint-Christau, le paysagiste tire profit du relief peu marqué au cœur de la propriété pour agencer de vastes espaces découverts composés de prairies ornementales et d'étendues gazonnées avec des massifs arborés et de nombreuses allées le traversant. La colonne vertébrale du parc repose sur un mail bordé de platanes, conduisant des Bains Vieux vers l'établissement de la Rotonde. Un second axe plus sinueux relie la zone des chalets (Marguerite, Bleu, Rose) vers les Bains Vieux puis les hôtels de la Poste, du Mogol et du Parc. Les autres sentiers, dessinés en épousant les formes molles du relief, sont agencés tout en sinuosité avec des massifs d'arbres et la retenue d'eau (parfois dénommée "le Lac des Rêves"), ménageant ainsi une succession d'ambiances végétales et naturelles différentes.

Des éléments de confort ou de repères topographiques sont parsemés au sein de la propriété à partir de cette structure, tantôt un banc au bout d'une avancée sur le lac, tantôt des pierres marquant les croisements, tantôt de petites constructions éclectiques comme la buvette sulfureuse. Joignant l'utile à l'agréable, la pièce d'eau, composante fondamentale du paysage romantique, résulte en réalité de l'aménagement du bief du moulin de la cascade. Les espèces végétales, se caractérisant par leur grande richesse, se composent d'essences endémiques et exotiques, selon les usages en matière d'architecture paysagère dans la seconde moitié du 19e siècle. Ces essences sont tantôt regroupées en petits massifs, tantôt plantées de sorte de ponctuer et conférer son caractère à une allée, tantôt disposées en individu isolé afin de mettre en valeur les arbres remarquables.

Le principe du parc paysager à l'anglaise consiste ainsi à intégrer la nature environnante dans la composition en rendant invisible la limite entre création humaine et paysage naturel. Les constructions semblent émerger au cœur d'un site sauvage qui constitue un cadre pittoresque - méritant d'être peint et admiré - propice à la villégiature thermale et à la contemplation romantique du 19e siècle. A l'instar des parcs paysagers de l'époque, celui de Saint-Christau revêt dès lors une triple fonction, ornementale, agricole et mondaine.

Toits
Plans

jardin irrégulier

Couverts et découverts de jardin
  1. prairie ornementale
  2. arbre isolé
  3. bosquet
  4. massif d'arbres
  5. bois de jardin

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Lurbe-Saint-Christau , Route de Saint-Christau

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Saint-Christau

Cadastre: 2019 OA 6 à 30 ; 283-284 ; 429-430

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