Ancienne promenade des Tilleuls ou promenade de l'abbaye, aujourd'hui promenade de Rochengout et promenade Léon Édoux

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Saint-Savin

La partie sud du bourg de Saint-Savin est en fait située sur la commune d'Antigny (La Vigne-aux-Moines) jusqu'à quelques dizaines de mètres au sud du moulin.

Les terres de Rochangout sont citées comme Rocha Jongeules dans les hommages d'Alphonse de Poitiers en 1260.

Les biens de l'abbaye de Saint-Savin incluent les terres de Rochangout (1586) ou Rocahngou (1594 ; Rédet, Dictionnaire topographique..., p. 357).

La commune de Saint-Savin crée la promenade de la Roche-en-Gout en achetant le domaine de la Rochangou(t), sur la commune d'Antigny, dans le prolongement de la promenade qui borde la Gartempe à l'ouest de l'abbaye et du moulin, officialisée le 3 messidor an IV [21 juin 1796], à partir d'un sentier qui longeait la rivière et servait de communaux aux habitants des communes de Saint-Savin et Antigny depuis la vente des biens nationaux (abbaye et moulin) : le procureur de la République de Montmorillon acte la création d'un passage public de 6 m de large. La commune de Saint-Savin considère alors cette promenade comme son bien et consacre chaque année à cette promenade un budget d'investissement et d'entretien : plantation d'arbres, d'échelle pour tailler les arbres, mise en concession de la taille des arbres, etc. En 1822, le maire se défend d'avoir utiliser des fonds de la commune pour se payer une nouvelle promenade au lieu de les consacrer à la restauration de l'église et des réparations pour établir un nouveau presbytère dans l'ancienne abbaye : " je n'ai point embelli la ville d'une nouvelle promenade. Quelques journées d'homme, employées à réparer l'ancienne, ont pu donner prétexte à la malignité " (lettre du comte Delaage, maire de Saint-Savin, au sous-préfet de Montmorillon, 13 novembre 1822, Archives départementales de la Vienne, 2 O 300/6).

Le maire d'Antigny proteste auprès du sous-préfet en janvier 1827 contre l'intrusion du concessionnaire de l'entretien de la promenade sur des terrains privés situés sur sa commune, au-delà des 6 à 8 m de large de la promenade et revendique comme bien de sa commune la partie située sur son territoire. La commune de Saint-Savin argue que la création et l'entretien est due à sa seule action : " il a fallu que le maire actuel [d'Antigny] par une bizarrerie assez difficile à définir se soit imaginé de faire valoir de prétendus droits qu'il n'a jamais eus et qu'il ne peut avoir " (réponse du maire de Saint-Savin au Sous-préfet de Montmorillon, 8 février 1827, Archives départementales de la Vienne, 2 O 300/4). Le maire de Saint-Savin décide alors d'acquérir une bande de terrains riverains de manière à élargir la promenade à 18 pieds / 12 m de largeur.

La construction du pont neuf (1849-décembre 1851) entraîne une modification des accès au nord et la nécessité de construire un escalier depuis la rampe d'accès au nouveau pont (plans, devis, avant-métré par Grissot de Passy, ingénieur ordinaire des Ponts-et-Chaussées, 6 septembre 1851) en remplacement de l'escalier de 4 m de largeur qui existait et qui a été détruit lors des travaux. Dans un premier temps, le maire de Saint-Savin proteste contre le nouvel aménagement au motif notamment que six tilleuls seraient abattus sur la promenade des Tilleuls.

Les Ponts-et-Chaussées veulent rétablir un escalier de 2 m de largeur, mais la commune en exige 3 au minimum. Le maire, M. Duvigier, par ailleurs propriétaire de la maison de l'autre côté de la rampe d'accès au pont et du moulin à l'autre extrémité de la promenade, demande également le percement d'un petit escalier dans l'épaisseur du mur de la promenade pour accéder au lavoir. En 1853, un nouveau conseil municipal tente de comprendre les engagements pris " verbalement " par l'ancienne municipalité envers les Ponts-et-Chaussées par rapport à cet escalier.

Par délibération du conseil municipal et arrêté du 10 juillet 1901, le sieur Testard, teinturier, est mis en demeure de démonter le pont en bois qu'il a construit sur la Gartempe en amont du pont neuf et de l'abreuvoir. Le conducteur de travaux, Tingaud, constate dans son rapport du 30 juillet 1901 que " la laverie de M. Têtard consiste en un chevalet mobile composé de deux mandrins posés sur des tréteaux et qui permet d'avancer de quelques mètres dans la rivière " et que cette installation est sur une propriété communale ; il demande donc l'approbation de l'arrêté municipal.

En 1914, la commune engage 2214,80 francs pour des frais de procès pour la promenade.

En 1924, la commune obtient du conseil général une subvention de 15000 francs pour réparer le barrage de l'usine hydro-électrique. Les travaux n'ayant pas pu se faire, le conseil général accepte le 30 décembre 1930 que cette subvention soit affectée à la construction d'un poste de transformation sur la promenade de la Roche-en-Goût, poste qui est ensuite transféré au syndicat intercommunal d'électricité.

Périodes

Principale : 4e quart 18e siècle, 1ère moitié 20e siècle

Dates

1796, daté par source

Cette promenade de berge, plantée d'arbres, longe la Gartempe sur sa rive gauche depuis la Vigne-aux-Moines (commune d'Antigny) au sud jusqu'au pont neuf (commune de Saint-Savin) au nord. Elle surplombe une zone de lavage et est bordée par une zone d'étendage du linge jusqu'au moulin. Dans cette partie sud, elle prend le nom de Promenade de la Roche-en-Goût. Elle passait ensuite sous la passerelle métallique qui reliait le logis de l'abbé et le moulin puis passait en contrebas de l'abbaye, où elle est parfois nommée promenade de l'abbaye. Cette partie a été renommée promenade Léon Édoux.

Au delà de l'ancien lavoir-abreuvoir, sur la commune d'Antigny, la promenade prend le nom de la Roche-en-Goût. Elle se compose d'une partie haute, arborée, d'un mur de soutènement et d'une partie basse inondable, équipée de bancs publics.

Au niveau du pont neuf, un escalier droit en pierre avec marque de la crue de 1927 rejoint la rue Nationale à la promenade et un autre escalier rejoint le début de la promenade au pied du pont.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

Toits
Escaliers
  1. Emplacement : escalier isolé

    Forme : escalier droit

    Structure : en maçonnerie

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Saint-Savin

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: le Bourg

Cadastre: 2017 AC Domaine public

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Antigny

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: la Vigne-aux-Moines

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